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Liberté - Page 323

  • Soins infirmiers : des écoles, vite !

     
    Sur le vif - Dimanche 28.11.21 - 14.53h
     
     
    Eh bien maintenant, ouvrons, à Genève, des écoles de santé, de soins infirmiers et médicaux ! Des écoles genevoises ! Des écoles suisses ! Et engageons, dans nos hôpitaux, publics et privés, les diplômés qui en sortiront !
     
    Cela aurait dû se faire depuis de nombreuses années. Il n'y a plus aucune raison, aujourd'hui, pour traîner. Il appartient à nos autorités de prendre le taureau par les cornes. Au besoin, le peuple souverain leur rappellera cette urgence.
     
    Nous avons, à Genève, l'une des meilleures médecines du monde. Et paradoxalement, nous sommes sous-dotés en écoles professionnelles pour former le personnel médical ! L'impéritie, depuis longtemps, des pouvoirs publics dans ce domaine, est dévastatrice. Les historiens étudieront un jour cette léthargie des autorités, depuis le début des années 2000, alors que la carence en écoles de santé leur est régulièrement signalée.
     
    On espère que le DIP, en lien avec le monde de la santé, prendra sans tarder des initiatives à cet effet. Ces crédits-là, les citoyens les voteront ! C'est tout de même plus concret que la nébuleuse des six milliards pour la "transition écologique" ! C'est tout de même plus stimulant, plus concernant, et d'un intérêt citoyen plus élevé (donner des emplois aux résidents, en priorité, formés chez nous, avec notre savoir-faire), que de noyer les consciences dans des réformes structurelles, regroupement A, regroupement B, usine à gaz alpha, horizon de pensée bêta. En attendant, bouche ouverte, le variant omicron.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Lipatti, au milieu des étoiles

     
    Sur le vif - Samedi 27.11.21 - 09.56h
     
     
    Jesu bleibet meine Freude : quatre mots d’une Cantate (BWV 147), l’Allemagne de Luther et de Bach, les services du dimanche à la Thomaskirche de Leipzig. Et, au milieu du vingtième siècle, l’irruption de la grâce.
     
    Elle porte un nom, la grâce : Dinu Lipatti, mort à l’âge du Christ, 33 ans, en 1950. Mort deux siècles, exactement, après Bach. Mort à Genève, comme d’autres meurent à Venise. La maladie de Hodgkin.
     
    La grâce, pour toujours, portera ce nom-là, parce que dans cette Cantate, le toucher si délicat de Lipatti fait de chaque note le scintillement d’une étoile. C’est aussi simple que cela, justement parce que c’est mystérieux.
     
    Il y a la traduction de Luther. Il y a le génie de Bach. Il y a les dons exceptionnels d’un jeune Roumain, l’un des pianistes du siècle, fauché à 33 ans par la maladie.
     
    Il y a les doigts du destin, sur la partition d’encre noire, au milieu des étoiles.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Jugement dernier

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 24.11.21

     

    A quoi sert, au fond, la Ville de Genève, à part administrer des leçons de morale à la terre entière ? Depuis des années, mais à un rythme qui s’aggrave, les autorités municipales passent leur temps à édicter, urbi et orbi, des bulles pontificales statuant sur les droits de l’homme dans tel ou tel pays éloigné, ceux des femmes, ceux des minorités les plus inattendues. Pas une seule semaine sans une nouvelle Encyclique : on en perd son latin !

    Il faut dire que Genève est la capitale du monde. Si vous prenez un compas, vous tracez un cercle, vous y inscrivez un triangle isocèle, vous établissez le point de rencontre des médiatrices, l’affaire est certaine : vous tomberez sur la fontaine de la Place du Molard. C’est une certitude scientifique, comme le sont les conclusions du GIEC sur le climat.

    Alors, du centre, on rayonne. L’exécutif de la Ville, qui fixe pourtant cinq cahiers des charges bien concrets à nos édiles, allant de l’extinction des feux à la voirie, est tellement bien organisé qu’il parvient à trouver des tonnes de temps libre pour moraliser tous azimuts, régir les consciences, prononcer le Jugement dernier. Avec, sur ce dernier point, une rafraîchissante inversion par rapport aux Écritures : lorsque la Ville de Genève choisit entre l’Enfer et le Paradis, les élus sont à sa gauche, les damnés à sa droite. Au pays de Calvin, un zeste de fantaisie ne fait pas de mal, non ?

     

    Pascal Décaillet