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Liberté - Page 1335

  • Le Conseil d’Etat veut gouverner – Et il a raison

     

    Sur le vif - Mercredi 30.03.11 - 16.28h

     

    Dans son communiqué hebdomadaire (un art tout en finesse, dont nous avons relevé récemment l’infinie poésie), le Conseil d’Etat fait part, aujourd’hui, de sa réponse à la consultation sur l’avant-projet de Constitution. Il y relève des lacunes, donne le point de vue suivant : « L’avant-projet affiche l’ambition d’un parlement qui administre et d’un gouvernement qui s’exécute. Le Conseil d’Etat prône à l’inverse un parlement qui légifère et un gouvernement qui gouverne et exécute les lois ».

     

    En l’espèce, comment ne pas donner 100% raison au Conseil d’Etat ? La République a besoin d’un exécutif fort. Un gouvernement qui décide. Le rôle du parlement n’étant en aucun cas de décider à sa place, mais bel et bien de faire des lois. Et, à travers ses commissions de contrôle (Finances, Gestion), de veiller au bon fonctionnement de l’exécutif.

     

    Sur le principe, l’actuel Conseil d’Etat a donc totalement raison de remettre les pendules à l’heure. La République, c’est le contrôle du gouvernement par les élus du peuple. En aucun cas, sa paralysie. Dommage que ce Conseil d’Etat-là, pour des raisons très précises liées au mode électoral et à certaine alliances transversales (plus ou moins tacites) passées à l’automne 2009, soit totalement incapable de mettre en pratique ce qu’il prône lui-même, c’est-à-dire gouverner de façon claire et lisible.

     

    Plutôt que de prôner un improbable régime parlementaire de type « Quatrième République », la Constituante ferait mieux, comme ne cesse de le préconiser Pierre Kunz, de donner à l’exécutif les véritables moyens de gouverner. Cela passe par une réforme du mode électoral. Et, surtout, une véritable politique d’alternance, avec des gouvernements cohérents, menés toute une législature par le même chef. Et pouvant, bien sûr, être renversés en bloc en cas de dysfonctionnement. Cela existe dans toutes les démocraties du monde. Pourquoi pas, un jour, à Genève?

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

  • Le délicieux lapsus d’Eric Bertinat

     

    Sur le vif - Et en glissant sur le parquet ciré - Mardi 29.03.11 - 17.25h

     

    Dans un blog qu’il vient, à l’instant, de publier, le candidat UDC à la Mairie de Genève, Eric Bertinat, attaque le programme « Une Ville pour tous », qu’il attribue à… l’Entente ! Sans doute aura-t-il corrigé d’ici là. Mais son premier jet, la puissance de son premier lapsus, c’était bien « l’Entente ».

     

    En fait, « Une Ville pour tous », c’est le programme de l’Alternative. Et M. Bertinat a confondu ! Ô Vienne des années folles, ô divan, ô Docteur Freud, de grâce ne nous abandonnez pas. Aidez-nous à comprendre l’acte manqué par lequel le bon Eric Bertinat jette, pêle-mêle, dans le même panier la droite et la gauche, le (faux) ami et l’ennemi, le même et l’autre, ce qui passe l’oreille (l’Entente) et ce qui rend sourd.

     

    Sans doute, ce soir, un petit cours privé, avec votre colistière… Sur fond musical… Excellente suite de campagne, M. Bertinat !

     

    Pascal Décaillet

     

  • Quand les radicaux excommunient

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    Sur le vif - Et face au peloton - Mardi 29.03.11 - 11.31h

     

    Viré du parti radical, parce qu’il brigue la Mairie de Vernier aux côtés du MCG et de l’UDC! François Ambrosio, vieux militant radical de Vernier, fait l’objet d’une procédure d’exclusion de la part de son président cantonal, Patrick Malek-Asghar. Le candidat à l’exécutif de la deuxième ville genevoise jouerait « solo » en s’alliant au MCG, parti « dont les radicaux ne partagent pas les valeurs ».

     

    Une excommunication fort singulière. D’abord, parce que le même parti cantonal applaudit la candidature du libéral Pierre Ronget, qui part, toutes voiles dehors, avec la gauche (Verts + socialistes). Ces valeurs-là seraient-elles davantage « partagées » par les grands penseurs radicaux que celles du MCG ? Si oui, il faut le dire franchement, avec cohérence cantonale, voire fédérale, et songer une bonne fois à passer à gauche.

     

    Et puis, et surtout, à entendre, hier soir, le représentant de l’Association radicale de Vernier, le fidèle militant Jean-Claude Huggel, expliquer comment se passe la procédure d’exclusion (qu’il qualifie de quasi-stalinienne), on découvre le vrai visage d’un parti cantonal aux ordres d’un seul cabinet noir, au service exclusif des écuries électorales d’une ou deux stars.

     

    Huggel : « Le président et le comité directeur ne nous ont jamais approchés pour nous dire de ne pas aller avec celui-ci, ni celui-là… Il n’y a eu aucune discussion préalable. A aucun moment, on ne nous a appelés pour nous faire part d’un problème. Ce que nous avons eu, ce sont des propos comminatoires dans la presse, et c’est tout. »

     

    Avec Ambrosio, « on » a voulu, comme dans le film de Losey, faire un exemple. En temps de guerre, on ne pactise pas avec l’ennemi. Soit. Mais alors, pourquoi avec la gauche ? La sélection des traîtres, serait-elle, chez les radicaux genevois, comparable à la membrane de nos cellules : sélective et orientée ?

     

    Pascal Décaillet