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Liberté - Page 1382

  • Bravo Barthassat !

     

    Sur le vif - Et en affichant mes papiers - Mardi 14.09.10 - 12.32h

     

    En acceptant, tout à l’heure, par 23 voix contre 20, la motion du conseiller national Luc Barthassat (PDC, GE) sur l’accès des sans-papiers à l’apprentissage, le Conseil des Etats, Chambres réputée conservatrice, donne un signal d’intelligence et d’humanité dans un dossier où la ductilité doit s’imposer. Que ce signe intervienne quelques jours après l’heureuse issue de l’affaire Selimi, à Genève, est intéressant.

     

    Il ne s’agit en aucun cas d’une régularisation générale. Ni que la Suisse doive porter « toute la misère du monde ». Simplement ne pas fermer toute porte d’espoir à des êtres qui ont la vie devant eux. A la fois ferme sur les principes et souple dans l’application lorsque la dignité humaine est en jeu, le PDC (fort bien représenté à la Chambres des cantons, l’une des clefs de ce vote) a permis, en l’espèce, de « trouver une solution », expression détestablement à la mode, mais qui là, sonne bien. Parce qu’une issue, de temps à autre, en politique, ça n’est quand même pas si mal.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Boris Drahusak, Sami Kanaan et la vie éternelle des écuries

     

    Sur le vif - Entre les cris de l'âne et les soupirs du boeuf - Mardi 14.09.10 - 10.18h

     

    Naïve comme une Nativité, fraîche comme la senteur vespérale du foin, cette question : les écuries sont-elles éternelles ? L’écurie Tornare avec Sami Kanaan, l’écurie Mugny avec Boris Drahusak ne sont-elles pas en train de tenter la vieille folie humaine de se survivre à soi-même ? Avec, comme viatique, pour traverser le fleuve noir, le maire du palais ?

     

    Lorsque deux bras droits de deux magistrats sortants se retrouvent candidats à la succession de ces derniers, il y a comme un malaise dans la République. Non pas leur droit à cette postulation, aucun problème avec cela. Encore moins leurs compétences : ils connaissent la « machine » de l’intérieur.

     

    Non, le problème est ailleurs : il est dans le message donné par les assemblées des partis qui les ont portés à ces candidatures, laissant suinter qu’avec des hommes de l’intérieur, des familiers des écuries actuelles, on gardera la main sur toutes les prébendes et toutes les nominations. Le clan sera sauf. Les équipes de l’ombre pourront continuer d’opérer. On se maintiendra les mêmes obligés. Et, finalement, les castes actuelles demeureront aux affaires.

     

    L’électeur genevois pourrait bien ne pas être dupe de ces ficelles. Chez les Verts comme au PS, il existait des candidats plus populaires, ici Christian Bavarel, là Papy Moustache. Les corps intermédiaires, qu’on appelle « assemblées » (à quand des primaires ?) n’en ont pas voulu. Soit. Mais le souverain, c’est le peuple. Qui pourrait bien froncer davantage le sourcil, face au désir d’éternité des écuries, qu’on ne le soupçonne. Tout cela est plutôt bon pour MM Maudet et Chevrolet. Et pour tous ceux qui, en Ville de Genève, ne jouissent pas d’extase devant le génie gestionnaire de la gauche aux affaires.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Stauffer invité au Vatican des radicaux

     

    Sur le vif - Et avec une ovine candeur - Lundi 13.09.10 - 11.43h


    C’est un peu comme si une amicale de moutons invitait le loup à venir donner une causerie, en pleine bergerie. L’Institut national genevois, qui est au radicalisme fazyste une sorte de Jérusalem céleste, convie, le mercredi 22 septembre prochain, 20h, un certain Eric Stauffer à s’exprimer sur le thème « Emploi et Sécurité » !

     

    Il faut reconnaître aux radicaux genevois (en cas de doute, j’utilise encore le pluriel), avec cette invitation, soit un sens aigu (et insoupçonné depuis 164 ans) de l’autodérision, soit une fougue extatique dans la passion du suicide, soit une tolérance qui renverrait dos à dos Paul Claudel et Madame Claude.

     

    Ce même 22 septembre, dans la matinée, se sera déroulée l’élection complémentaire au Conseil fédéral. Parlera-t-on encore, en fin de journée, au pluriel des membres radicaux de l’exécutif de la Confédération ?

     

    Singulière question, non ?

     

    Pascal Décaillet