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  • Les oubliés de l'Illustré

     

    Vendredi 28.10.11 - 17.06h

     

    Je reviens à ces 90 « Romands du siècle », de l'Illustré, dont je parlais hier. Ce tableau d'honneur me trotte dans la tête. Au choix de l'Illustré, je n'ai (presque) rien à retrancher. Mais un long cortège d'absents se signale, depuis hier, à ma rumination. En voici quelques-uns :

     

    * Jean Starobinski - L'absence impardonnable. L'un des plus grands critiques littéraires du vingtième siècle. Qui, mieux que lui, a parlé de Rousseau ? L'un des hommes qui ont donné à la Faculté des Lettres de Genève une aura mondiale.

     

    * Gustave Roud - Je rêve, ou quoi ? Ils l'ont oublié ? Et ils ont mis Anne Cuneo ! Chienne de sélection, avec ses canines rouillées des mauvais jours. Saloperie de morsure, quand tu nous brûles. Et je pèse mes mots. Parce que c'est vendredi.

     

    * Olivier Reverdin - Bon d'accord, je l'ai eu comme prof, on dira que je plaide pro domo. Mais tout de même, la classe du personnage. Prof ordinaire de grec à l'Uni, directeur du Journal de Genève, conseiller aux Etats, président du Fonds national de la Recherche, de l'Assemblée du Conseil de l'Europe, botaniste extraordinaire. Et jamais de manteau, même l'hiver.

     

    * Roland Collombin - Le descendeur instinctif à l'état pur. Un sens de la pente, du virage. Pas un glisseur : un culbuteur. Chacune de ses prestations donnait deux minutes de vertige à l'ensemble de la Suisse romande. Oui, ce Bagnard de génie, au début des années 70, a fédéré la Suisse romande.

     

    * Claude Torracinta - La conscience et la rigueur du journalisme en Suisse romande. Nous a ouvert les yeux sur des sujets dont personne ne parlait. A aidé l'identité romande à se construire.

     

    * Charles Journet - Le futur Cardinal n'était qu'Abbé, pendant la guerre, lorsqu'il était le seul, dans sa revue thomiste « « Nova et Vetera » (à laquelle j'ai toujours l'honneur d'être abonné), à dénoncer les crimes des nazis. Sa hiérarchie l'a rappelé à l'ordre. Je ne l'ai vu qu'une fois : en juin 1969, à Genève, lors de la messe du Pape Paul VI.

     

    Il y en aurait bien d'autres. A commencer par tous les anonymes qui ont fait ce pays : ses routes, ses barrages, ses immeubles. Ils nous venaient d'Italie, d'Espagne, du Portugal, de Yougoslavie. Ils se sont fondus parmi nous. Hommage à eux.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Peut-on rénover le vent ?

     

    Sur le vif - Vendredi 28.10.11 - 09.53h

     

    Je me suis toujours méfié comme de la peste, en politique, de ceux qui prétendaient, à l'évidente lueur d'une opportunité, "refonder", rajeunir", "recentrer", "faire de la politique autrement". Ce ne sont pas des combattants, mais des cosméticiens. À cet égard, au-delà des idéologies, la fronde contre Ueli le Climatique m'apparaît avant tout comme un immense exercice d'opportunisme et de jeunisme. Les lames de fond des fronts politiques résisteront à ces vaguelettes.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Charles-Albert, Jean-Pascal, Maurice

     

    Jeudi 27.10.11 - 12.47h

     

    J'ai sous les yeux le hors-série « Le Romand du Siècle », que l'Illustré a bien voulu m'envoyer : les 90 Romands qui ont fait l'Histoire, choisis par un jury. Une belle brochette, dans laquelle je suis heureux de retrouver les trois les plus chers à mon cœur, pour lesquels j'avais voté, informellement, il y a quelques semaines : Charles-Albert Cingria, Maurice Chappaz, Jean-Pascal Delamuraz.

     

    En parcourant ces 90 portraits, on se dit que ce coin de terre, décidément, est d'une richesse exceptionnelle. Donnez-moi n'importe quelle portion de territoire français, d'une superficie égale, ou du même nombre d'habitants (1,5 million) qui puisse se targuer  d'une aussi riche palette de personnalités. Je le dis, non par chauvinisme (nous ne sommes ni meilleurs, ni pires que nos voisins), mais par fierté d'appartenance. Valaisan de Genève, immense admirateur de l'Histoire politique vaudoise, de la chaleur d'images fribourgeoise, de la fierté jurassienne, je me sens profondément de ce pays. Ses écrivains. Ses figures politiques. L'Histoire de ses idées, de sa presse. Ses artistes. Ses chercheurs. Le pays de mes parents, de mes ancêtres (en Valais) à perte de vue. Mon pays.

     

    Pascal Décaillet