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Sur le vif - Page 883

  • Eric Bertinat, candidat intègre et crédible

     

    Sur le vif - Mardi 14.08.12 - 04.56h

     

    Oublions un moment le jeu des alliances, qui rendront son élection quasiment impossible. Ne regardons que l'homme. Son amour de Genève. Sa connaissance des affaires municipales. Sa capacité, tout en ayant des opinions bien marquées (ce qui est une preuve de courage), à travailler avec des partis adverses. Tout cela, à quoi s'ajoutent son intégrité et son amabilité, font d'Eric Bertinat un candidat crédible pour l'exécutif de la Ville de Genève. Parmi d'autres, mais pas moins qu'un autre.

     

    Oh, je suis loin de partager toutes ses opinions, notamment en matière d'homosexualité (mais peut-être a-t-il évolué depuis l'affiche des pacsés inféconds). Mais enfin, la politique ce sont des fibres humaines, des femmes et des hommes avec des caractères, des tempéraments, et, à cet égard, Eric Bertinat, à la fois député et conseiller municipal de l'UDC, est assurément l'un des plus agréables à fréquenter sur la place genevoise.

     

    Traitée ordinairement par l'Entente comme une soubrette sifflable et révocable à souhait, l'UDC, ma foi, est bien légitimée à tenter sa propre voie dans cette élection. Le jour où les autres partis de droite lui montreront un minimum de respect et de considération, elle pourra peut-être entrevoir les choses autrement.

     

    Jean-Marc Froidevaux et ses fulgurances. Olivier Fiumelli et sa sourde obstination. Eric Bertinat et sa Sainte Vigilance. En voilà de beaux candidats potentiels. Et les chrétiens, me direz-vous ? Mais enfin, si M. Bertinat n'est pas chrétien, je veux bien être le pape. À condition, bien sûr, qu'on me laisse choisir mon majordome.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Oser s'en prendre à l'icône EWS

     

    Sur le vif - Samedi 11.08.12 - 10.41h

     

    "Renoncer ne fait pas une politique": excellent édito de David Haeberli, en une de la Tribune de Genève, ce matin. Merci encore aux Jeunes libéraux-radicaux, sous l'impulsion de Philippe Nantermod, d'avoir ouvert la voie de la colère face au dernier accord fiscal avec la France.

     

    Mais à part MM Nantermod et Haeberli, elles sont où, les voix politiques, pour dire haut et fort que Mme Widmer-Schlumpf s'est fait complètement avoir ? Ou alors, on serait, dans certains milieux, prisonniers de l'icône EWS ? Incapables, oui, de renier le choix de décembre 2007. Par pure idéologie. Parce que l'édito Haeberli, ce matin, c'est à peu près la même chose qu'un édito standard, sur le sujet, de la Weltwoche. Et j'applaudis. Non par idéologie. Mais simplement parce qu'en l'espèce, ils ont 100% raison.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Polac, la liberté du promeneur

     

    Hommage - Mercredi 08.08.12 - 15.22h

     

    Emmerdeur surdoué, dérangeur, homme d'une infinie culture, pétri par les livres, concerné jusque dans l'intime par l'aventure de l'écriture, Michel Polac nous a quittés à l'âge de 82 ans. C'était un grand. Un solitaire. Une singulière essence de sauvagerie, si raffinée, dans le grotesque cliquetis des cocktails parisiens. Je dirais, profondément, un « Provincial », au sens à la fois de Pascal et de la Compagnie de Jésus. Provincial, oui, bien qu'il fût infiniment urbain. Il ne suivait jamais les modes. Ses chemins de traverse à lui, ses choix de lectures, étaient d'un autre ordre, d'une autre pente, d'une autre galaxie. Provincial, dans le sens de la solitude.

     

    Polac, homme total, journaliste total. Il a tout fait, créant la première version du Masque et la Plume en 1955, illuminant nos vingt ans avec Droit de réponse, ce qui équivalait, en ces années-là, à produire et animer une émission au sommet de l'Etna. Il fait partie des meilleurs, ceux qui se font virer par les médiocres, disparaissent, reviennent. Hallucinant bosseur, infatigable. Jour et nuit sur les bouquins. Le plus fascinant, dans Droit de réponse, c'était sa connaissance à lui des dossiers. Sur le bout des doigts.

     

    Je crois qu'il aurait voulu être écrivain, il le fut d'ailleurs. Son équation à la chose littéraire, malgré des choix parfois à des années-lumière des miens, me frappe par sa magnifique liberté de cheminer, de fureter, au pays des autoroutes et des passages obligés. Lui, producteur de TV, se contrefoutait allègrement des impératifs des maisons d'édition et des petits marquis de la criticature. Il allait son chemin. Et la petite magie tranquille de cette errance, en premier lieu de toutes choses, me fascinait. Polac était un esprit indépendant, un homme libre. J'aurais aimé, un peu, cheminer avec lui. Un jour, peut-être. Ailleurs.

     

     

    Pascal Décaillet