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Liberté - Page 1386

  • Windisch, 4 minutes et basta !

     

    Sur le vif - Et dans un train d'enfer - Mardi 07.09.10 - 11.14h

     

    Quatre minutes à tout casser. C’est ce que l’émission Médialogues (ordinairement un lieu appréciable d’ouverture sur la RSR) vient de concéder à Uli Windisch pour qu’il s’exprime sur la fameuse étude, parue récemment, qui décrit en termes d’Apocalypse l’état des médias en Suisse. Etude dont le gourou principal, l’apparatchik socialiste Oswald Sigg, qui a traîné ses guêtres, stipendiées par tous les contribuables possibles, dans tout ce que la Suisse compte d’officialité grisâtre et ennuyeuse, ne cesse de se répandre partout depuis qu’elle est sortie.

     

    Quatre minutes, c’est vraiment trop peu. Et c’est dommage pour l’émission Médialogues. Car, en induisant une telle disproportion entre Uli Windisch et ses contradicteurs, les producteurs de l’émission ne se rendent pas compte qu’ils donnent totalement raison, par mise en abyme, aux propos du sociologue genevois.

     

    En quatre minutes, que nous dit Windisch ? Qu’il y a insuffisance de pluralisme dans le terreau journalistique suisse, la gauche étant évidemment surreprésentée, ce qu’au demeurant tout le monde sait. Que l’influence de l’Ecole de Francfort, avec ce dessein d’Aufklärung (éduquer les foules et les lecteurs) immerge l’esprit de cette fameuse étude. Que la diabolisation des gratuits est une idiotie. Que la fameuse étude, défendue et illustrée sur tous les tons par l’apparatchik Sigg, suinte l’idéalisation du secteur public (entendez le Mammouth SSR) et tend à noircir tout ce qui vient du privé. Enfin, qu’il serait souhaitable, en Suisse romande, d’avoir un hebdomadaire politique capable de faire contrepoids à la pensée piletienne.

     

    Tout cela, en quatre minutes. Finalement, Médialogues a rendu service au sociologue honni par la gauche. En l’amenant à un discours densifié, clair, ramassé, percutant, elle le valorise face au psittacisme socialiste de l’apparatchik Sigg. Donc, au fond, merci Médialogues. Et vive le pluralisme.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

  • Billag, ça suffit !

     

     

    Sur le vif – Et avec un masque à gaz – Lundi 06.09.10 – 16.58h

     

    Que le système d’encaissement de la redevance radio-TV par la firme Billag, en Suisse, soit paré de la transparence d’une usine à gaz polonaise à l’époque de Gomulka, cela nous le savions déjà. Mais la nouvelle tombée cet après-midi fait allègrement déborder la cuve d’hélium : 67 millions d’excédent, qui n’ont pas pu être attribués aux radios et TV privées. Dont personne ne verra la couleur avant longtemps. Et qui ne pourront pas être redistribués aux usagers ! Bref, 67 millions bloqués, pour cause de mauvaise gouvernance et de piteuse gestion.

     

    Il faut en finir avec la redevance. En finir avec cet impôt déguisé, opaque, favorisant systématiquement – jusque dans ses dysfonctionnements – le Monopole face aux courageuses entreprises privées qui essayent de produire des émissions de radio et de télévision. Elles ont tort, ces entreprises, d’accepter des miettes de cette manne-là. Elles devraient les refuser, miser sur les rentrées publicitaires en allant les quérir avec un peu d’entrain, prouver qu’on peut faire tout aussi bien – pourquoi pas mieux - avec cent fois moins de moyens. Bref, entreprendre.

     

    Le monde politique ne peut laisser sans réagir vivement la nouvelle de ces 67 millions d’excédent. Quitte à se brouiller un peu avec le Mammouth. Qui, le premier, en aura le courage ?

     

    Pascal Décaillet

     

    (Entrepreneur indépendant et brave payeur, quatre fois par an, de sa taxe Billag)

     

  • Maurice-Ruben Hayoun et la Kabbale des ploucs


    Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Lundi 6 septembre 2010


    Il parle et lit une bonne dizaine de langues, dont l’hébreu et l’arabe. Avec Joseph Ratzinger, plus connu sous le nom de Benoît XVI, il entretient une correspondance en allemand. Nul, mieux que lui, n’a écrit sur l’Andalousie des Lumières. Ni sur l’intégration des juifs dans l’Allemagne du dix-huitième siècle, à l’époque de Moses Mendelssohn. Il s’appelle Maurice-Ruben Hayoun, est l’un des meilleurs connaisseurs au monde de la pensée juive. Tout le monde le demande. Sauf l’Université de Genève, qui se déshonore en l’écartant.

    Au moment où « MRH » sort un livre, préfacé par Jacques Attali, sur la Kabbale, il apprend que son enseignement, sous d’obscurs prétextes, ne sera pas reconduit. On lui retire son poste, pour aussitôt le remettre au concours ! Hypocrisie, bassesse, manque absolu de classe, et même simplement d’élémentaire culture. Incapacité à saisir le bénéfice d’image que la présence d’une telle sommité fait rejaillir sur l’alma mater genevoise.

    Il n’est pas question de laisser passer sans demandes d’explications précises la mise à l’écart de Maurice-Ruben Hayoun. L’Université de Genève tient là l’un de ses éléments les plus brillants, dont toute l’œuvre, bouleversante d’ouverture et de compétence, incarne, de Cordoue à Berlin, le dialogue des cultures. Dans ce combat-là, les médiocres, les incompétents, les pusillanimes ne doivent en aucun cas l’emporter.

    Pascal Décaillet