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Sur le vif - Page 884

  • Taxer, taxer, et toujours taxer !

     

    Sur le vif - Dimanche 02.12.12 - 14.58h

     

    "Nous devons étudier des pistes de recettes nouvelles."

     

    Charles Beer - Le Matin dimanche

     

    Non, non et non, M. Beer. Les recettes nouvelles des socialistes, les vôtres, celles, aquatiques, de M. Deneys ou celles de Mme Emery-Torracinta (qui proposait d'étatiser le sol dans la campagne du 17 juin), les Genevois n'en veulent pas. Cessez de ne voir les solutions qu'à travers de nouvelles taxes et de nouveaux impôts.

     

    Avant de parler de "recettes nouvelles", il faut aller jusqu'au bout de l'exercice des économies dans le train de vie de l'Etat. Notamment dans les états-majors. Mme Künzler a-t-elle vraiment seize chargés de communication? Vos directeurs, au primaire, ne pourraient-ils pas enseigner un peu?

     

    Une pensée, M. Beer, pour tous ceux dont le salaire ne tombe pas à la fin du mois. Les petits entrepreneurs, par exemple, qui n'ont pas de salaire, mais éventuellement un bénéfice net, une fois payées leurs charges écrasantes. AVS, pleins tubes. 2ème pilier, pleins tubes, pour ceux qui arrivent à en contracter un. Pour les indépendants, pas de possibilité de cotiser au chômage. Frais de locaux, investissements en matériel, taxe professionnelle, assurances pour les employés. Aucune garantie d'emploi, d'ailleurs pas d'emploi, juste des mandats, qui peuvent s'interrompre à tout moment.

     

    Ces gens-là, tous secteurs confondus, ont choisi d'attaquer le monde du travail en hommes et femmes libres, debout. Ils ont choisi de courir le risque économique. Certains d'entre eux ont tout simplement peur de tomber malades. Ces gens-là, et aussi les salariés du privé, ils se pourrait qu'ils trouvent un peu fort de café  l'idée que la fonction publique, aussi nobles soient ses revendications, puisse descendre dans la rue. Par dessus la tête, aussi, l'idée de nouvelles taxes. Ah, les socialistes, on vous dit bonjour, vous nous proposez déjà une taxe en nous serrant la main! Taxer, taxer, et toujours taxer!

     

    Non, M. Beer, l'heure n'est pas aux nouvelles recettes. Regardez bien du côté de votre Département. Encore un petit effort, s'il vous plaît, Monsieur le Ministre des vastes états-majors. Vous verrez, c'est parfaitement possible. Il y a même encore pas mal de marge de manoeuvre.

     

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Au diable les conférences de presse !

     

    Sur le vif - Vendredi 23.11.12 - 17.53h

     

    Prendre des notes face à trois types coincés en cravate qui nous débitent leurs salades, j'ai fait ça des années à Genève, dans ma jeunesse, oh des centaines, à l'époque du Journal de Genève, puis des années au Palais fédéral lorsque j'étais correspondant parlementaire, et il est vrai qu'aujourd'hui, je n'y vais plus.



    Les journalistes doivent vraiment s'interroger sur le phénomène de la "conférence de presse". Il s'agit toujours d'un acte de pouvoir. Le pouvoir qui se montre. Le pouvoir qui se met en scène. Des ministres qui se détestent font semblant, côte à côte, de s'adorer, juste parce qu'ils ont un intérêt commun, sur un coup précis, à faire passer.


    La plupart des conférences de presse n'ont pas lieu d'être. Le pouvoir élabore des communiqués, et souvent d'excellents résumés des communiqués. Quel intérêt de photographier trois conseillers d'Etat, ou deux, ou sept, côte à côte, sous les lambris d'une salle, toujours la même, dans un lieu patricien et encaustiqué, à l'Hôtel de Ville de Genève, au Palais fédéral, au Château de Neuchâtel, à Lausanne, Delémont, Fribourg ou Sion?



    Je suis contre le journalisme de conférences de presse. Que le pouvoir les organise, c'est son problème. Que la profession s'y précipite pour avoir, souvent, les mêmes informations qu'en lisant le communiqué, je vois moins l'intérêt. Je suis contre le journalisme d'agenda. Je suis pour aller chercher les informations par soi-même, sur des sujets, ou en tout cas sous des angles, par nous-mêmes décidés. Et non dictés par le calendrier du pouvoir.



    Les journalistes n'ont pas être les porte-parole du pouvoir. Il existe pour cela les attachés de presse, profession totalement respectable, où se trouvent d'ailleurs nombre de mes anciens collègues. Mais aller à une CP, revenir en rédaction et se contenter de rapporter ce qu'a dit le pouvoir, sans lecture critique, sans distance de mise en question, je ne suis pas d'accord.



    Il existe pour cela la Feuille d'Avis Officielle. Le problème, ça n'est pas elle. Hommage à cette auguste publication. Le problème, c'est lorsque des journaux privés, indépendants, font figure de Feuille d'Avis Officielle. Telle n'est pas la mission de ce métier.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Grand Conseil : la comédie des invalidations

     

    Sur le vif - Samedi 17.11.12 - 11.17h

     

    Citoyens de ce canton, chacun d'entre nous est libre de penser ce qu'il veut de l'initiative 150, du parti socialiste, sur les multinationales et les emplois. Et justement, parce que nous sommes une République de citoyens libres, adultes et responsables, c'est à nous, au corps électoral tout entier, au "Conseil général", de nous déterminer sur ce texte, qui a obtenu les signatures.

     

    Au niveau cantonal, comme à celui de la Confédération, ces histoires d'invalidations par des parlements sont totalement détestables. Une initiative est une affaire entre les initiants et le peuple. Elle ne devrait, en saine démocratie, pas regarder le parlement. C'est justement parce que les corps intermédiaires écoutent mal le peuple, que le peuple réagit, de la base, avec cette chance exceptionnelle dont nous disposons en Suisse, la démocratie directe.

     

    En invalidant un texte, les élus, feignant de prendre une décision juridique, prennent toujours une décision politique. De quoi a eu peur, hier, la majorité de droite du Grand Conseil ? Du peuple ? Sur un texte ayant obtenu les signatures nécessaires, on confisque au corps des citoyens le droit de se prononcer. Décision certes légale, mais de nature à accroître encore le fossé entre la population et la caste parlementaire. Il conviendra, lors du renouvellement des autorités, dans moins d'un an, de s'en souvenir.

     

    Pascal Décaillet