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  • Le VRAI coup de fatigue d'Emmanuel Macron

     

    Sur le vif - Mercredi 31.10.18 - 14.46h

     

    La fatigue personnelle et physique d'Emmanuel Macron n'appelle pas de commentaire politique. On lui souhaitera même un prompt rétablissement.

     

    En revanche, la FATIGUE POLITIQUE de la Grande Illusion Macron, après seulement 18 mois, est un véritable thème. Ce système trompeur, et tellement démagogique, visant à prétendre qu'on va "faire de la politique autrement", faire fi de l'Histoire, des ancrages profonds du pays, en "rénovant le paysage", bref les mêmes balivernes que Giscard en 1974, tout cela est déjà à bout de souffle.

     

    La Macronie s'épuise. Les vieux clivages vont resurgir, les personnes aussi. On ne change pas si facilement, d'un coup de baguette magique, juste avec un peu de jeunisme et d'arrogance, les fondamentaux politiques d'un pays. Ceux de la France remontent au moins à la Révolution. En y regardant de près, les forces antagonistes, les grandes plaques tectoniques, ont peu bougé depuis la Convention, juste les étiquettes.

     

    Les usurpateurs ne durent jamais très longtemps.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Respectons les décisions des peuples !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 31.10.18

     

    La démocratie, c’est le pouvoir au peuple. Non à toute la population, mais à un corps électoral, qui constitue, dans les grands moments, le suffrage universel. Dans ces rendez-vous, le destin d’un pays n’est pas confié à un seul Parlement (quelques centaines de personnes, en fonction des nations), mais à des millions d’hommes et de femmes. C’est le cas pour les élections. C’est le cas, aussi, pour la démocratie directe, parfaitement ancrée dans nos traditions politiques suisses, beaucoup moins ailleurs. Ce sont des moments politiques très forts : ils engagent de vastes débats nationaux, les citoyens se sentent concernés, s’engueulent, jusque dans les repas familiaux, ils font de la politique « leur chose », c’est quelque chose de puissant.

     

    Seulement voilà. Quand le pouvoir est au peuple, il s’agit de respecter les décisions du suffrage universel. Sinon, le grand exercice démocratique ne sert à rien, et ne constitue qu’une parodie. Respecter, cela ne signifie pas que le peuple ait « toujours raison », comme l’affirme un adage fallacieux. Bien sûr que le peuple peut se tromper, et prendre, face à l’Histoire, de malencontreuses décisions ! Mais il est le peuple, il est le souverain, il est l’ultime voix, et ses décisions doivent être respectées. Même si nous sommes fâchés (combien de dimanches l’ai-je été, en quarante ans de votes !), même si nous enrageons, même si un résultat nous fait désespérer de la vie politique. En politique, comme en sport, il faut savoir accepter un résultat.

     

    Apprendre à respecter la voix du peuple, c’est par exemple se passer d’insulter, ou de faire tenir pour malade, pathologiquement atteint, un corps électoral dont la décision nous déplaît. Hélas, c’est exactement cela, lors de l’élection de Trump il y a deux ans, ou celle de Bolsonaro, au Brésil, ce dimanche 28 octobre, que nous pûmes trop souvent lire, ou entendre, chez les commentateurs de la presse romande. Idem, face aux Hongrois votant pour Orban. Face aux Italiens soutenant Salvini. Face aux Autrichiens, et leur nouveau Chancelier. Face aux Bavarois, ou aux électeurs du Land de Hesse (région de Francfort), faisant plonger les partis traditionnels, pour en laisser d’autres émerger. Chaque fois, on peut lire que ces électeurs étaient sous influence, manipulés, qu’ils n’avaient pas compris les enjeux. Mais de quel droit, nous, à des milliers de kilomètres de ces gens, de leurs préoccupations, aurions-nous une meilleure vision de leurs intérêts supérieurs ?

     

    Surtout, quelle arrogance ! Le commentateur de la presse romande, investi d’une vérité théologique, aurait dogmatiquement compris ce qui serait bon, ou mauvais, pour les autres peuples de la planète. Si ces derniers décident dans le bon sens (celui du commentateur !), c’est magnifique, et vive la démocratie. S’ils ont le mauvais goût de prendre la décision qui déplaît, alors on dira que leur vote aura « prospéré sur le fumier » des insatisfactions. Et que les électeurs, qui sont de grands enfants, auront été, dans leur immaturité, pris au piège de la bête immonde. Détestable paternalisme : jusqu’à quand ?

     

    Pascal Décaillet

     

  • Mme Merkel, marraine de l'AfD

     

    Sur le vif - Mardi 30.10.18 - 09.13h

     

    La véritable marraine de l'AfD n'est autre qu'Angela Merkel. Par son ouverture inconsidérée des frontières à l'automne 2015, déstabilisant totalement les équilibres sociaux dans les régions les plus fragiles et les plus précaires du pays, elle a donné à ce parti des ailes de géant.

     

    Voulant plaire au grand patronat de son pays, aux bonnes consciences internationales, elle a perdu la confiance de ceux qu'elle avait fait serment de servir et défendre : le peuple allemand. Et, au sein de ce peuple, les personnes les plus vulnérables sur le marché du travail. Notamment dans les Länder de l'ex-DDR. Devant l'Histoire, elle devra assumer cette responsabilité.

     

    Pascal Décaillet