Sur le vif - Vendredi 21.10.11 - 10.28h
Je n'ai jamais, ni dans ce blog ni ailleurs, caché mon admiration pour le travail et la personnalité politiques de Cyril Aellen. Une adhésion sur le fond : je pense que son projet de droite élargie, tout honni soit-il aujourd'hui, voit juste et loin. Mais aussi sur la forme : l'homme est franc et direct, fiable, loyal. Il dit ce qu'il a sur le coeur. N'a pas peur de déplaire. Une sorte d'Alceste, dans un univers de Philintes et d'Orontes. Le Misanthrope étant de loin le personnage de Molière que je préfère, on comprendra mon affinité pour ce genre de profil. Alceste, ou encore le Dr Stockmann, le héros de l'Ennemi du peuple, la pièce d'Ibsen. Un homme seul. Ecorché. Qui dit ce qu'il pense. Et qui se bat.
D'où mon sourire en découvrant que Cyril Aellen, le dernier président du parti libéral genevois, en qualité l'un des premiers, est désormais interdit de parole par l'actuelle direction du parti : « Il m'a été demandé de ne plus m'exprimer dans les médias. En particulier le soir du 23 octobre ». Aveu de faiblesse, bien sûr, de la part de cette direction : on ne gagne jamais rien à faire taire les gens, on n'y affaiblit que son propre crédit, on n'y entame que sa propre autorité.
Pour ma part, en ce moment difficile pour celui qui fut un grand président, et un vrai chef, je veux simplement lui dire mon respect et mon amitié. A lui de choisir s'il veut se taire ou non. Ce qui est sûr, c'est que son avenir politique est devant lui. Pour après-demain, si ce n'est pour demain. C'est l'opposition qui grandit les hommes. La triste horizontalité de l'alignement mondain les avilit.
Pascal Décaillet