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Liberté - Page 1101

  • L'acte de Prangins, juste et souverain

     

    Chronique publiée dans le Nouvelliste - Vendredi 26.04.13


     
    Il faisait beau à Prangins, ce mercredi 24 avril 2013, le décor était magnifique, tout cela a-t-il inspiré le Conseil fédéral, réuni hors les murs ? Ce qui est sûr, c’est que la décision qu’il a prise dans cet auguste château est l’une des plus importantes de la législature. Elle donne un signal, fixe un cap, et surtout affirme l’autorité de la Suisse à prendre son destin en mains, ne tenant compte que de l’intérêt supérieur de ses habitants, sans se laisser impressionner par les cris ou les menaces de l’Union européenne. L’acte de Prangins, juste et souverain. On avait pu douter, ces derniers mois, que la Suisse eût un gouvernement. On recommence doucement à y croire.


     
    En activant la clause de sauvegarde, et en l’étendant pour un an à l’ensemble des pays de l’Union européenne, la Suisse, en parfaite conformité avec l’Accord bilatéral, réintroduit des contingents de travailleurs en provenance de l’UE, pour un temps qu’elle définit elle-même. Il n’y a là strictement rien de scélérat, rien de contraire à ce qui a été convenu. La Suisse juge, souverainement, que la puissance du flux migratoire pose problème. Elle met en action, pour la contenir, des outils parfaitement légaux, prévus pour cela, les mêmes d’ailleurs dont se dotent de très nombreux pays du monde. Vous avez déjà essayé d’aller travailler aux Etats-Unis ?


     
    Surtout, notre gouvernement recommence à faire un peu de politique. Deux initiatives, autrement radicales que ces mesures-là, seront bientôt sur la place publique : celle de l’UDC, mais aussi Ecopop. L’une et l’autre entendent lutter contre la surpopulation, ou l’immigration massive, suivant les termes. Ces sujets-là sont parmi ceux qui préoccupent les Suisses. Pourquoi faudrait-il le nier ? Notre petit pays compte huit millions d’habitants, il n’est pas extensible, notre géographie de montagnes laisse peu de places aux grands espaces urbains. Les Suisses sont très attachés, et ils ont parfaitement raison, à l’extrême qualité de leurs paysages, ils n’ont aucune envie que le Plateau devienne une immense cité-dortoir. Nous avons le droit de façonner le pays que nous voulons, dans des limites que nous définissons souverainement, aucun conglomérat multinational n’a à le faire pour nous.


     
    Aucun, et surtout pas l’Union européenne. Institution respectable, mais dont nous ne sommes pas membres. Pour la simple raison que nous ne le voulons pas ! Avec cette clause, notre pays ne jette pas aux orties la libre circulation, il utilise simplement de légitimes outils de régulation. Bruxelles n’a pas à nous faire la leçon. Le grand patronat, qui joue les pleureuses, doit avoir le comportement citoyen de comprendre que l’intérêt de ses actionnaires n’a pas nécessairement à primer sur le bien-être général du pays. Oui, l’acte de Prangins est salutaire. Merci au Conseil fédéral d’avoir entendu les souffrances et les inquiétudes d’un nombre croissant de nos concitoyens.


     
    Pascal Décaillet
     
     
     

  • Les directeurs de Collèges en colère contre le DIP

     
     
    NEWS AGENCE DECAPROD - Jeudi 25.04.13 - 15.35h
     
     

    INFO DECAPROD - Les directrices et directeurs du Collège de Genève mènent un véritable bras-de-fer avec leur supérieur direct, Sylvain Rudaz, directeur général du postobligatoire, comme en atteste un échange de lettres, datées des 20 et 22 mars 2013, que l’AGENCE DECAPROD s’est procurées. Le litige : le projet du DIP, suite à la recommandation 7 de la Cour des Comptes, de créer une fonction PAT (Personnel administratif et technique) de « Gestionnaire en organisation scolaire ». Cette nouvelle fonction est destinée à remplacer, dès la rentrée 2014, le système actuel des BG-BHR (Bureaux de gestion), chargés notamment de confectionner les horaires. Aujourd’hui, des membres du corps enseignant, payés par dégrèvement et en heures supplémentaires effectuées pendant les vacances.


    Faut-il à tout prix être enseignant pour faire les horaires de ses collègues ? Un CFC d’employé de commerce, évidemment moins payé, ne ferait-il pas tout autant l’affaire ? Manifestement, le DIP a tranché en faveur de la seconde solution. Et l’a annoncé officiellement le 20 mars 2013, par lettre du directeur général du postobligatoire, Sylvain Rudaz, adressée à tous les directeurs d’établissements du P.O. Le surlendemain, 22 mars 2013, Jean-Didier Loretan, président de la Conférence des directrices et directeurs du Collège de Genève, signait une réponse cinglante, regrettant que les directeurs aient été placés devant le fait accompli, sans avoir été consultés, alors que la Cour des Comptes recommandait que le travail fût opéré en concertation avec eux.


    « Nous ne comprenons pas, poursuivent les directeurs de Collèges, qu’une telle décision ait pu être prise sans faire l’objet d’une collecte d’information préalable, suivie d’une concertation, sur ses présupposés et sa justification. Or nous devons constater qu’on en est déjà à l’étape de la discussion de sa mise en application… Nous nous opposons fermement à la création du poste tel que décrit et demandons un moratoire pour l’application de cette mesure ».
     

    Toute cette affaire apparaît comme un épisode supplémentaire du combat des directeurs d’établissements pour conserver une marge de manœuvre face une Direction du postobligatoire jugée comme de plus en plus intervenante et centralisatrice. Cette affaire est aussi, bien évidemment, à relier au contexte budgétaire difficile que connaît actuellement le DIP.
     
     
     
     AGENCE DECAPROD
     
     
     
     
     

  • M. Beer et la Chancelière: l'argument qui tue

     

    Sur le vif - Jeudi 25.04.13 - 09.15h

     

    J’ai été l’un des premiers à Genève, bien seul au début, à mettre en cause certaines actions, dans le cadre de ses fonctions, de Mme Anja Wyden, Chancelière. Je n’ai jamais attaqué ni la personne, ni ce qu’elle était, juste les comportements opérationnels d’un important responsable de notre Etat. C’est le droit de tout citoyen de ce canton.

     

    Oui, les couacs, à la Chancellerie, se sont multipliés depuis que Mme Wyden est aux commandes. Aujourd’hui, ces choses-là sont sur la place publique : les citoyens et contribuables que nous sommes ont parfaitement le droit de s’interroger, interpeller, demander des comptes. Ce que fait ce matin la Tribune de Genève, sur une double page, 2 et 3. Comme souvent, ce journal met du temps à démarrer. Il commence, par un étrange réflexe d’ancrage, par défendre le pouvoir. Puis, dans une singulière extase de la révélation, se laisse pénétrer par la lumière, allez orthographions avec une minuscule. La Tribune, lorsqu’il s’agit de remettre en cause les autorités en place, est rarement anticipatrice. Les lièvres qu'aujourd'hui nous soulevons, elle vous les rôtira sans doute en râble délicieux, d’ici six mois.

     

    La Chancelière fait preuve, dans son interview à la TG, de bien peu d’autocritique. Rien, parmi les couacs, ne serait de sa responsabilité. Et elle peut se prévaloir d’une protection de taille : celle de Charles Beer. J’ignore si le président du Conseil d’Etat parle de lui-même ou avec l’aide d’un ventriloque, mais ses propos, ce matin, tant à la RSR qu’à la TG, sont proprement hallucinants. On s’en prendrait à Mme Wyden parce qu’elle est une femme. C’est bien là le dernier des arguments, celui qu’on sert alors qu’on n’a plus rien à dire.

     

    Que vient faire l’amalgame du genre dans cette affaire ? A-t-il seulement été utilisé une seule fois par les personnes osant, sur la place publique, remettre en question l’action de la Chancelière ? N’aurait-on pas le droit d’attaquer un haut fonctionnaire, ou une magistrate, sous le seul prétexte qu’elle serait une femme ? Et sa qualité de femme, qui en l’espèce n’a rien à faire dans le problème, devrait-elle nous retenir de mettre en question son efficacité ?

     

    Allons, M. Beer, l’argument ne tient pas la route. Il faut admettre que le choix de Mme Wyden pour succéder à M. Hensler n’était peut-être pas le plus heureux. Reconnaître cela, oui, ou continuer de vous enferrer dans le déni, avec vos réseaux de protections internes. Faites-le, si ça vous chante. Mais cela ne grandira pas un Conseil d’Etat 2009-2013 que l’Histoire s’empressera d’oublier.

     

    Pascal Décaillet