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Liberté - Page 1105

  • Entente-MCG-UDC: de grandes choses sont possibles

     

    Sur le vif - Dimanche 06.10.13 - 15.12h

     

    Si les estimations, à l’heure où j’écris ces lignes (après, je ne pourrai plus écrire pendant des heures), se confirment, alors il y en a, à Genève, qu’on ne pourra plus jamais prendre de haut, et traiter de Gueux.  Ou alors, c’est qu’on n’aura décidément rien compris.

     

    La prochaine législature sera faite, au Parlement, de trois blocs : la gauche, l’Entente, et ce fameux troisième bloc, celui à qui on s’est contenté, pendant trop d'années, au lieu d’écouter ses thèmes, de coller des étiquettes, par exemple ce mot « populiste », qui simplifie tellement la vie lorsqu’on ne veut pas trop se poser de questions, et lorsqu'on n'arrive plus, soi-même, à faire passer son message.

     

    « Populiste », nous disait-on. D’un mot latin qui signifie « peuple ». Eh bien il faut croire qu’il a été au rendez-vous, le peuple, redistribuant les cartes au Parlement, sanctionnant ceux qui se croyaient éternels, accordant une chance à ceux que les sortants ont tant méprisés, tant stigmatisés. Aujourd’hui, les chiffres sont là. Même corrigés dans les heures qui vont venir, ils parleront d’eux-mêmes.

     

    Entre l’Entente et le bloc UDC-MCG, de grandes choses sont pourtant possibles pour débloquer Genève. Dette publique, finances cantonales, sécurité, mobilité, formation, apprentissage, soutien aux PME : le champ du commun est, en réalité, beaucoup plus grand, beaucoup plus riche, que celui des différences. Il faudra, sur de très nombreux sujets, travailler ensemble. Charge au MCG de se conduire dans ce sens, celui de la construction. Charge à l’Entente de changer de discours, montrer un peu plus de considération pour des gens qui sont, comme eux, des représentants du peuple. Et qui, comme eux, roulent pour l’intérêt supérieur de Genève.

     

    Et, puisqu’il est question de rouler, le résultat d’un certain parti de gauche et celui de sa ministre sortante peuvent nous faire entrevoir l’espoir qu’on pourra continuer de le faire en voiture, sans pour autant être assimilé au Diable.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • La démocratie, notre bien le plus précieux

     

    Bilan de campagne - Samedi 05.10.13 - 12.46h

     

    La campagne s'achève, et je suis épuisé. Je ne suis pourtant pas candidat! Mais je l'ai vécue, cette campagne, au même rythme que celui des candidats, ce que je fais toujours depuis des décennies. Il y a, surtout dans les campagnes d'automne, une forme d'ivresse dionysiaque, quelque chose qui s'emballe, ce jeu de clartés et d'incertitudes, qui vous monte à la tête. Parce que l'observateur, le commentateur, l'éditorialiste ne doit pas se contenter de comprendre la campagne, il doit la vivre, la sentir, de l'intérieur. L'instinct y occupe une place majeure.



    Épuisé, oui, et d'ailleurs pour le marathon de demain, à Uni Mail, j'ai peur. Non des résultats, mais des risques de ma propre fatigue. Je l'ai toujours, cette peur-là, malgré 25 ans d'audiovisuel, mais cette fois elle me tenaille un peu plus que d'habitude. Une peur simplement physique.


    La campagne qui se termine fut (jusqu'à l'heure où j'écris ces lignes) correcte et apaisée. Je n'y ai pas décelé les coups bas d'il y a quatre ans. J'ai, pour ma part, donné la parole à tous les partis. Je n'ai établi strictement aucune discrimination entre partis représentés dans le gouvernement sortant, dans le Parlement sortant, ou nouveaux. Je considère que lors d'une élection, il convient de remettre les compteurs à l'heure, tous à égalité.


    J'enrage lorsque j'entends, comme juste maintenant au 12.30h RSR, que la campagne fut molle et sans thèmes principaux. C'est simplement faux. Ces thèmes, plutôt que se laisser aller sur l'éternelle sécurité, il faut peut-être un peu aller les  chercher: ne me dites pas que la formation, l'apprentissage, les jeunes en rupture, la redéfinition du travail salarié (proposition Seydoux) pour ces jeunes, l'encouragement aux PME ne sont pas des thèmes qui intéressent les candidats et la population. Il suffit de les engager, ces thèmes.



    Je n'ai donné et ne donnerai strictement aucun pronostic, pour la simple raison que je n'ai aucune idée du message que nous délivrera le peuple demain. J'ai reçu une centaine de candidats, organisé une trentaine de débats, j'ai écouté ce qu'ils avaient à nous dire, fait de belles découvertes, de Sébastien Kaech (PDC) à Cristina Le Jeune Giacobbi (MCG), en passant par Sébastien Desfayes (PDC), Magali Orsini (EàG), Caroline Marti (PS), Liza Mazzone (Verts), Varérie Cuenca-Berger (UDC), la quasi-totalité des candidats Verts libéraux (très belle brochette nouvelle tonalité de campagne, compétente et respectueuse). Et puis, plein d'autres, qui ne m'en voudront pas de ne pas les citer. Hommage aux petits partis, Verts libéraux justement, mais aussi Pirates et PBD. Hommage à Pierre Jenni, candidat solitaire et compétent. On est loin, très loin, de la pavane un peu gratuite du Prophète: ce chauffeur de taxi et patron d'entreprise a une vraie vision politique, notamment dans le secteur de la mobilité.

     

    J'ai composé, comme toujours, mes deux listes à la main, avec des gens de (presque) tous les partis. J'ai voté Grobet, comme je le fais depuis 1981. J'ai bien sûr ouvert ma liste du Grand Conseil avec celui que je considère comme le grand espoir de la politique genevoise, le PLR Cyril Aellen, un homme qui sait ce que signifient courage et solitude. L'un des seuls politiques à m'inspirer une confiance immédiate, sans partage. A quoi s'ajoute - mais cela vient après - une communauté de vision sur l'avenir des droites à Genève ou en Suisse.



    Je remercie tous les candidats, oui les 476 du Grand Conseil et les 29 du Conseil d'Etat, d'avoir tenté l'aventure. Demain, il y aura des joies et des pleurs, mais la démocratie aura fonctionné . C'est elle, notre bien le plus précieux.

     

    Pascal Décaillet

  • Service des contraventions : plus de 10 millions de pertes ! INFO DECAPROD



    INFO DECAPROD – 04.10.13 – 12.34h


    Plus de 10 millions de pertes pour l’Etat, suite à des retards dans le traitement des affaires. Absence de gestion des 60'000 actes de défaut de bien reçus par le service, pour un total de 40 millions. Cahiers des charges pas à jour. Entretiens d’évaluation non menés. Absence de tableaux de bord. Le rapport de l’Inspection cantonale des finances (ICF) sur le Services des contraventions, que l’AGENCE DECAPROD a pu se procurer, est accablant. Il nous dépeint un service en total désordre, laissant en jachère des pans entiers de ses missions, avec comme conséquence de très importantes pertes financières pour l’Etat. L’AGENCE DECAPROD vous propose ici quelques éléments saillants de ce rapport.



    Contexte, chiffres, nomenclatures

    L’audit de l’Inspection cantonale des finances s’est déroulé du 25 mars 2013 au 19 juillet 2013. Rappelons que le Service des contraventions gère le recouvrement des infractions (amendes d’ordre et ordonnances pénales). Sur les six premiers mois de l’année 2013, le service a ainsi traité près de 221'000 nouvelles affaires, pour un d’environ 28,6 millions. Le service dispose, depuis 2011, de « l’application métier » AOC (logiciel pour le traitement des amendes d’ordre et des ordonnances pénales). Auparavant, l’application métier était devenue obsolète. Le projet AOC a commencé en 2009, dans la foulée de l’abandon du projet MICADO. La refonte de l’application a été votée le 3 décembre 2010 par le Grand Conseil, pour un montant de 3'572'000 francs. Le rapport de l’ICF estime que la nouvelle application « couvre en partie les lacunes » de l’ancienne, mais il relève avec sévérité l’absence de contrôle interne de ce nouvel outil.



    Conséquences de l’absence de contrôle

    1) Les amendes d’ordre peuvent être supprimées par un nombre important d’utilisateurs du service, avant qu’elles ne soient envoyées au contrevenant, et ceci sans la laisser de trace.

    2) Les amendes d’ordre et les ordonnances pénales peuvent être annulées ou inactivées par différentes manipulations à la portée d’un nombre important d’utilisateurs du service. Ces actions sont traçables. Toutefois, il n’existe aucun contrôle de ces cas.

    3) Un nombre important de contrôles applicatifs sont manquants.

    4) La gestion des droits d’accès ne respecte pas les meilleures pratiques en la matière.

    5) Le prestataire externe dispose d’un accès à la production à distance.



    10 millions de francs perdus pour l’Etat !

    Le rapport de l’ICF relève un retard important dans le traitement des affaires (impliquant des pertes financières potentielles pour l’Etat de Genève, en raison de leur prescription, estimées par le service à plus de 10 millions). Il note aussi une absence de gestion des 60'000 actes de défaut de biens (totalisant environ 40 millions) reçu par le service.

    L’ICF indique que le transfert de la gestion des actes de défaut de biens du Service des contraventions au Service du contentieux de l’Etat n’est pas en place, contrairement aux exigences du Règlement sur le contentieux pécuniaire de l’administration cantonale.


    Contexte organique et tutelle politique

    Le Service des Contraventions, dont les graves dysfonctionnements énumérés ici vont faire beaucoup parler, et seront bien sûr examinés par les Commissions de contrôle du Parlement (prochaine législature), est rattaché à la Direction des services généraux de la Police. Le Département de tutelle est celui de la Sécurité, dirigé par Isabel Rochat de 2009 à 2012, puis par Pierre Maudet de juillet 2012 à aujourd’hui. Le lundi 23 septembre 2013, la Commission de contrôle de gestion du Grand Conseil, présidée par le PDC Bertrand Buchs, avait auditionné Pierre Maudet sur le sujet. Une majorité de la commission avait refusé, malgré l’avis du président, d’informer la presse de l’état de leurs travaux, information que l’AGENCE DECAPROD avait obtenue, et sortie par dépêche datée du mardi 24 septembre 2013, 14.36h. Dans la dernière ligne droite d’une échéance électorale, certains milieux politiques eussent assurément préféré que l’affaire attendît la nouvelle législature pour parvenir au grand jour. A J-2, la voici néanmoins dans l’espace public.