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Grand Conseil : tous copains !

 

 

Sur le vif - Mercredi 23.06.10 - 10.54h

 

Dans cette vie terrestre, il n’est pas facile de garder des secrets. En livrer un à deux personnes, c’est déjà le transmettre à la terre entière. Alors, imaginer qu’un « huis clos » tenu par une centaine de députés demeurerait à jamais dans le silence, c’est surestimer un peu la capacité de rétention de la nature humaine. Ainsi, peu à peu, le fil de ces étranges minutes de vendredi soir, à Genève, peut se reconstituer. Nous savons maintenant qu’on a cherché à faire taire. Rien ne le justifiait.

 

Nous savons que la « déclaration finale » du président du Grand Conseil n’engageait que lui, le député Mettan, et non son Parlement, même pas son Bureau. Nous savons aussi que, jusque dans les rangs de son propre groupe parlementaire, on lui en tient rigueur. Nous décodons encore, en lisant les écrits de certains membres du Bureau, cet éternel esprit de caste entre partis gouvernementaux qui se tiennent les coudes, la barbichette, et sans doute d’autres parties du corps que nous ne nommerons pas ici. Parmi eux, un docteur-ès-opacité considérant le Parlement comme une sorte d’amicale, ou de club anglais, détestant la presse et sa liberté éditoriale, rêvant au fond de débats bien fermés, entre soi, n’accédant en aucun cas à la place publique.

 

C’est bien cela que révèle l’affaire du huis clos. L’esprit de club. On débat entre soi, on s’écrit, on se félicite, on vit pour le cercle fermé, comme dans un palais des glaces. Les deux partis de la marge (les non-gouvernementaux) le condamnent, on les rabroue systématiquement. Au final, elle roule pour qui, cette amicale ? Pour le gouvernement ! Pour l’establishment qui se partage portefeuilles, nominations et prébendes. Et là, elle est où, l’indispensable mission de contrepouvoir d’un Parlement ? Elle est dissoute ! Dans le marécage du « tous copains ». Derrière des murs bien fermés.

 

Pascal Décaillet

 

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