Sur le vif - Lundi 22.12.14 - 16.57h
Attendre le 22 décembre, trois jours avant Noël, la trêve des vacances ayant déjà commencé, pour publier, comme en catimini, un petit chef d’œuvre de tartufferie où l’attaque politique se camoufle sous la terminologie des juristes de la Couronne. Tel est le procédé dont vient d’user, face à Rémy Pagani, le président du Conseil d’Etat François Longchamp. L’homme qui s’ennuie. L’homme qui trompe cet ennui par de petits procédés bien tatillons, un jour contre les Communes, le lendemain contre un adversaire politique de son parti en Ville de Genève. L’homme qui règne par l’administratif. Président pour cinq ans, mais secrétaire général à vie.
Il faudrait faire lire à haute voix, par quelque héraut, dans les écoles, le communiqué présidentiel publié aujourd’hui à 14h, pour que puisse s’en dégager toute la puissance de vengeance du pouvoir face à un opposant, par la voie dite « administrative », lorsque politiquement on n’arrive plus à en faire façon. Comme dans l’affaire des Communes, cet automne, le président régit et régente, brandit le triangle parfait, définit le cadastre. Bref, il administre.
Et il est malin, en plus. Il sait que toute la droite, nettement majoritaire dans ce canton, sera heureuse de voir M. Pagani, sa bête boire, sanctionnée. Le grand régisseur aura de son côté la raison administrative, celle du convenable, l’appui des moutons de son groupe parlementaire. Laissons-les, ces Bienheureux, s’auto-congratuler. N’attendons que ce jour de mai qui verra le second tour des élections municipales. Et nous verrons bien, ce jour-là, ce que pense le peuple souverain de M. Pagani.
Pour ma part - mais je ne suis qu'un citoyen de la Ville parmi des milliers d'autres - je veux dire ici, bien que je ne partage pas ses options politiques, ma confiance dans le magistrat Pagani, et ma reconnaissance pour son engagement en faveur de la Cité.
Pascal Décaillet