Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 3

  • Isabel Rochat : communication zéro

     

     

    Sur le vif - Mardi 25.05.10 - 17.33h

     

    Très étrange, la gestion de la communication, à Genève, dans le Département d’Isabel Rochat.

     

    Ce matin, 08.56h, un communiqué de ce Département, cosigné par Madame Rochat, annonce un projet de loi visant à construire cent place de détention supplémentaires à la prison de Champ-Dollon, réputée pour sa surpopulation. Le climat politique, autour de cette affaire, est très tendu. La parole ministérielle, sur ce projet de loi, l’était aussi.

     

    Las, Madame Rochat n’est disponible ni ce soir, ni demain matin pour commenter ce projet de loi. Ce soir, ni Georges Lapraz, qui dirige l’Office pénitentiaire, ni Constantin Franziskakis, le directeur de la prison, ne le sont non plus. Ni Mark Müller, conseiller d’Etat chargé des constructions et cosignataire du communiqué !

     

    Plus surréaliste encore : le jour même où est annoncé ce projet de loi, on apprend dans un autre communiqué, à 16.59h, que des incidents se produisent depuis hier dans l’enceinte de la prison. 64 détenus ont refusé de réintégrer leurs cellules, la prison comptant le nombre record de 611 personnes incarcérées.

     

    Pour commenter cette nouvelle, qui n’est pas moindre, ni Monsieur Lapraz, ni Monsieur Franziskakis ne sont disponibles ce soir !

     

    Tout ce beau monde doit assister, en ce moment même, de 17h à 19h, à la séance de la commission parlementaire chargée d’étudier, précisément, l’extension de la prison. Sollicités, chacun de ces Messieurs renvoie la balle à l’autre.

     

    Bref, un beau cafouillage. Loin de nous l’idée de sous-estimer l’importance d’une commission parlementaire. Mais l’opinion publique, son droit à l’information, alors même que l'État multiplie lui-même les communiqués (en donnant précisément les références téléphoniques de toutes les personnes pré-citées), ça existe aussi.

     

    Conclusion : Madame Isabel Rochat n’a strictement aucune idée en matière d’organisation de la communication.

     

    C’est dommage.

     

    Pascal Décaillet

     

    PS - A moins (mais cette hypothèse serait de nature diabolique) que la nouvelle no 1 (communiqué 08.56h sur extension prison) ne soit destinée à faire écran de fumée sur la nouvelle no 2 (incidents depuis hier à Champ-Dollon). Auquel cas Madame Rochat serait, au contraire de tout ce que j'avance misérablement plus haut, un génie de la communication digne des noces de Machiavel et de Madonna.

     

  • Sale type

     

     

    Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Jeudi 20.05.10

     

    Roger de Weck, futur directeur de la SSR, est-il Dieu ? Comme lui, fume-t-il le havane ? C’est l’impression qui se dégage de la lecture de la presse, romande surtout, toute en pâmoison devant  l’homme parfait. Et Européen en plus, le bougre. Dégagé de cette suintante notion de frontière, cet archaïsme qui nous serre dans ses griffes comme une petite mère.

     

    Imagine, ami lecteur, que la SSR ait porté à sa tête l’ignoble Filippo Leutenegger. Radical de droite. Proche de l’UDC. Autant dire Satan. Un sale type, celui-là, regard noir, idées d’ébène, menton sûr de soi et dominateur. Un dresseur de fauves. L’homme au fouet. Le Mal.

     

    Alors que de Weck, c’est le bien. Parce que de Weck, c’est le centre-gauche. La social-démocratie du Nord, dans toute la blancheur de sa Raison. De Weck, c’est la Lumière. Au-delà de la vulgarité des nations, ces putains de nations qui sentent l’ail et se font la guerre depuis la nuit des temps.

     

    Alors que l’autre, le Filippo ! Il a créé la plus fabuleuse émission politique de l’histoire de DRS ? – Fadaises ! Politique-spectacle ! Populisme ! Valet de Blocher ! Iago ! Sale type ! L’heureux élu, en audiovisuel, n’a rien créé du tout. Mais on s’en fout : il incarne le bien. Le parfum de Vestales du service public. Quand on y entre pieds nus, tête nue, en silence. Surtout ne rien déranger. Juste passer.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Quand David cire les pompes de Goliath

     

    "Il est parfaitement normal que des Français tuent des Allemands".

    Charles de Gaulle, Discours de Guerre, 1942

     

    Hallucinants, les propos que j’ai entendus ce matin, au journal de six heures de la RSR, dans la bouche de Nathalie Rochat, présidente des Radios Régionales Romandes (les privés, les petits, ceux qui se battent) en réaction à la nomination de Roger de Weck.

     

    Que nous dit Madame Rochat ? Qu’elle se réjouit de collaborer avec la SSR, que cela lui semble essentiel, qu’elle se félicite des « ponts » entre le privé et le public, qu’elle définit respectivement (là, à juste titre) comme David et Goliath.

     

    Des « ponts » ? Quels « ponts » ? Au nom de quoi, des « ponts », je vous prie ?

     

    Madame Rochat est sûrement quelqu’un de très bien, mais où va-t-elle chercher que, dans un système de concurrence féroce, il faille se faire autre chose que la guerre ? Où va-t-elle inventer des paix séparées qui, en l’espèce, seraient toujours au profit de Goliath contre David ?

     

    A décharge de Madame Rochat, il faut noter que cet étrange conglomérat, les « Radios Régionales Romandes », multiplie, depuis des années, les signes de « collaboration », d’obédience, de complexe d’infériorité face au Mammouth public, là où les entités qui composent précisément cette RRR, ne survivant que grâce à leur mérite, leur travail acharné, ne devraient avoir comme seul objectif que d’attaquer. Elles sont déjà en infériorité numérique, financière, elles sont totalement désavantagées par cette matrice à apparatchiks qui s’appelle l’OFCOM. Et il faudrait qu’elles construisent des « ponts » avec la SSR !!!

     

    C’est valable pour les radios comme pour les télévisions privées. A qui j’ai d’ailleurs vivement déconseillé d’accepter la moindre miette de redevance, ces perles de condescendance que Circé concède à ses pourceaux. Aujourd’hui, les faits sont là : les gens de Berne, objectivement complices du Mammouth, le favorisent sur tous les plans, multiplient les chicaneries dès que deux télévisions privées ambitionnent un programme commun, d'essence citoyenne, avec vision supra-cantonale. Et il faudrait des « ponts » !!!

     

    Moi, je dis non. Quand on fait la guerre, on ne jette pas de ponts. Ou alors, pour traverser la rivière et investir le territoire ennemi. Dans une guerre, on ne pactise pas. Surtout quand on est tout petit.

     

    Dans une guerre, on se bat. On tombe. Parfois on se relève. Parfois pas. Mais on s’en fout : dans une guerre, on se bat. C’est tout.

     

    Pascal Décaillet