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  • Pelli flingue le charabia Vert

     

    Sur le vif - Samedi 26.06.10 - 17.44h

     

    Enfin, quelqu’un a osé. Enfin, un chef national de parti suisse, au plus haut niveau, a eu le courage d’attaquer de front le nouveau catéchisme Vert des entreprises : « Forcer les gens à faire des affaires de façon écologique n’a aucun sens », a déclaré tout à l’heure le président du parti libéral radical, devant deux cents délégués à Lugano.

     

    Ce que Pelli défie de front, c’est ce ramollissement du discours, tellement mode, d’ailleurs auto-reproduit par copiés-collés, qui voudrait faire des entrepreneurs les nouveaux champions de l’écologie, plans de relance par ci, nouvelles normes d’isolation thermique par là, snobisme de cocktail du mot « cleantech », le tout sous l’Infaillibilité dogmatique du mot magique, le mot final, « développement durable ».

     

    Soyons clairs : il ne s’agit pas ici de prôner la pollution, ni le gaspillage, ni le manque de respect pour la nature. Mais on aime le faire avec bon sens, et pas sous la pression tyrannique d’une idéologie d’Apocalypse. En osant attaquer cette dernière, Fulvio Pelli a dit tout haut ce que les 91% de Suisses n’ayant pas voté Verts en octobre 2007 pensent tout bas.

     

    Dans un siècle (oh oui, le monde sera encore là), il y aura toujours des aurores, toujours des crépuscules. Et il y aura toujours des linguistes, aussi, pour analyser la très ridicule préciosité d’un certain discours écologiste extrême au début du 21ème siècle. La mort des forêts, années 80, vous vous souvenez ?

     

    Cette dérive des mots, le parti des Verts n’en est d’ailleurs pas le responsable principal, et c’est un paradoxe troublant. Riche d’individualités souvent brillantes, ce parti a su élargir ses horizons au-delà des petites graines et du Larzac. Mais certaines essences de son discours, étrangement, sont allées porter semence dans d’autres partis. Dans les programmes desquels on trouve désormais les mots « développement durable » toutes les trois lignes. C’est pitoyable de récupération, de manque de confiance en soi, oui, Messieurs les PDC, pitoyable. « La sécurité, annonçait sans rire une députée genevoise au pire moment des agressions aux Pâquis, est le quatrième pilier du développement durable » : au-delà du charabia, c’est vraiment le degré zéro de l’effet de mode et du parasitage du discours.

     

    Vous voyez, j’ai fait des progrès : je parviens au 2300ème signe de mon texte sans avoir encore couché sur l’immaculé de mon papier le nom « Ueli le Climatique ». Mais diable, on ne se refait pas. Il fallait donc, hic et nunc, que je le couchasse. N’en faites pas autant. Profitez de la magnifique soirée d’été qui s’annonce. Laissez se développer durablement vos désirs de vivre et d’aimer. Echauffez-vous, réchauffez-vous. Jusqu’au dernier matin du monde.

    Et quant à vos pollutions, puissent-elles, dans la plus éclatante blancheur de vos draps, se contenter d'être nocturnes.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

     

  • Quand Broulis et Longchamp sauvent l’honneur

     

    Sur le vif - Samedi 26.06.10 - 09.15h

     

    D’ici quelque temps, donc, un tribunal d’opérette, ne devant son existence qu’à la volonté de revanche d’un clan tyrannique, statuera, quelque part en Prusse, sur les conditions de l’arrestation d’Hannibal Kadhafi.

     

    Il est salé de constater avec quelle obédience devant le fait accompli une grande partie de la classe politique, non seulement accepte sans sourciller le jugement futur de ce corps étranger sur nos affaires internes, mais de surcroît le sacralise. Comme si l’instauration de cette « Cour » était due à autre chose qu’à un accord signé pistolet sur la tempe, avec un régime preneur d’otages. On a le pli et la génuflexion faciles, en Suisse. Sans parler de ce président du Grand Conseil genevois plus obsédé à recenser les « boulettes » de son canton qu’à ouvrir les yeux sur les horreurs d’un régime.

     

    Dans ce climat d’inversion des responsabilités, il faut saluer la courageuse position, hier, de la Conférence des gouvernements cantonaux. Présidée par Pascal Broulis, cette instance renouvelle son soutien à Genève. Et regrette amèrement que la Confédération, par-dessus la souveraineté genevoise, soit allée signer des accords impliquant ce canton. La Suisse, rappelait hier soir Pascal Broulis, n’est pas une nation, mais une Confédération. En matière de police, jusqu’à nouvel ordre, les compétences y sont cantonales.

     

    À saluer, aussi, le combat de François Longchamp, président du gouvernement genevois, pour défendre l’honneur et la dignité de son canton dans cette affaire. En matière de paiement de rançon (utilisons, une fois, les mots exacts), le radical n’a strictement aucune intention de se laisser impressionner par la veulerie de Berne, il a mille fois raison.

     

    Quant aux conditions mêmes de l’arrestation d’Hannibal Kadhafi, si décriées, de son promontoire douillet, par Guy Mettan, je défie tout lecteur de ce texte d’aller appréhender un homme soupçonné de graves violences sur ses gens de maison, entouré de gardes du corps armés, en sonnant sagement à sa porte, et en lui brandissant poliment un mandat d’amener.

     

    Pascal Décaillet