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Liberté - Page 1034

  • L'économie, c'est nous

     

    Coup de Griffe - Lausanne Cités - Mercredi 29.01.14
     
     
    J’ai toujours détesté l’expression « les milieux économiques ». En Suisse, pour d’étranges raisons, on l’utilise pour qualifier le grand patronat. Dont l’organisation faîtière s’appelle d’ailleurs « Économie suisse ». Ces libellés sont des impostures. Les relayer servilement, c’est se faire le vassal des puissants et des possédants. Les mots ne sont jamais gratuits. D’ailleurs, chez ces gens-là, Monsieur, rien n’est gratuit.
     


    Je n’ai rien contre les patrons. Il en faut pour diriger les entreprises. Mais au nom de quoi constitueraient-ils à eux seuls l’ensemble de « l’économie » de notre pays ? Un tout petit patron de PME, qui se bat pour payer ses salaires et les assurances sociales de ses employés, il est « l’économie », tout autant qu’un nabab de la finance. Une femme de ménage, un conducteur de tram, un manœuvre sur un chantier, un paysan de montagne, ils sont « l’économie » de ce pays.
     


    Les patrons ne sont pas « l’économie ». Ils y jouent certes un rôle majeur, mais ils n’ont pas à s’identifier à elle. En cela, l’expression même « Économie suisse » pour qualifier le grand patronat en dit long sur la volonté de tout s’approprier, même les mots. C’est leur droit. Le nôtre, c’est de dire non. Vous avez l’argent, le pouvoir, l’arrogance. Vous n’aurez ni notre verbe, ni notre langue. Vous me permettrez donc de continuer à vous appeler « le grand patronat ».


     
     
    Pascal Décaillet

     

  • 9 février : la campagne éhontée du Conseil fédéral

     

    Sur le vif - Mercredi 29.01.14 - 10.02h

     

    Didier Burkhalter, le 1er janvier, profitant de ses vœux présidentiels pour faire campagne. Le même Burkhalter à Infrarouge, invité mis en vedette face à quelques aimables contradicteurs. Johann Schneider-Ammann voyant de la lumière à TTC, et s’y invitant tout naturellement. Idem, ce soir, Simonetta Sommaruga à Forum. Cela, rien que pour la Suisse romande. Et on continue de nous dire que Conseil fédéral ne fait pas campagne !

     

    Ce comportement est éhonté, et de nature à tromper la population. Non de faire campagne : le Conseil fédéral en a le droit. Mais de prétendre, comme l’a osé Didier Burkhalter au micro de Simon Matthey-Doret, à la RSR, qu’il ne faisait pas campagne. Cela, Monsieur le Président, c’était le mot de trop. Avoir le culot de prétendre que vous n’êtes là que pour « informer », alors qu’une délégation nourrie du Conseil fédéral, et stratégiquement organisée dans la répartition des rôles, est en guerre pour gagner le 9 février, c’est tromper la population.

     

    Et puis, quelle arrogance, ce mot « informer ». Comme si vous étiez dépositaire de la vérité incarnée, de la grammaire du juste et du convenable. Et les autres, vos adversaires, ne seraient, par leur diabolique nature, que dans la déformation. Vous n’êtes pas le professeur, les citoyens ne sont pas vos élèves. Vous êtes, dans cette campagne, une partie prenante, et je maintiens ici que c’est votre droit. Mais au moins, reconnaissez-le. Il n’y a nulle honte à combattre pour une cause. Il convient juste d’annoncer la couleur.

     

    Ce soir, 18h, nous aurons la seconde vague de « sondages » Gfs-SSR. Il convient de les prendre exactement comme la première : avec une parfaite indifférence. Ni panique, si les chiffres de son camp sont mauvais. Ni joie, s’ils sont bons. En démocratie, le seul sondage qui vaille est celui, grandeur réelle, du peuple souverain, un certain dimanche. C’est dans onze jours, Rendez-vous ce jour-là.

     

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Amour, nature, politique

     

    Sur le vif - Mardi 28.01.14 - 17.43h

     

    De grâce, qu'on cesse de nous parler "d'alliance contre nature", au Parlement fédéral, lorsque l'UDC et le PS mettent en minorité les PLR-PDC.

    Dans un Parlement, il s'agit d'obtenir des majorités numériques. Statuer sur leur pureté naturelle est bien aléatoire. Surtout en politique suisse, où n'existent pas vraiment des fronts préétablis au sein des partis gouvernementaux ou représentés au Parlement.

    Et d'autant plus quand on connaît, depuis le Sonderbund, l'Histoire du PDC et des radicaux. Mariage de raison, peut-être, sur des objets précis. Mais parler d'amours naturelles, cela présuppose que l'amour soit dans la nature. Et la nature, dans l'amour.

    Bref, parler "d'alliance contre nature", c'est le cri du perdant d'un moment. C'est cela, et rien que cela.

     

    Pascal Décaillet