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Liberté - Page 21

  • Produire, oui. Mais au service du peuple suisse !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 08.01.25

     

    La Suisse est un pays souverain. Petit pays, certes, minuscule à l’échelle du monde, mais indépendant. La souveraineté d’une nation ne se mesure ni à sa superficie, ni à sa démographie, mais à l’ardeur de son peuple à défendre ses lois, sur son territoire. De même, un petit entrepreneur, férocement attaché à son indépendance, est plus entrepreneur, croyez-moi, dans la tête, dans les colères, le cœur, les angoisses, les insomnies, que tant de cadres qui caporalisent des centaines de personnes, mais ne sont que les rouages hiérarchiques de leur entreprise. Après tout, ils n’en sont que salariés : ils n’incarnent pas la prise de risque entrepreneurial. Pour ma part, je ne les respecte que très modérément, en comparaison d’un petit patron qui tente l’inconfort de lancer sa boîte. La lancer, et surtout la tenir, des décennies.

     

    Il en va de même pour les nations. Citoyen et entrepreneur, je veux la souveraineté et l’indépendance de mon pays, la Suisse. Ne pas confondre avec le repli : il n’est pas question de s’enterrer dans des abris, encore moins d’ignorer nos voisins et amis du continent européen. Commerçons, voyageons, échangeons, pétrissons-nous de culture allemande, française, italienne, lisons les grands auteurs, emplissons nos âmes de musique, celle du Hongrois Bartok, celle du Finlandais Sibelius, soyons totalement européens par les langues et par la culture. Mais politiquement, soyons les plus intransigeants quant à notre indépendance. Et surtout, déployons nos efforts au service du peuple suisse.

     

    Servir le peuple, ça passe par une réorientation de notre économie vers le marché intérieur. Les intérêts supérieurs du peuple suisse. C’est valable pour notre agriculture, qui mérite un total soutien des pouvoirs publics, un protectionnisme face aux importations sauvages de la concurrence mondiale, la mise en place de circuits courts, écologiquement favorables : je n’ai rien contre les vins chiliens, ni californiens, mais enfin nous avons les vignobles genevois, valaisans, vaudois, on peut quand même les soutenir, non ?

     

    La priorité au marché intérieur, ça passe aussi par l’industrie. Il a fallu tant se battre – et j’ai mené ce combat ici, dans ces colonnes – pour arracher un peu de soutien de Berne à nos aciéries, celles de Soleure comme celles de Lucerne. Eh bien il faut aller plus loin, et porter une stratégie économique visant à encourager nos industries travaillant pour le marché suisse. Je n’ai pas dit : « cesser les exportations », je ne suis pas fou, je connais leur importance vitale depuis plus d’un siècle. Mais recentrer la production industrielle suisse sur la clientèle suisse, c’est l’un des éléments de notre souveraineté. Là aussi, circuits courts, recentrage sur nos intérêts vitaux. Et si l’actionnariat pouvait être suisse, et encore mieux si les profits pouvaient être partagés par tous, à commencer par les forces de productions les plus modestes, nous commencerions à nous approcher du modèle économique de mes rêves : produire oui, mais pour le peuple, et par le peuple. A tous, excellente Année 2025 !

     

    Pascal Décaillet

     

       

     

  • Les économies doivent être nationales, et certainement pas planétaires !

     
     
    Sur le vif - Mardi 07.01.25 - 13.49h
     
     
    Toute ma vie, j'ai défendu le concept d'économie nationale. Je l'ai fait avant la chute du Mur de Berlin (1989), dans une jeunesse où j'étais à la fois très attaché à l'industrie (mon père était ingénieur), aux travaux publics, et à l'Etat. L'un, pour moi, n'allait pas sans l'autre : on doit d'abord être fort économiquement, donc il faut produire, inventer, s'imposer. Mais cet effort commun n'a de sens que déployé au service d'un peuple, un pays, une nation. Et certainement pas dans des chimères planétaires. C'est cela, l'économie nationale. Elle exige la délimitation, la précision, la frontière. Je déteste le concept de multinationale.
     
    Ce double attachement, à l'économie et à l'Etat, je l'ai puissamment gardé, et même renforcé, après la chute du Mur. J'étais un homme de droite, mais d'une droite clairement anti-libérale, en tout cas dans la version ultra, déracinée des patries, boursicoteuse mondiale, de ce mot. Dans les années 90, j'étais un homme de droite étatiste, partisan des nations souveraines, alors que paradoxalement la gauche devenait partisane de Blair, de Schröder, libérale, mondialiste. Aujourd'hui encore, je m'inscris dans cette double tradition : la vitalité économique, oh oui, mais au service d'une communauté nationale, et non des seuls actionnaires.
     
    J'ai lu Marx, il m'a marqué. J'ai aussi, immensément, puisé mes sources dans Léon XIII (Rerum Novarum, 1891), dans le Sillon, dans la Revue Esprit, dans l'étude de la politique sociale bismarckienne, et bien sûr dans l'Histoire économique et sociale de mon pays, la Suisse. Tout converge, dans mon esprit, vers l'idée d'une économie nationale, au service du peuple, associant les travailleurs au profit, et même au capital, de l'entreprise dans laquelle ils œuvrent. C'est l'idée de participation, que je soutiens depuis toujours : j'y reviens demain, dans GHI.
     
    Entre le philosophe de Trèves, journaliste dans sa jeunesse à la Rheinische Zeitung de Cologne (il faut lire ses articles de l'époque), et le Pape des ouvriers entre 1878 et 1903, nombreuses sont les pistes communes. Non dans les visions du monde (matérialiste dialectique pour l'un, profondément spirituelle pour l'autre), mais dans les propositions d'amélioration de la vie des plus faibles.
     
    Pour mon pays, la Suisse, j'aspire à une économie dynamique, centrée sur les PME (97% de nos entreprises), avec un partage des bénéfices profitant aux plus faibles, aux plus précaires, aux plus modestes des travailleurs. Une économie nationale, déployée sur le marché intérieur, en fonction des besoins stratégiques de notre souveraineté, mais aussi de la qualité de vie de notre peuple. Dans ce sens doivent s'orienter, avec le soutien actif de l'Etat, notre agriculture, notre industrie. Une économie par le peuple suisse, et pour le peuple suisse.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Pas questions de foncer, tête baissée, dans une nouvelle affaire des fonds en déshérence !

     
     
    Sur le vif - Dimanche 05.01.25 - 18.25h
     
     
    En quoi une "Commission sénatoriale américaine" a-t-elle la moindre leçon à donner à notre pays sur les choix de clientèle de l'une de ses banques, il y a plus de 80 ans ? S'il y a nécessité d'investigation, cela doit être l'affaire des historiens. Et non le fruit, comme il y a trente ans, d'un chantage politique de certains milieux américains sur la souveraineté suisse.
     
    Il n'est absolument pas question de repartir, tête baissée, vers une nouvelle affaire des "fonds en déshérence". Je dirigeais la rubrique nationale de la RSR, il y a trente ans, lorsque cette affaire avait éclaté, nous l'avons traitée de fond en comble, j'ai même couvert en direct à Berne la session spéciale du Parlement sur le Rapport Bergier.
     
    D'un bout à l'autre, cette affaire a été détestable. Non quant au travail des historiens, mais quant à l'intensité des pressions américaines sur la Suisse. Et surtout, quant à la position ridiculement défensive de la Suisse officielle de l'époque (années 90), toujours un coup de retard, toujours à s'excuser, toujours à sanctifier les donneurs de leçons de l'Oncle Sam !
     
    Non, il n'est pas question de repartir dans un tel psychodrame. Et je suis assez optimiste, car il y a une chose que nos moralistes de la Côte-Est américaine doivent savoir : la Suisse de 2025 n'a absolument aucun rapport avec celle de 1995. Son opinion publique a changé. Son rapport à la souveraineté a prodigieusement progressé, en tout cas dans le peuple, oui les couches populaires, patriotes, bosseuses, attachées au pays.
     
    Transparence historique oui, bien sûr, sur cette affaire comme sur n'importe quelle autre ! Mais courber l'échine, crever de trouille face aux pressions d'une "Commission sénatoriale" (dont on se réjouit de connaître les attaches, les obédiences, les liens d'intérêts), ça c'est totalement exclu.
     
    Mesdames et Messieurs les moralistes de la "Commission sénatoriale", la Suisse a changé, en trente ans. Des forces telluriques, patriotes, souverainistes, sont montées dans le pays. Elles ne se laisseront pas faire, comme les élites politiques lâches et flasques d'il y a trente ans. Elles sauront, croyez-moi, vous répondre, le jour venu.
     
     
    Pascal Décaillet