Sur le vif - Dimanche 05.05.13 - 16.41h
Ahurissant, l'argument qui veut que l'élection du Conseil fédéral par le peuple soit une "attaque contre les institutions".
Quelle attaque, contre quelles institutions ?
Les institutions ne sont pas éternelles, elles évoluent avec l'Histoire.
Si, le 9 juin prochain, le peuple et les cantons, souverainement, devaient décider de modifier le mode d'élection du Conseil fédéral, eh bien nous aurions une autre institution électorale, parfaitement légitime.
Ce que d'aucuns, en cette espèce comme en d'autres, appellent "attaque contre les institutions" n'est rien d'autre que la conservation de ce qu'ils souhaitent, le maintien du statu quo.
Ils en ont parfaitement le droit. Comme d'autres ont le celui de tenter le changement. Mais de grâce, nos institutions nous appartiennent à tous. Aucun camp politique, aucune faction n'en a le monopole. Surtout, elles sont éminemment évolutives (cf proportionnelle en 1919, entre tant d'exemples), le tout en parfaite démocratie, double majorité (très difficile !) pour toute modification.
Donc, aucune raison de s'énerver. Si nous en restons au statu quo pour le mode d'élection du Conseil fédéral, nous aurons des institutions, et je serai le premier à accepter le verdict du souverain. Si, au contraire, nous votons le changement, nous aurons, en toute tranquillité et en toute souveraineté, choisi de les modifier. Rien de grave à cela. Aucun trouble "institutionnel". Juste la mise en œuvre des mécanismes de notre démocratie directe, que tant de nos chers voisins, à juste titre, nous envient.
Donc, Mesdames et Messieurs les partisans du statu quo, veuillez trouver, pour les cinq semaines de campagne qui nous restent, autre chose que cette "attaque contre les institutions".
Je reviendrai, dans les jours qui viennent, avec plusieurs autres exemples, sur l'incongruité de cet argument, utilisé aujourd'hui à toutes les sauces, dès que surgissent, dans notre démocratie, un parti, un mouvement, un courant d'idées visant à déranger la tranquillité du pouvoir en place.
Pascal Décaillet