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L'Europe se meurt, l'Allemagne vit !

 

Sur le vif - Vendredi 21,00.18 - 15.15h

 

15.15h - J'ai cru en l'Europe jusqu'à la chute du Mur de Berlin (9 novembre 1989). A partir de ce moment, évidemment capital dans son Histoire, l'Allemagne n'a absolument plus joué le jeu du Traité de Rome (1957), et celui des équilibres entre les pays membres.

 

Sous l'impulsion du Rhénan Helmut Kohl, a elle cessé d'être le nain politique de l'après-guerre, pour très vite redevenir un géant de la Mitteleuropa. Il n'y a pas eu de réunification : il y a eu absorption, pure et simple, de la DDR par le capitalisme de l'Ouest. Ce dernier en rêvait depuis 45 ans : en 1990, il a pu exaucer ses voeux.

 

Un capitalisme sauvage, un libéralisme financier n'ayant rien à voir avec la tradition économique et sociale de la vieille Allemagne bismarckienne, ont été imposés de force aux Länder de l'ex-DDR. Le mot "DDR" a été aboli, alors que le mot "BRD" (l'Allemagne de l'Ouest) a été conservé, pour baptiser l'ensemble "réunifié" !

 

Tout, dans ce procédé, suintait la précipitation, la gloutonnerie, la vulgarité d'un enrichissement rapide pour quelques-uns, ceux qui pouvaient faire des affaires avec la Treuhand, la société chargée de racheter l'Allemagne de l'Est. Comme on rachète, pour un franc, une friche industrielle.

 

En politique étrangère, Kohl a immédiatement donné des signes d'affranchissement par rapport à la gentille Allemagne en rédemption des années 1949-1989. Son terrain, ce furent les Balkans. Il manque encore une grande Histoire, en langue française, du rôle des capitaux allemands, des services secrets allemands, en liaison avec l'OTAN, dans le démembrement de l'ex-Yougoslavie, par exemple dans les événements du Kosovo, en 1999. Mitterrand, sur le terrain balkanique, de 1991 à 1995, s'est fait proprement avoir par son ami Helmut.

 

Après Kohl, il y a eu Schröder, et maintenant Mme Merkel. Omniprésente. Dans l'affaire grecque, elle s'est comportée avec l'arrogance suzeraine d'un Empereur du Saint-Empire. Comme la cheffe de l'Europe ! En Ukraine, dans les Pays-Baltes, en Macédoine, elle avance ses pions. Pendant que la politique étrangère française en Europe roupille, celle de l'Allemagne, jouant sa propre carte nationale, est partout.

 

Il n'y a plus d'Europe. Il y a l'Allemagne. Qui saisit le paravent européen comme bannière de ses propres manœuvres nationales.

 

Pascal Décaillet

 

 

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