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  • Carouge : décision ahurissante

     

    Sur le vif - Vendredi 21.10.11 - 15.04h

     

    La décision du Municipal de Carouge d'indemniser les magistrats exécutifs non-réélus est certes légitime, puisqu'elle est issue d'une majorité des élus du peuple (14 oui, 12 non, 2 abstentions). Mais elle n'en est pas moins ahurissante. Elle est une négation de ce qui fait l'essentiel de la politique : la prise de risque. Un mandat est un mandat. S'il est rétribué, il doit l'être exactement pendant le temps où il est exercé. Ni avant, ni après. Si le peuple, un jour, ne veut plus de vous, c'est sûrement très triste, difficile à avaler, un sale coup pour le moral et pour l'ego. Tout cela, oui. Mais enfin, ça n'est pas encore une clause d'indemnisation.

     

    Le mandat politique, par essence, est à durée déterminée. Il ne doit faire l'objet d'aucune garantie, ne pas être assimilé à un emploi, même si son traitement est déterminé dans une échelle de salaire. Il s'agit d'un pacte, pour une législature, d'un homme ou d'une femme avec le peuple. Ça n'est pas un contrat de travail.

     

    Indécentes d'ailleurs, plus souvent qu'on n'imagine, les vraies raisons pour lesquelles tel magistrat se cramponne à son poste. Des histoires de retraite ou de deuxième pilier, parce qu'il faut payer telle pension alimentaire ou telle maison, bref des raisons qui n'ont rien à voir avec l'intérêt supérieur de l'Etat. Ce genre de considérations, légitimes dans les questions d'emploi et de carrière professionnelle, ne devrait pas avoir sa place dans les affaires de la République.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • La roue qui tourne

     

    Sur le vif - Vendredi 21.10.11 - 12.07h

     

    Il y a de quoi s'estourbir: voir le président 2010 du Conseil d'Etat genevois traiter de "dictateur" et de "terroriste", en page 3 de la Tribune de Genève, un "chef d'Etat étranger" décédé hier. Il y a un an, ce même personnage faisait intenter des procès à ceux qui, par rapport à ce même "chef d'Etat", utilisaient ces mots-là. C'est fou, comme la roue peut tourner, non?

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Un Alceste nommé Cyril

     

    Sur le vif - Vendredi 21.10.11 - 10.28h

     

    Je n'ai jamais, ni dans ce blog ni ailleurs, caché mon admiration pour le travail et la personnalité politiques de Cyril Aellen. Une adhésion sur le fond : je pense que son projet de droite élargie, tout honni soit-il aujourd'hui, voit juste et loin. Mais aussi sur la forme : l'homme est franc et direct, fiable, loyal. Il dit ce qu'il a sur le coeur. N'a pas peur de déplaire. Une sorte d'Alceste, dans un univers de Philintes et d'Orontes. Le Misanthrope étant de loin le personnage de Molière que je préfère, on comprendra mon affinité pour ce genre de profil. Alceste, ou encore le Dr Stockmann, le héros de l'Ennemi du peuple, la pièce d'Ibsen. Un homme seul. Ecorché. Qui dit ce qu'il pense. Et qui se bat.

     

    D'où mon sourire en découvrant que Cyril Aellen, le dernier président du parti libéral genevois, en qualité l'un des premiers, est désormais interdit de parole par l'actuelle direction du parti : « Il m'a été demandé de ne plus m'exprimer dans les médias. En particulier le soir du 23 octobre ». Aveu de faiblesse, bien sûr, de la part de cette direction : on ne gagne jamais rien à faire taire les gens, on n'y affaiblit que son propre crédit, on n'y entame que sa propre autorité.

     

    Pour ma part, en ce moment difficile pour celui qui fut un grand président, et un vrai chef, je veux simplement lui dire mon respect et mon amitié. A lui de choisir s'il veut se taire ou non. Ce qui est sûr, c'est que son avenir politique est devant lui. Pour après-demain, si ce n'est pour demain. C'est l'opposition qui grandit les hommes. La triste horizontalité de l'alignement mondain les avilit.

     

    Pascal Décaillet