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Sur le vif - Page 871

  • Guy Mettan et les Marais du passé

     

    Sur le vif - Samedi 16.03.13 - 18.43h

     

    La majorité dont rêve Guy Mettan (18.34h, RSR) pour avoir un budget (PLR + PDC + Verts) n'est pas celle de l'avenir, mais celle du passé ! Tout ce Marais de début de législature, qui a rendu bien illisible la politique genevoise. La majorité qui fait peur à Guy Mettan, parce qu'elle pulvérise ce pivot du centre, c'est bel et bien l'axe PLR-UDC-MCG. Puissent ces trois partis tenir jusqu'au bout, malgré les tentatives de pressions et d'achats que ne manqueront pas d'opérer, sur chaque député individuellement, ce Conseil d'Etat aux abois, l'un des moins convaincants depuis la guerre.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Le PDC genevois, parti de gauche

     

    Sur le vif - Samedi 16.03.13 - 10.41h

     

    C’est un fait objectif, vérifiable. Le PDC, dans le débat budgétaire genevois, est l’allié de la gauche (socialistes et Verts) contre la coalition de droite (PLR-UDC-MCG) qui exige un budget 2013 à l’équilibre. J’ai suivi l’intégralité des débats, hier, et le tableau frontal des couleurs (vert-rouge), lors des votes, rangeait systématiquement le PDC avec la gauche. D’un côté, un bloc qui accepte la permanence d’un déficit de près de 100 millions, avec l’endettement structurel que connaît déjà le canton, donc le poids de la dette pour les générations de nos enfants et petits-enfants. De l’autre, ceux qui refusent cet inéluctable, exigent de l’exécutif et de l’administration (dont des secteurs entiers sont encore pléthoriques) de vraies preuves d’efforts, pour enrayer cette spirale de l’endettement.

     

    Comprenons-nous bien. Ça n’est tout de même pas sur un sujet de détail que le PDC, membre depuis les années trente d’une alliance avec les libéraux et les radicaux qu’on appelle « Entente », s’en sépare pour voter avec la gauche. C’est sur le sujet amiral de l’année parlementaire, le budget ! Nous ne sommes pas là dans des états d’âme humanistes, voire populistes tendance sacristie, dont ce parti a, de façon récurrente, le secret. Nous sommes dans les grands arbitrages de politique financière dessinant l’avenir de notre canton. Et dans ce débat-là, majeur, le PDC se sépare de la droite genevoise. Sur l’acceptation du principe déficitaire, il vote objectivement avec la gauche.

     

    Alors, disons-le tout net. Hier, le bloc de droite a été cohérent. Celui de gauche aussi, dans son combat loyal contre un équilibre qu’il juge fatal à l’exercice de services publics qui lui sont chers. Mais que penser du PDC ? À quel jeu joue ce parti, élu en 2009 pour mener une politique de droite, ou tout au moins de centre droite, allié dans ce combat, comme toujours depuis la guerre, avec les libéraux et les radicaux ? Quel signal délivre-t-il à ses électeurs, et à la population genevoise en général ? Quelle indépendance sa délégation parlementaire, dont la mission est justement de contrôler et corriger les actes du gouvernement et de l’administration, montre-t-elle face au Conseil d’Etat ? Lui serait-elle à ce point inféodée ? Bien plus, et c’est paradoxal, que la députation PLR, dont le refus du premier projet de budget, en octobre 2012, avait constitué un sain affranchissement des élus parlementaires face à la tyrannie verticale, par émissaires noirs interposés, des deux ministres radicaux.

     

    Dans ces conditions, les choix du PDC sur l’objet le plus important de l’année étant ce qu’ils sont, la notion même « d’Entente » a-t-elle encore, en prévision de cet automne, le moindre sens ? Sans doute les principaux intéressés feront-ils comme si la question ne se posait pas. Il n’est pas sûr que ce soit-là, pour eux-mêmes, la meilleure des solutions.

     

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Une journée de budget, en deux ou trois croquis

     

    Sur le vif - Vendredi 15.03.13 - 20.13h

     

    J’ai suivi l’ensemble des débats budgétaires jusqu’à 19h. Ils ne sont pas terminés, et il ne faut voir ici que quelques croquis d’observation, intermédiaires. Voici :

     

    1) Si l’alliance PLR-UDC-MCG tient jusqu’au bout, alors nous aurons vécu, ce vendredi 15 mars 2013, la grande journée de déplacement du curseur. Toutes les majorités, voulues par les hommes forts de l’actuel Conseil d’Etat, notamment François Longchamp, depuis le début de la législature, et à vrai dire un peu avant déjà, s’appuyaient sur le pivot du centre. Disons centre, centre droit, entendez Entente + collaboration occasionnelle des Verts, notamment sur les questions budgétaires. Tout cela, pour mieux ostraciser, pestiférer la Marge UDC-MCG. Eh bien, si le triptyque du débat de ces jours résiste aux pressions et va jusqu’au bout dans son combat pour un budget équilibré, c’est la chance d’une nouvelle alliance qui sera née. Oui, un déplacement du curseur vers la droite.

     

    2) Si les trois partis de cette alliance sont droits dans leurs bottes, ainsi que, de l’autre côté, les socialistes et les Verts (qui ne veulent pas de ces coupes linéaires), que penser du comportement du PDC ? Voilà un parti qui prétend faire campagne, pour le Conseil d’Etat, avec le PLR, et prend, sur le sujet amiral de l’année parlementaire, des orientations d’alliance avec la gauche. Voilà qui n’est pas extraordinairement prometteur pour la dynamique de l’Entente cet automne.

     

    3) La tonalité du débat. Spectaculaire. Drôle, parfois. Théâtrale. Avec un coq de cour nommé Christian Bavarel, obsédé par Stauffer, lui dédiant toutes ses interventions, faisant glousser le ban et l'arrière-ban de ses admiratrices. Une hargne de la gauche, notamment de Mme Bolay, face au camp adverse, comme si ce dernier se rendait coupable de crimes de guerre, alors qu’il s’agit d’arbitrages budgétaires. La dépêche d’Ems, signée d’un haut fonctionnaire, à quelques élus de droite, pour tenter de les ramener à la raison, traduisez de s’aligner derrière le Conseil d’Etat. L’obédience gouvernementale du PDC. Bref, une sorte de Comédie de Charleroi, en un peu moins tragique, plus festif, plus délirant, parfois carnavalesque. Avec le majestueux parfum, omniprésent, de la trahison. Ainsi va la vie.

     

    Pascal Décaillet