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  • Garden : parti !

     

    Sur le vif - mercredi 23.06.10 - 16.40h

     

    La France, hélas, n’est plus ce qu’elle était. Naguère « mère des arts, des armes et des lois » (dixit le très regretté Du Bellay), la voici avec un président tellement piégé par son image orléaniste, faux cons maltais et petites pépées chez Maxim’s, qu’il en fait un peu trop dans la correction : il supprime la Garden Party du 14 juillet à l’Elysée !

     

    La mesure sera-t-elle payante ? Pas nécessairement. Car les Français sont pervers. Les premiers, à l’instar de Péguy, Léon Bloy et même le Mitterrand d’Epinay (1971), ils condamnent les forces de l’Argent. Mais les mêmes se précipitent sur leurs écrans, après le pas cadencé des légionnaires sur les Champs, pour guetter goulûment robes évanescentes, dos nus, décolletés plongeants et starlettes de Croisette dans les très monarchiques jardins présidentiels.

     

    Reste une suggestion : pour continuer sur cette louable trace d’économies dans le registre du somptuaire, le Président pourrait peut-être engager un nouveau conseiller pour les affaires apéritives. A première vue, Jean-Pierre Jobin semble avoir du temps libre, ces jours.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Sauvons l’Histoire

     

     

    Sur le vif - Mercredi 23.06.10 - 13.55h - Copié collé

     

    C’est la branche majeure. Cardinale. Elle nous éveille au monde, à sa délicieuse complexité. Elle nous rappelle l’intangible noirceur de la nature humaine, le temps des guerres et celui du progrès, les grands mouvements de fond. Les grandes figures, aussi. Elle vient d’un mot grec qui veut dire « enquête ». Aller vers elle, une vie durant, nous façonne, précise nos repères, souvent aussi nous trouble, nous heurte, nous remue. Grâce à elle, nulle tranquillité, jamais. Elle s’appelle l’Histoire. Il paraît qu’à Genève, pour d’obscurs décrets d’apparatchiks, on voudrait en réduire l’enseignement d’un tiers à l’école obligatoire. C’est un scandale.

     

    On pourrait en dire tout autant de la géographie, ce long et passionnant chemin vers les repères de notre terre, ses ressources, son climat. Cet ancrage de l’élève sur la planète qui est sienne, sa finitude. Histoire, géo, mêmes menaces de réduction drastique des heures. On va finir par faire quoi ? Par juste obéir aux ukases déterministes de l’économie, qui nous rappelait encore hier, dans une étude, que l’école devait former de bons soldats pour les entreprises. Oh, que le français soit central, je ne vous dirai jamais le contraire. Mais réduire le nombre d’heures d’Histoire ! Alors qu’il faudrait, au contraire, les augmenter.

     

    L’Histoire ne forme peut-être pas des employés modèles. Mais des citoyens. Elle aiguise les consciences. Combat les préjugés. Tisse des liens. Met en rapport des choses. Au sens premier, cela s’appelle tout simplement l’intelligence.

     

    Il ne faut pas réduire les heures d’Histoire. Il faut les augmenter.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Grand Conseil : tous copains !

     

     

    Sur le vif - Mercredi 23.06.10 - 10.54h

     

    Dans cette vie terrestre, il n’est pas facile de garder des secrets. En livrer un à deux personnes, c’est déjà le transmettre à la terre entière. Alors, imaginer qu’un « huis clos » tenu par une centaine de députés demeurerait à jamais dans le silence, c’est surestimer un peu la capacité de rétention de la nature humaine. Ainsi, peu à peu, le fil de ces étranges minutes de vendredi soir, à Genève, peut se reconstituer. Nous savons maintenant qu’on a cherché à faire taire. Rien ne le justifiait.

     

    Nous savons que la « déclaration finale » du président du Grand Conseil n’engageait que lui, le député Mettan, et non son Parlement, même pas son Bureau. Nous savons aussi que, jusque dans les rangs de son propre groupe parlementaire, on lui en tient rigueur. Nous décodons encore, en lisant les écrits de certains membres du Bureau, cet éternel esprit de caste entre partis gouvernementaux qui se tiennent les coudes, la barbichette, et sans doute d’autres parties du corps que nous ne nommerons pas ici. Parmi eux, un docteur-ès-opacité considérant le Parlement comme une sorte d’amicale, ou de club anglais, détestant la presse et sa liberté éditoriale, rêvant au fond de débats bien fermés, entre soi, n’accédant en aucun cas à la place publique.

     

    C’est bien cela que révèle l’affaire du huis clos. L’esprit de club. On débat entre soi, on s’écrit, on se félicite, on vit pour le cercle fermé, comme dans un palais des glaces. Les deux partis de la marge (les non-gouvernementaux) le condamnent, on les rabroue systématiquement. Au final, elle roule pour qui, cette amicale ? Pour le gouvernement ! Pour l’establishment qui se partage portefeuilles, nominations et prébendes. Et là, elle est où, l’indispensable mission de contrepouvoir d’un Parlement ? Elle est dissoute ! Dans le marécage du « tous copains ». Derrière des murs bien fermés.

     

    Pascal Décaillet