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Liberté - Page 1385

  • Genève, Verdun

     

    Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Jeudi 14.10.10



    Face à toi, l’impasse. A ta gauche, sens interdit. A ta droite déviation. Sous tes roues, sous tes pas, la tranchée. Dire qu’on traverse Genève et qu’on croirait Verdun. 1916. Jonction, Coulouvrenière, avenue d’Aïre, sans parler de l’accès à Lancy. Lancy n’existe plus, Monsieur. Genève n’est plus une ville, elle est une béance, un ventre éviscéré qui s’offre à l’indifférence du ciel.

    Vous avez dit Lancy, Onex, Bernex ? Vous avez dit route des Jeunes ? Vous avez dit Cornavin ? Visez plutôt Pluton ou Jupiter, vous y serez plus vite. Bien sûr, bien sûr, on nous répète que c’est provisoire, pour la cause du bien, celle du tram, les lendemains électriques qui chantent.

    Certes. Mais le pékin moyen, coincé comme un vulgaire poilu entre la tranchée et le boyau bouché, dans la sublime poussière des marteaux-piqueurs et la pataphysique extase du temps passé à s’emmerder au volant, il se dit que peut-être, en très haut lieu, on aurait pu rationaliser un peu mieux l’exercice, non ?

    Ah, mais c’est qu’il devient acariâtre, le pékin ! Atrabilaire. On lui offre l’immobilité, et voilà qu’il ronchonne encore ! Il croit quoi ? Qu’une route, c’est fait pour rouler ? Un chemin, pour cheminer ? Le point A, pour s’emmouracher du point B ? Allez, adieu Euclide, adieu mouvement. Le must, today in Geneva, c’est le point mort.

    Pascal Décaillet





  • « On n’est pas à Moscou, M. Sommaruga ! »

     

    Sur le vif - Dimanche 10.10.10 - 18.49h

     

    Opposé à l’instant à Oskar Freysinger, sur la RSR, le socialiste genevois Carlo Sommaruga vient de rivaliser avec la philosophe Marie-Claire Caloz-Tschopp (voir nos textes précédents) dans l’art de l’auto-goal. Le 28 novembre prochain, le peuple suisse, seul souverain dans notre pays, se prononcera sur l’initiative de l’UDC concernant le renvoi de criminels étrangers. Ainsi que sur le contre-projet.

     

    L’initiative a obtenu largement assez de signatures, elle a été déclarée recevable par le parlement, il s’agit maintenant qu’il y ait campagne et que, fin novembre, comme c’est l’usage dans nos institutions, le peuple tranche. Cette campagne, il faut évidemment qu’elle soit politique, que les forces antagonistes s’affrontent, c’est cela la démocratie.

     

    Las, vu comme cela, c’était trop simple : alors, revoilà, comme chaque fois, la clique et la cléricature des juristes. Leur dernière trouvaille ? Venir nous annoncer, à ce stade du débat, clairement dans l’arène citoyenne, que l’initiative torpillerait le droit européen parce qu’elle serait contraire aux accords de libre-échange. Concrètement, Messieurs les juristes, ça veut dire quoi ? Qu’on arrête la campagne et qu’on va se coucher ? Ou qu’on laisse voter, et qu’en cas (bien probable) de victoire du texte, on annule tout ? Dans les deux cas, déni total de démocratie. Le seul fait de tenir ce genre de discours apporte des voix supplémentaires à l’UDC.

     

    Et puis, la démocratie n’est pas affaire de juristes. Mais de citoyens. Chaque voix, le jour du vote, a le même poids, que le votant soit riche ou pauvre, clerc ou inculte, fin connaisseur des lois ou non. Sinon, c’est le suffrage censitaire. En fonction du revenu. Ou du diplôme. Le peuple suisse, donc les auditeurs du débat qui vient de se terminer à la RSR, n’en est pas dupe. Il déteste qu’on lui confisque les débats au profit d’une Nomenklatura qui déciderait à sa place. Ce qu’à un moment assez chaud de l’entretien, le très imagé Oskar Freysinger a résumé par une expression tirée de notre jeunesse sous la guerre froide, mais aussi de quelques pages un peu folles de Gogol : « On n’est pas à Moscou, M. Sommaruga ! ».

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Etrange majorité autour d'un mandat pour Tobias Schnebli

     

    NEWS DECAPROD - Dimanche 10.10.10 - 09.02h



    La séance du 1er septembre 2010 du Conseil administratif de la Ville de Genève a été houleuse. Il s’est agi, pour le collège, de procéder à une nouvelle votation sur une décision prise le mercredi 28 juillet 2010. Nouvelle votation, à la demande de l’un des membres, absent lors de la première décision. L’objet du litige : un crédit de CHF 20'000 à Tobias Schnebli, figure connue de l’extrême gauche genevoise, notamment du GSSA et du Collectif Urgence Palestine, dans le cadre d’une « étude sur la Genève internationale », liée aux 60 ans des Conventions de Genève.

    Lors de la séance du 1er septembre, la décision du 28 juillet a été confirmée. Mais la structure de ce vote est très intéressante, comme le détaille le PV que l’AGENCE DECAPROD a pu se procurer.

    Pour le mandat de CHF 20'000 à Tobias Schnebli

    * Rémy Pagani (Solidarités)
    * Patrice Mugny (Verts)
    * Pierre Maudet (Radical)


    Contre le mandat de CHF 20'000 à Tobias Schnebli

    * Manuel Tornare (PS)
    * Sandrine Salerno (PS)

    Nous laissons à la sagacité de chaque lecteur la délicieuse mission de chercher l'intrus...

     

    Pascal Décaillet