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Sur le vif - Page 876

  • Grand Conseil : la comédie des invalidations

     

    Sur le vif - Samedi 17.11.12 - 11.17h

     

    Citoyens de ce canton, chacun d'entre nous est libre de penser ce qu'il veut de l'initiative 150, du parti socialiste, sur les multinationales et les emplois. Et justement, parce que nous sommes une République de citoyens libres, adultes et responsables, c'est à nous, au corps électoral tout entier, au "Conseil général", de nous déterminer sur ce texte, qui a obtenu les signatures.

     

    Au niveau cantonal, comme à celui de la Confédération, ces histoires d'invalidations par des parlements sont totalement détestables. Une initiative est une affaire entre les initiants et le peuple. Elle ne devrait, en saine démocratie, pas regarder le parlement. C'est justement parce que les corps intermédiaires écoutent mal le peuple, que le peuple réagit, de la base, avec cette chance exceptionnelle dont nous disposons en Suisse, la démocratie directe.

     

    En invalidant un texte, les élus, feignant de prendre une décision juridique, prennent toujours une décision politique. De quoi a eu peur, hier, la majorité de droite du Grand Conseil ? Du peuple ? Sur un texte ayant obtenu les signatures nécessaires, on confisque au corps des citoyens le droit de se prononcer. Décision certes légale, mais de nature à accroître encore le fossé entre la population et la caste parlementaire. Il conviendra, lors du renouvellement des autorités, dans moins d'un an, de s'en souvenir.

     

    Pascal Décaillet

  • Prosternés devant l'icône

     

    Sur le vif - Jeudi 08.11.12 - 10.06h

     

    L'incroyable pommade passée à Obama, ce matin, par une grande partie des éditorialistes de Suisse romande, donne le sentiment d'une presse suisse totalement au service de l'idéologie des démocrates américains. On nous refait, comme une piqûre de rappel, le coup d'il y a quatre ans. Même ceux, parmi ces éditorialistes, qui s'étaient montrés, à très juste titre, désenchantés face au mandat d'Obama, retombent dans les mêmes transes. Jusqu'à ce titre ignoble du Temps, jugeant le Parti Républicain "trop blanc, trop vieux, trop masculin". Ignominie, oui, d'un racisme à l'envers, d'un rejet des anciens, et d'une mise à l'écart de l'un des deux sexes.

     

    Tout cela n'est qu'effet de mode. Justement l'effet voulu par la propagande géniale pro-Obama: la création d'une icône. Le mythe du progrès et du changement. Les quatre années qui viennent de s'écouler ont exactement prouvé le contraire. Mais se remonter un immense bateau, comme on replonge dans une vieille drogue, ça fallait tellement de bien.

     
     
    Pascal Décaillet
     
  • Le Matin dimanche, le journal qui vous invite à vous taire

     

    Sur le vif - Dimanche 04.11.12 - 10.05h

     

    J'ai toujours pensé que le rôle de la presse était d'interroger, critiquer, décrypter, démasquer le jeu du pouvoir. Porter le débat, plutôt que de le taire. Le Matin dimanche d'aujourd'hui, hélas, sur trois exemples instructifs, fait exactement le contraire.

     

    D'abord, le vif et salutaire débat lancé par Johann Schneider-Ammann sur les Maturités et l'apprentissage. À voir la levée de boucliers, depuis exactement une semaine (propos du conseiller fédéral dans la NZZ am Sonntag), de toute l'intelligentsia de gauche, des pédagogues en sandales, de tous les salariés des différents DIP de Suisse romande, il faut croire que le magistrat, jusqu’ici muet, a, en ouvrant pour une fois la bouche, touché juste.

     

    Il y a, dans notre pays, une véritable politique d’encouragement à l’apprentissage qui doit être mise en œuvre, de façon volontariste, séduisante, intercantonale, en y associant tous les partenaires. En ne s’attachant, dans l’édito, qu’à l’aspect maladroit des propos du conseiller fédéral, le Matin dimanche repousse le problème. Ou plutôt il le reconnaît, mais ôte immédiatement au chef du DFE toute compétence pour le traiter, ce qui est juste un peu ennuyeux, car JSA sera dès le 1er janvier notre nouveau ministre fédéral de la Formation. Au fond, le Matin dimanche ne reconnaît la pertinence des débats que lorsque c’est lui, dans la puissance contorsionnée de ses séances de rédaction, qui en décide les sujets.

     

    Deuxième exemple, Ecopop. Voilà une initiative dont la Suisse va beaucoup parler. C’est un grand débat national qui nous attend, autour de la démographie, l’occupation du territoire, la densité d’habitation sur le plateau suisse, le seuil critique, en millions d’habitants, avant que notre pays ne devienne tout simplement étouffant à vivre. Ces questions-là sont pertinentes. Il n’y a aucune raison d’en faire un tabou. Eh bien le Matin dimanche, avant même de nous présenter les enjeux de l’initiative, nous brandit textuellement (sic) la bête immonde, nous ressort les débats des années noires sur « l’Überfremdung ». Avant même que le grand débat national ne commence, le Matin dimanche cherche à le taire, en stigmatisant immédiatement les partisans de l’initiative.

     

    Le troisième exemple a le mérite de mettre lui-même en abyme le procédé que je décris plus haut. Dans sa chronique « Cher Oskar Freysinger », Peter Rothenbühler a au moins, lui, l’honnêteté intellectuelle de mettre à nu les méthodes du journal. Il reprend l’idée du conseiller national valaisan de récompenser fiscalement les contribuables qui passent leurs vacances en Suisse. Idée qu’il trouve bonne. Mais il avertit Freysinger : « Malheureusement, elle a un gros désavantage, votre idée : elle vient de vous ».

     

    Au moins, c’est clair. En quelques lignes aimablement tournées, c’est toute la tactique, toute la démarche et toute l’approche du Matin dimanche que Rothenbühler nous dévoile : les débats ne valent que s’ils sont portés par le volontarisme de la rédaction. Ou par les amis politiques agréés par la rédaction. Sinon, c’est simple, on les démolit. CQFD. Excellent dimanche à tous. Je vous retrouve cet après-midi, à Genève, au sujet de Monsieur B.

     

     

    Pascal Décaillet