Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Liberté - Page 1037

  • Nous sommes tous des Tessinois

     

    Sur le vif - Samedi 18.01.14 - 17.42h

     

    Genève s’intéresse au Tessin, et le Tessin s’intéresse à Genève. Avant-hier, je donnais une interview à mes amis du Giornale del Popolo, dont je suis chroniqueur politique depuis des années, sur les possibles similitudes entre les deux cantons dans le vote du 9 février prochain sur l’immigration de masse. Si je prévois un oui très large au Tessin, il me semble tout de même que Genève refusera l’initiative. Et puis, ce matin, très bonne page 3 dans la Tribune de Genève (et 24 Heures), sur la situation du Tessin, soumis à une pression migratoire très violente de la part de la Lombardie : soixante mille frontaliers, soit un travailleur sur quatre, et un taux de chômage de 4,9%. Ça ne vous rappelle rien ?

     

     

    Le Genevois qui lit cette page 3, il pense à qui ? Aux Tessinois ? Oui, sûrement. Mais évidemment, par effet de miroir, comment pourrait-il ne pas songer à lui-même ? Pression migratoire, frontière, chômage, voilà des mots qui lui parlent. Bien sûr, nous ne votons pas le 9 février sur l’idée de frontière, enfin pas officiellement. Nous votons sur une régulation des flux migratoires. Nous ne votons pas sur les frontaliers, mais bien sur les personnes qui viennent s’établir en Suisse : quelque 80'000 par an depuis l’entrée en vigueur des bilatérales. C’est beaucoup.

     

     

    Nous ne votons pas sur la frontière, mais le grand retour de cette notion que des générations de libéraux-libertaires, tout occupés à la mondialisation, ont voulu diluer, occupera puissamment les esprits. Oui, le Tessin et Genève figurent dans les cantons exposés. En termes de front, on appelle cela la première ligne. Comme par hasard, c’est au Tessin et à Genève que prospèrent des partis, Lega ou MCG, thématisant la notion de frontière.

     

     

    Je continue de penser que Genève rejettera l’initiative, et n’émets aucun pronostic sur le résultat final suisse. Parce que notre gauche à nous, avant tout les Verts mais aussi une partie des socialistes, demeure bizarrement acquise au libre-échangisme sans entraves. Que ce principe n’ait enrichi que les plus puissants, généré une sous-enchère éhontée (et qu’ils devraient être les premiers à condamner) ne semble pas les rebuter. Comme s’ils demeuraient envoûtés par un libéralisme ultra qui a fait faillite, et dont une partie croissante de la droite se détourne. Au Tessin, on est moins bobo :Verts et socialistes soutiennent l’initiative.

     

     

    Genève et le Tessin : beaucoup de points communs. Il sera passionnant, au soir du 9 février, d’observer, canton par canton, et même district par district, comment la Suisse aura voté. Genevois et Tessinois seront sous les projecteurs. Comme ils sont, aujourd’hui, en première ligne du front migratoire.

     

     

    Pascal Décaillet

     

  • Mehr Demokratie in ARENA als in INFRAROUGE

     

    KOMMENTAR - Pascal Décaillet - Samstag, den 18.01.14 - 15.09 Uhr



    Ich habe gerade die Arena Sendung von gestern abend angesehen, über die Abstimmung vom 9. Februar (Massenmigration). Bundesrätin Simonetta Sommaruga und Walliser Regierungsrat Jean-Michel Cina im Lager der Gegner. Gegenüber: Schaffhauser Ständerat Thomas Minder (ja, DER Minder) und SVP Fraktionschef Adrian Amstutz. Viele Leute im Hintergrund, unter denen meine Kollegin Ariane Dayer. Frau Sommaruga war nicht allein, nicht königlich gestellt, wie Herr Burkhalter in Infrarouge: sie war mitten in der Debatte, was ganz normal ist. Sie war eine, unter anderen. Vasall vor der Macht ist man wahrscheinlich weniger bei DRS als bei den Welschen. Es herrscht mehr Demokratie in ARENA als in INFRAROUGE.



    Die Debatte ist klar und interessant gewesen, Frau Sommaruga verteidigt die Stellung des Bundesrats mit Respekt und Klasse. Aber einen unvergleichbaren Vorteil haben die Pro-Initiative: sie erwähnen, und erwähnen noch (jedesmal wenn sie das Wort haben) den Vorrang der völkischen Entscheidung, in der Schweiz, über administrative Verträge mit UE. Zuerst das Volk, erinnert noch und noch Amstutz, dann das Parlament, endlich die Exekutive.



    In diesem Sinne betrachte ich sie als Sieger. Dem Volke haben sie direkt gesprochen. Dem Volke, und nicht nur der politischen Klasse. Dem Volke, in seiner Souveränität. Dem Volke, in seinem Stolz. Dem Volke, als Entscheider unseres Schicksals. Schon überzeugt war ich ja vorher, Sie hatten das durschschauen können, wenn Sie mich manchmal, hier oder anderswo, lesen.

     

    Manchmal werde ich hier, wenn ich über ein bisschen Zeit verfüge, einige Zeilen für meine deutschsprachigen Freunde schreiben. Wenn sie mir natürlich die Armut meiner Ausdrücke verzeihen möchten.



    Pascal Décaillet

     

  • Mérite carougeois : bravo Robert !

    1698976.image%3Fw%3D230%26h%3D165 

    Commentaire publié dans GHI - 15.01.14

     

    La Ville Sarde aura attendu le jour de ses 87 ans pour lui attribuer enfin le Mérite carougeois ! En le récompensant, c’est l’une de nos plus grandes figures genevoises des quarante dernières années qu’elle désigne. Robert Ducret, né en 1927, radical pur-sang, populaire, cassoulet, au contact immédiat, terriblement sympathique, est un homme politique comme on n’en fait plus. Il croit au travail, il croit au contact, il croit à la vie.

     

    Il a gravi tous les échelons de notre vie politique, conseiller municipal à Carouge dès 1955, député en 1965, président des radicaux, conseiller d’Etat de 1977 à 1989, conseiller aux Etats pendant huit ans, et même, en 1983… candidat au Conseil fédéral ! Et ce jour-là de décembre, comment l’oublierais-je, le jour de la non-élection de la socialiste zurichoise Lilian Uchtenhagen, c’est un homme qui lui ressemblait tant, à Robert, qui accédera à la plus haute marche : un certain Jean-Pascal Delamuraz.

     

    Ducret, Delamuraz. C’était le temps où les radicaux donnaient encore envie de bouffer la politique à pleines dents. Le temps des courageux, proches du peuple, visionnaires, rieurs, fous de vie et de partage de l’instant. Le temps aussi, avec des hommes comme Segond, du projet ample et construit, qui savait regarder loin. Le temps où cet immense parti, celui de Fazy ou de Druey, nous donnait encore des hommes d’Etat.

     

    Pascal Décaillet