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  • Au milieu des décombres, KKS

     

    Sur le vif - Dimanche 23.10.11 - 14.47h

     

    On le prévoyait, cela commence à se confirmer dans la lente révélation photographique de la carte électorale suisse issue des urnes aujourd'hui : c'est un dimanche noir pour le PLR. Nous y reviendrons largement, une fois passé le maelström des émissions spéciales. Avec, tout de même, une ou deux percées de soleil, au milieu des décombres : ainsi, l'extraordinaire première place de Karin Keller-Sutter à Saint-Gall, dans la course aux Etats.

     

    Extraordinaire, oui, quand on pense à la campagne de dénigrement menée depuis des semaines par la Weltwoche. Parce que la Dame de fer est en concurrence avec le président national de l'UDC, Toni Brunner.

     

    Voilà une femme à laquelle le Parlement a jugé bon de préférer l'insipide Johann Schneider-Ammann. Elle brille à Saint-Gall. Elle brillera à Berne. N'est-ce pas à elle de reprendre en mains le destin de son parti ?

     

    Mais y a-t-il encore un parti ?

     

    Pascal Décaillet

     

  • 2011-2015 : le retour du protectionnisme

     

    Sur le vif - Samedi 22.10.11 - 17.46h

     

    Je reviens sur mon papier d'hier soir, consacré à la vive condamnation, par la commission de gestion du National, l'organe parlementaire chargé de contrôler l'activité du gouvernement et de l'administration, du très mauvais pilotage, par le Conseil fédéral, de ce qu'on appelle les « mesures d'accompagnement », en clair l'indispensable correction des effets néfastes des bilatérales. Le libre échangisme dogmatique entre un petit pays de moins de 8 millions d'habitants et une masse environnante de plusieurs centaines de millions ne pouvant évidemment que fragiliser le petit, à l'avantage du géant.

     

    En aucun cas, la commission ne demande la fermeture des frontières. Ni la cessation des échanges. Ni d'ailleurs la dénonciation des bilatérales. Elle constate simplement que le gouvernement sortant (le Conseil fédéral sera réélu complètement le 14 décembre prochain) a gravement fauté par négligence dans l'application des contrôles. Ce Conseil fédéral, lourdement épinglé, n'est pas une nébuleuse anonyme : c'est une équipe précise, avec des ministres de l'Economie bien précis, M. Schneider-Ammann n'arrivant d'ailleurs qu'en bout de course, et ne pouvant être tenu, tout seul, pour responsable de ce mauvais pilotage. Oui, Mme Leuthard est en cause.

     

    Au passage, la commission confirme ce que tout observateur un peu averti pouvait pressentir depuis des années : les chiffres et les arguments du Seco (Secrétariat d'Etat à l'Economie) ne sont rien d'autre que propagande gouvernementale. Tous les gouvernements du monde manipulent, dans leurs communiqués. Celui de la Suisse n'échappe pas à la règle. Cela se passe exactement de la même manière dans les cantons, Genève par exemple, lors des communiqués mensuels sur le chômage.

     

    Ce rapport de la commission de gestion, tombé à J-2, à qui profitera-t-il ? Pour les élections de demain, à personne ! La plupart des gens, hier, avaient voté par correspondance, et le sujet est bien trop complexe pour influencer les votes à 48 heures du scrutin. Les socialistes et l'UDC, putatifs bénéficiaires de cette nouvelle, n'en tireront pas profit. Le PLR et le PDC, partis des deux ministres égratignés, n'en seront pas prétérités.

     

    Reste l'essentiel : dans de nombreux domaines, la législature qui s'annonce pourrait bien être celle, non de l'isolement, mais bel et bien d'indispensables corrections protectionnistes aux mécanismes ultra-libéraux. Cela concerne l'agriculture (domaine, de toute façon, protégé depuis la guerre). Mais aussi la préférence aux résidents pour l'emploi, et surtout pour la réinsertion. Mais encore, une protection accrue pour les zones frontalières.

     

    Quant aux bilatérales, aujourd'hui objet de discorde entre les deux grandes composantes des droites suisses (UDC d'un côté, PLR-PDC de l'autre), il y a fort à parier qu'elle pourraient, dans les années qui viennent, faire l'objet d'un rapprochement entre les adversaires d'aujourd'hui. Leur application pure et dure, plus personne n'en veut. En corriger certains effets, en tenant compte de la fragilité de notre petit pays, sera l'enjeu de demain. Reste à savoir comment. Ce sera l'un des questions-clefs de la législature 2011-2015. Autour d'une majorité politique qui sera définie demain par le peuple suisse, où certains se renforceront, d'autres s'affaibliront. L'idée qu'on puisse davantage définir la politique suisse sur les gagnants que sur les perdants ne me semble pas, en démocratie, la plus déraisonnable.

     

    Pascal Décaillet

     

  • A J-2 la petite bombe de la Commission de gestion

     

    Sur le vif - Vendredi 21.10.11 - 17.45h


    A l'avant-veille des élections fédérales, c'est une petite bombe contre le gouvernement que nous sort la Commission de gestion du National. Cette instance parlementaire, chargée de contrôler l'activité du Conseil fédéral, estime que ce dernier a mal piloté, et trop tard, les fameuses mesures d'accompagnement aux bilatérales. Pas de stratégie, pas de choix clairs, pas d'indicateurs objectifs lorsque s'expriment le Conseil fédéral ou son bras armé, le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco).

     

    Une bombe, parce que nous sommes là, précisément, dans la zone de divergence la plus importante au sein des droites suisses : l'UDC ne cesse de dénoncer les effets néfastes des bilatérales ; le PLR ne cesse d'en chanter les bienfaits, admettant tout au plus (et encore, récemment) qu'il faut renforcer les contrôles, et augmenter le nombre d'inspecteurs du travail. Le PLR, au plus haut niveau de responsabilités, dans cette affaire.

     

    Quels que soient les résultats de dimanche, une chose est sûre, pour la prochaine législature : il faudra reconsidérer les bilatérales. Les Suisses les plus prétérités par une concurrence sauvage, d'ailleurs à sens unique, notamment ceux qui habitent en zones frontalières, ne peuvent plus se satisfaire de s'appauvrir, ou de perdre leur emploi, à cause d'une application dogmatique (oui, il existe un dogmatisme libéral) de la libre circulation des personnes.

     

    Les libéraux purs, libertaires sans frontières, affairistes, plus sensibles à leurs actionnaires qu'à la cohésion sociale d'un peuple, ne pourront plus nous asséner que les bilatérales ont élevé le niveau de vie en Suisse, Punkt, Schluss. Le niveau de vie de qui ? De quelle catégorie sociale ? Ou professionnelle ? L'économie de marché oui, personne (ou presque !) ne songe à réintroduire le Plan, mais une économie nationale, au service du bien commun. Avec l'Etat comme arbitre. Pas acteur : arbitre !

     

    Le rapport de la commission de gestion, dévoilé aujourd'hui, confirme l'image d'un gouvernement qui ne s'est pas franchement foulé pour s'attaquer aux effets néfastes des bilatérales. Parce qu'il était dans une idéologie. Oui, le libéralisme pur et dur en est une, comme une autre. Et parce qu'il avait à ses côtés un grand patronat fort heureux de faire des bénéfices sans entraves.

     

    Quels que soient les rapports de force issus des urnes après-demain, le temps d'une régulation plus étroite est venu. Réinventer l'intérêt commun, voilà qui n'est pas le plus banal des projets. De gauche ou de droite, se retrousser les manches pour que l'avenir appartienne aux citoyens. Pas aux baillis. Ni à leurs suzerains économiques ou financiers.

     

    Pascal Décaillet

     

    PS - 18.32h - Maria Roth Bernasconi (PS, GE), présidente de la Commission de gestion, indique en direct sur la RSR que cette prise de position à été prise à l'unanimité des commissaires.