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  • La Suisse a besoin d'un radical

     

    Sur le vif - Mardi 25.09.18 - 15.32h

     

    Après M. Schneider-Ammann, de quoi la Suisse a-t-elle besoin ? La réponse est claire : au-delà des personnes, et en sachant que le nouvel élu sera un PLR, notre pays a impérativement besoin de retrouver, au sein de cette famille politique, la puissance du souffle radical.

     

    M. Schneider-Ammann est, dans ses fibres les plus profondes, un libéral. Chef d'entreprise, passionné par l'exportation de machines et le fameux "franc sur deux gagné à l'étranger", artisan de nombreux Accords de libre échange, très peu sensible à la cause paysanne, il est libéral dans toute l'acception du terme. Il prône la concurrence internationale, et dans ce monde-là, que le meilleur gagne !

     

    C'est son droit. Le nôtre, c'est de souhaiter intensément que le prochain membre alémanique du PLR au Conseil fédéral soit une personnalité incarnant l'Etat, son autorité, sa responsabilité sociale, ses missions de subsidiarité, de mutualité, de répartition des richesses, d'équilibre entre régions favorisées (Triangle d'or, Arc lémanique) et périphériques (agriculture de montagne, etc.).

     

    La Suisse a besoin d'un homme d'Etat. Et je serais le premier heureux si cet homme pouvait être... une femme. Je pense évidemment à Mme Keller-Sutter, la meilleure de tous, mais je ne veux pas, dans ce texte-ci, personnaliser trop tôt le débat.

     

    Dans la famille PLR, la Suisse a besoin de retrouver l'inspiration profonde de cet immense courant de pensée, dans notre Histoire, depuis 1848, et à vrai dire, par signaux annonciateurs, depuis 1798, qui s'appelle le radicalisme. Le Freisinn !

     

    La grande erreur, en septembre 2010, au-delà de la personne parfaitement respectable de M. Schneider-Ammann (je garde un excellent souvenir de son passage à Genève à Chaud), a été de vouloir à tout prix élire un chef d'entreprise. Ah, ce mythe du manager, il avait encore la dent dure après la crise financière !

     

    Eh bien non. J'affirme ici, de toutes mes forces, que conduire une entreprise avec succès ne constitue en rien un gage de réussite pour mener l'Etat. Les deux missions sont parfaitement différentes. Surtout dans un pays comme la Suisse, où la recherche des équilibres doit être une priorité constante.

     

    Puisqu'il faut un PLR (la formule l'exige), il importe à tout prix que ce soit un radical. Qui apporte avec lui le souffle de l'Histoire, la passion des institutions, la volonté de les réformer, l'amour du pays tout entier, du village le plus reculé d'une vallée latérale valaisanne au campus le plus moderne de nos Universités.

     

    Le temps de la grande illusion libérale est révolu. Un partie croissante de l'opinion publique aspire à un retour de l'Etat. Il est essentiel que le prochain conseiller fédéral incarne ces valeurs-là, et non le seul culte de la réussite individuelle, celle des spéculateurs et des déracinés.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • It's now or never !

     

    Sur le vif - Mardi 25.09.18 - 13.42h

     

    Bon, eh bien maintenant que nous revoilà à la case départ de septembre 2010, il m'apparaît qu'une bonne dose de radicalisme venu de Suisse orientale, allez disons Saint-Gall, d'intelligence, de culture, de parfaite connaissance des langues, d'une incroyable oreille musicale dans l'oralité du français, de fermeté, d'ouverture, de lumière dans le sens de la synthèse, pourraient enfin rendre à la Suisse quelque service signalé, non ?

     

    Pascal Décaillet

     

  • La démocratie passe par la connaissance

     

    Sur le vif - Mardi 25.09.18

     

    La politique n'est en aucun cas l'affaire des seuls élus. Elle est l'affaire de tous ! Les élus parlementaires sont juste des gens chargés de faire des lois. Et ces lois, si le corps des citoyens les estime mal faites, il peut les contester par référendum, et le suffrage universel tranche.

     

    Il faut arrêter de sanctifier l'élection. Nous élisons des hommes et des femmes pour qu'ils fassent des lois. Ils ont ce droit. Celui, aussi, de siéger dans un Parlement, y délibérer, y trancher. Ces droits-là, et strictement aucun autre. Le débat politique ne leur appartient pas.

     

    Et nous, le corps des citoyennes et citoyens, entendez au niveau fédéral les Suisses de plus de 18 ans, nous avons le droit de défaire leurs lois par référendums. Et nous avons - bien plus intéressant - celui de déterrer des sujets enfouis par la classe politique, au moyen d'initiatives populaires.

     

    L'initiative est, à mes yeux, l'acte le plus saisissant de la démocratie suisse. Il part du peuple pour aller au peuple. Il engage un dialogue direct du peuple avec le peuple. Il est tranché, un beau dimanche, par le peuple et les cantons.

     

    Non seulement nous ne devons pas restreindre - comme le suggèrent des professeurs de droit jaloux de leur cléricature - les droits populaires en Suisse, mais j'appelle à ce qu'on les augmente, dans les décennies qui viennent.

     

    Il est loin, le temps des diligences, où des notables élus s'en allaient siéger trois semaines dans une Diète nationale, pour revenir ensuite dans leur bourgade ou leur village. Il s'éloigne même, le temps des partis politiques, chapelles d'appartenance à vie sous le même étendard, fanfare radicale par ci, conservatrice par là, festivals de fanfares, luttes de clans, tout cela, d'ici un demi-siècle, un siècle, pourrait bien s'évaporer.

     

    L'exceptionnelle progression des moyens d'accès au savoir, aux données, la mise en réseau de ces derniers, vont progressivement changer la manière même de faire de la politique. On pourra beaucoup plus, comme dans l'initiative populaire, agir par objectifs ciblés, pragmatiques, sur un temps assez court (deux ou trois ans par objet), plutôt que passer sa vie à clamer, repu, "Je suis PLR", ou "Je suis PDC", ou "Je suis UDC", ou "Je suis socialiste". Et passer ses soirées à siéger au milieu d'autres comitards. Et passer ses week-ends en réunions de familles politiques, pour la simple jouissance corporatiste de se sentir sous la même bannière. L'être humain est certes un animal social, rien ne l'oblige à se comporter en mouton grégaire.

     

    Rien ne me passionne plus que les pistes d'évolution - oh, cela mettra du temps - de la démocratie directe suisse. Davantage de pouvoir au suffrage universel. Mais attention : pas pour une démocratie d'opinion, ou de clics, ou de café du commerce. Non, la démocratie passe par le chemin de connaissance, par l'étude des dossiers, l'autorité sur la matière. Il ne s'agit pas de faire un peuple roi, comme il existe des enfants rois. Il s'agit de parvenir à un peuple mûr, informé, engagé. C'est cela, le secret fragile et magnifique de la citoyenneté partagée.

     

    Pascal Décaillet