Sur le vif - Vendredi 25.10.13 - 10.31h
Les progrès de Serge Dal Busco, en matière de communication, ont été foudroyants depuis le début de la campagne. Je parle vraiment, ici, de techniques très précises pour marquer des points dans le discours, toutes choses qui d'ailleurs s'exercent et s'apprennent.
J'ai déjà souligné ici son excellente prestation, seul face caméra, dans la "Minute pour convaincre" de la TG: il y laisse paraître son envie, sa chaleur, densifie le message sous la pression du timing, fonce vers l'essentiel, performe. Dans mes ateliers avec mes étudiants, sur l'art d'habiter la prise de parole, je prendrai cette séquence en exemple.
Et puis, l'incandescence d'une réplique: "Je ne suis pas un bétonneur, je suis un bâtisseur". Spontané, ou préparé pour être casé au bon moment, juste dans l’occasion guettée, ce que les Grecs appellent le "kaïros" ?
Enfin, l'homme se corrige. On lui balance un petit pamphlet sur son abus du mot "solution", il en tire immédiatement les conséquences.
Demeure, certes, la lourdeur d'un glossaire terriblement révélateur ("partis gouvernementaux", "partis responsables", "action", "compromis", "construction"), où l'homme en fait beaucoup trop pour bien nous induire à penser qu'il est adulte, raisonnable et sait travailler en équipe. Là, il camoufle quelque chose. Sans doute - j'y reviendrai - la vraie nature de son ambition politique, que nous ne tarderons pas à découvrir après quelques mois d'état de grâce: totale, intransigeante, personnelle, solitaire. Le feu. Celui qu'il tente de dissimuler, ou d'atténuer, par le verbe, mais jaillit dans les braises de son regard.
Pascal Décaillet