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Sur le vif - Page 872

  • Eric Leyvraz : une candidature solide et crédible

     

    Sur le vif - Mercredi 13.03.13 - 16.34h

     

    Il m’a toujours fait penser à un radical vaudois des années soixante, avec son calme, son nœud papillon, la pondération de son verbe, son goût de la tradition, sa connaissance du vin. Oui, Eric Leyvraz est un politicien atypique. Il a en lui ce zeste d’anachronisme qui finit par défier le temps et les modes. Le sens de la terre, hélas si rare. Il sait compter. Et, croyez-moi, il a des lettres. Cela commence à faire beaucoup. Par exemple, un candidat sérieux et crédible au Conseil d’Etat.

     

    Hier soir, sur le plateau de Genève à chaud, il a annoncé sa candidature. Tranquillement, en passant, sans en faire tout un drame, sans trompettes, ni sonneries aux morts. Cet homme d’expérience, ancien président du Grand Conseil, apprécié de tous, se met à disposition de la République pour une charge exécutive. Il le fait à l’âge où certains prennent leur retraite, l’âge exact où de Gaulle promettait, au printemps 1958, de ne pas « entamer une carrière de dictateur ».

     

    Bien sûr, comme il est UDC, presque personne n’en parle, de sa candidature. C’est qu’Eric Leyvraz, comme Céline Amaudruz, Yves Nidegger, Mauro Poggia, Eric Stauffer, fait partie de ce troisième tiers de la politique genevoise considéré comme pestiféré. Ce Tiers Etat, on le prend de haut, on le traite de populiste, on lui colle des étiquettes à n’en plus finir. Il faudrait surtout qu’il demeure où il est : hors du gouvernement.

     

    Avec Leyvraz, ils sont mal barrés, les colleurs d’étiquettes. Voilà bien un homme qui n’est ni sonore, ni rugissant, jamais excessif, toujours soupesé, comme il sied à un certain monde de la campagne. Voilà un UDC qui a les manières d’un gentleman farmer. A quoi s’ajoute une compétence que personne ne nie, notamment en matière financière : dans le combat pour un budget équilibré, il ira, lui, jusqu’au bout.

     

    Pour prendre la relève du pire gouvernement que Genève ait connu depuis la guerre, ou en tout cas le septième de cette relève, voilà bien, ma foi, un candidat d’une rare qualité. Et polyglotte, en plus, par exemple l’espagnol, bien utile dans la Genève internationale. Etant moi-même petit entrepreneur, je discute souvent avec lui de ce métier, la prise de risque permanente qu’il implique, mais l’immense avantage de savoir remplir une fiche de salaire, connaître les mécanismes de la TVA et des assurances sociales, et avant toute chose, tenir un budget. Eric Leyvraz : un homme qui sait compter. Et qui, surtout, ne s’en laisse pas conter.

     

    Alors voilà, puisque personne, pour l’heure, parmi mes confrères, ne juge apparemment utile de donner à cette candidature le volume qu’elle mérite, en bien moi si, je le fais. Bonne chance, Eric.

     

     

    Pascal Décaillet

     

  • La rupture

     

    Sur le  vif - Dimanche 10.03.13 - 10.43h

     

    Si le peuple genevois ne donne pas, par son vote cet automne, un véritable signe de rupture, comme vient de le faire le peuple valaisan, comme l'avait fait récemment le peuple tessinois, alors qu'il ne se plaigne pas, pendant cinq longues années, de demeurer, encore et toujours, sous la coupe des copains et des coquins, des amitiés transversales, de la République de la Barbichette, l'Entente soutenue sur les trams par le patronat, les copains de parti placés partout, dans les régies, dans les conseils d'administration, l'air de rien, parce que ça ne se voit pas trop, étant disséminé. L'invisible horizontalité du vrai pouvoir, à Genève.



    Le sortant François Longchamp, aux affaires depuis huit interminables années, devenant gouverneur pendant encore cinq ans, de 2013 à 2018, c'est cela, le type de renouveau que vous voulez ? La Région mise en place de force, par la seule volonté d'une clique transfrontalière, sans la moindre légitimité populaire ? Les attaques sur les stations service, près de la frontière ? La libre circulation appliquée comme un dogme, sans la moindre mesure d'accompagnement. La sous-enchère partout, sur le monde du travail. Les bilatétales, juste pour profiter à certains patrons, et mettre au chômage des gens d'ici. L'arrogance de ces gens-là, qui n'ont d'ambition que de se perpétuer eux-mêmes, comme le prouve le ticket PLR : ils osent se contenter de nous proposer les trois sortants, rien de plus ! Trois sortants du pire gouvernement depuis la guerre ! Vous vous voyez continuer cinq ans avec Mme Rochat ? Vous vous voyez continuer cinq ans avec Mme Künzler ?

     

    A quoi sert le suffrage universel, si ce n'est, précisément, renvoyer chez eux ceux dont l'autorité ministérielle n'a pas réussi à s'imposer sur l'administration, encore moins face au public ? A quoi servent les élections, si c'est pour reconduire docilement, parce que les partis le demandent, des sortants qui ont profondément démérité, n'ont pas servi la République à hauteur des espérances ? Nous, les citoyens, ne leur devons rien : eux, il y a quatre ans, nous ont abreuvés de promesses, qu'ils n'ont pas tenues.



    Le 6 octobre et le 10 novembre 2013, de gauche comme de droite, ou alors ni de gauche, ni droite, bref, comme vous voudrez en fonction de vos sensibilités, sanctionnez les sortants, laissez leur chance à d'autres. Politiquement, ne craignez pas la rupture.

     

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

  • Les primaires ou le Déluge : choisissez !

     

    Sur le vif - Samedi 09.03.13 - 18.09h

     

    Dans l'ordre des votes : Thierry Apothéloz, Anne Emery-Torracinta, Sandrine Salerno, Roger Deneys. En proposant au corps électoral quatre candidats pour le premier tour du Conseil d’Etat, que font les socialistes ? Ils laissent au peuple le choix ! Ils sélectionnent un quatuor, au demeurant d’une belle diversité interne, et c’est au souverain de finaliser. Nous sommes là, exactement, dans l’esprit de cette nouveauté à laquelle il faudra nous habituer, un premier tour en forme de primaires du peuple, les choses vraiment sérieuses se déroulant entre le 6 octobre et le 10 novembre.

     

     Les socialistes nous laissent le choix, ils ne réitèrent pas l’erreur historique d’avoir préféré Véronique Pürro à Manuel Tornare il y a quatre ans, ils ont tiré des leçons. Oui ce parti va mieux que sous l’ère Longet, lorsqu’il a abordé la campagne de 2009. Il va mieux, cela se sent, malgré l’échec à la partielle de juin 2012, il est mieux dans ses bottes, ils nous font beaucoup moins la morale, ils recommencent à faire de la politique. Ils ont aussi la chance d’attaquer la citadelle avec du sang neuf, aucun sortant, quatre nouveaux, dont chacun a des qualités.

     

    A l’inverse, que penser du PLR ? Il nous présente trois candidats, OK. Mais qui ? Les trois sortants ! Le PLR n’a rien de mieux à nous proposer, alors qu’il s’agit d’un renouvellement général, que ses trois ministres du gouvernement actuel, l’un des pires en efficience depuis la guerre. Ils ont l’incroyable culot de nous donner ce signal-là, comme si l’équipe 2009-2013 pouvait se prévaloir d’un quelconque blason devant l’Histoire. Assurément, les deux sortants radicaux, qui sont compétents, seront réélus. Mais comment osent-ils présenter Mme Rochat, dont l’action politique est un échec ? Au-delà des qualités personnelles de cette dame, sa classe oui j’en conviens, il faut bien admettre que les objectifs n’ont pas été atteints, et que la hauteur ministérielle ne s'est imposée ni sur l’administration ni face au public. Il faudrait taire cela ?

     

    Pire : le PLR laisse entendre, avec de grands airs de mystère, qu’en cas de résultat trop faible de Mme Rochat au premier tour, aucun problème, tout est prévu, on lance le candidat de secours qui guette en embuscade. Message catastrophique. Absence de courage. A la vérité, tout est fait pour bétonner la réélection des deux radicaux sortants, on espère deux PDC, et à quatre, vogue la galère, on mène la barque pendant cinq ans. Ce qui est, en effet, probable. Mais quel respect pour la population, se contenter de présenter les trois sortants ? Quel signal de renouvellement ? Quand on connaît la véritable nature de ce trio, son point faible, le non-dit qui l’entoure. Le meurtre voulu, mais pas assumé, jusqu’à son nom dans le silence confiné.

     

    Merci aux socialistes. Ils respectent l’esprit de notre nouvelle Constitution, ouvrent le jeu vers ce qui ressemble à des primaires. A l’inverse, au PLR, bonjour le bétonnage, voulu et dirigé par une équipe, là-haut, toujours la même. Juste assurer la permanence des siens. Pour le reste, après eux le Déluge.

     

     

    Pascal Décaillet