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  • Reconnaissance

     

    Sur le vif - Jeudi 27.09.18 - 10.59h

     

    Immédiatement après Kurt Furgler (1971-1986), Doris Leuthard aura été la grande conseillère fédérale PDC de l'après-guerre. Elle a beaucoup travaillé, beaucoup obtenu, remporté beaucoup de succès. Elle a admirablement servi son pays, en respectant le fragile secret de ses équilibres. Elle mérite notre reconnaissance.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Sans l'Etat, point de salut !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 26.09.18

     

    Je suis, depuis l’enfance, un fervent partisan de l’Etat. J’ai eu la chance d’être initié très tôt à l’Histoire, celle des guerres, des traités, des alliances, celle des grands hommes, munis de grands desseins. Je me suis mis très vite aux Histoires nationales, celle de la France, celle de l’Allemagne, puis celle, compliquée mais totalement passionnante, de la Suisse, notamment depuis 1798. Lorsque je dis « J’aime l’Etat », il ne s’agit évidemment pas de souhaiter des armadas de fonctionnaires, avec des tampons, derrière des guichets. Ni d’étouffer l’initiative privée. Ni de tout niveler, à l’aide d’une grande machine, grisâtre. Je dois donc m’expliquer sur ce que j’entends, fin 2018, par « Etat », ce que j’en attends pour l’avenir de nos populations.

     

    Depuis un demi-siècle, en clair depuis la vague d’individualisme libertaire de Mai 68, l’Etat se voit constamment coller une étiquette péjorative. On souligne ses aspects pesants, souvent bien réels, on le caricature en machine à Tinguely ou en usine à gaz, on dénonce son aspect dispendieux, voire somptuaire, on brocarde son fonctionnement kafkaïen. Bref, on ne veut entrevoir en lui que le côté négatif. C’est un tort, c’est une faute, c’est un comportement scélérat. Parce qu’en présentant les choses ainsi, notamment aux jeunes, dans les écoles, en les incitant à ne rêver que de réussite individuelle, on éradique chez eux tout sens de l’aventure collective. Or, l’être humain est un animal social, nul d’entre nous ne vit en autarcie, nous sommes reliés les uns aux autres. Il convient donc, pour les choses de la politique, d’apprendre à penser collectif.

     

    Regardez l’Histoire de Rome. Depuis sa fondation, au huitième siècle av. J.-C., jusqu’à sa chute, au cinquième de notre ère, sous les Rois, sous la République et sous l’Empire, toute l’aventure de cette civilisation est celle de l’Etat. On a cadastré le sol, fixé des lois, mené des armées, tracé des routes, jeté des ponts, creusé des tunnels, irrigué des sols. Sans une volonté puissante, transmise de génération en génération, de se projeter sur un destin collectif à travers les siècles, rien de cette immense entreprise n’aurait été possible. A cet égard, nous sommes tous, aujourd’hui encore sous nos latitude, des fils et des filles de la Louve, celle qui, dans le récit fondateur mythique, aurait allaité Romulus et Rémus.

     

    L’Etat que j’appelle de mes vœux ne doit pas être tentaculaire, ni dépensier. Il doit être équilibré, raisonnable, et ciblé sur les tâches où on l’attend vraiment : la sécurité, la santé, l’enseignement, les transports, les assurances sociales. Surtout, on apprécierait que ses différents agents, tiens par exemple les enseignants, le valorisent auprès de leurs interlocuteurs. On aimerait que les profs d’Histoire racontent, nation par nation, ce que fut la grande aventure de l’Etat, face aux féodalités, aux intérêts privés, aux communautarismes, aux corporatismes. Pour cela, évidemment, il faut qu’ils commencent par y croire eux-mêmes. Nous attendrons donc, en tentant de dissimuler notre impatience, que la génération de Mai 68 ait bien voulu passer.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Johann, sors de ce coooooorps !

     

    Sur le vif - Mercredi 26.09.18 - 07.43h

     

    Hallucinant ! Simonetta Sommaruga, tirant sur la RSR les premières orgues de Staline contre l'initiative d'autodétermination du 25 novembre, avance en priorité le fait que la Suisse est un "pays d'exportations". Imaginez la complexité, dit-elle, si chaque Accord de libre-échange est attaqué en votation populaire.

     

    En écoutant cela, je me suis dit : "Johann, sors de ce coooooorps !".

     

    Qu'une socialiste, pour combattre le texte de l'UDC, en soit réduite à mimer la rhétorique du grand patronat, des libéraux et des exportateurs de machines-outils (dont le ministre PLR sortant a fait tous les caprices pendant huit ans, tout en négligeant la paysannerie suisse), au nom du sacro-saint "franc sur deux gagné à l'étranger", est tout de même sacrément révélateur.

     

    On aurait pu s'attendre à ce que Mme Sommaruga nous parle droits de l'homme. Par exemple, ultime recours à la CEDH, qui peut être salvatrice pour le justiciable victime d'une erreur judiciaire, mais ayant eu sa condamnation confirmée par le TF. Là, il y a un vrai problème, et on peut s'attendre à ce qu'une socialiste pétrie d'humanisme l'évoque.

     

    Mais les Accords de libre-échange ! Si c'est cela, l'axe de campagne des opposants, au nom du "pragmatisme" du peuple suisse, et en laissant tomber la question fondamentale de Strasbourg, alors ils ont du souci à se faire.

     

    Si même les socialistes deviennent, pour les besoins de la cause, les avocats du lobby des exportateurs (pour lesquels on dirait que toutes les priorités économiques suisses sont construites, y compris celles de la Banque Nationale, au détriment du marché intérieur), alors c'est à désespérer d'avoir, dans notre pays, un débat de fond sur la souveraineté, les relations internationales, les droits ultimes des justiciables.

     

    Oui, Johann, sors de ce coooooorps !

     

    Pascal Décaillet