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Sur le vif - Page 842

  • Religions : douceur et respect

     
    Sur le vif - Dimanche 01.09.13 - 21.28h

     
    J'ai voté contre l'initiative sur les minarets, qui m'avait littéralement exaspéré, et m'exaspère encore. Bien entendu, je respecte néanmoins le vote du souverain, c'est en ordre.


    Mais je tiens à dire ici que je ne supporte pas la manière dont certains, dans ce pays, parlent de l'Islam. Ils n'y connaissent strictement rien, confondent tout, Islam en tant que tel et intégrisme, comme si on ramenait le message chrétien à Ecône. Ou le judaïsme à certains ultra-orthodoxes.


    Catholique, j'ai eu très tôt une culture religieuse par un homme d'exception, le Père Collomb. Un prêtre catholique, disparu beaucoup trop tôt, qui nous initiait, entre 1965 et 1969, à l'ensemble des religions du monde. Eh bien cet homme n'a JAMAIS eu, sur d'autres religions ou mouvements spirituels que le christianisme, pas plus d'ailleurs que l'athéisme ou l'agnosticisme, le moindre mot de dévalorisation. Bien au contraire, il nous initiait FACTUELLEMENT à Moïse, Mahomet ou Bouddha avec une infinie douceur et un infini respect. Il était d'une pluralité cosmique. Il ne se passe pas un jour sans que je ne pense à lui.


    Cette nécessité de douceur et de paix, je l'ai trouvée dans le texte de la motion de Guy Mettan, qui appelle à "une laïcité qui protège les religions, plutôt que de les opprimer". Sa lecture va faire enrager les ultra-laïcards du parti radical et de certaines associations autoproclamées, et jusqu'au cabinet noir de certains ministres, mais elle est juste et sage. Je soutiens cette motion, qui appelle à un "code de bonne conduite" et n'allume pas immédiatement d'inutiles incendies, dès qu'on parle de voile. Ou de kippa. Ou de croix.


    Ne créons pas des problèmes là où il n'y en a pas. Genève se porte très bien sur la question de la coexistence des religions. Respectons ce fragile équilibre. Et renseignons-nous un peu sur les religions, les courants spirituels, leur Histoire. Avant de déterrer des haches de guerre.
     
     
    Pascal Décaillet
     
     

  • 70 ans, c'est long

     

    Sur le vif - Mercredi 28.08.13 - 15.02h

     

    A Genève, il y a des partis gouvernementaux, qu'on appellera "le pouvoir en place", et des partis d'opposition, qui n'ont aucun ministre (MCG, UDC, Ensemble à Gauche, Verts libéraux, Pirates, etc.).

    Les partis d'opposition aspirent, comme dans n'importe quelle démocratie du monde, à devenir partis de gouvernement. C'est la finalité de toute chose en politique, c'est totalement normal.

    Et l'occasion pour eux d'y parvenir, comme dans toute démocratie du monde, s'appelle l'élection.

    Dans ces conditions, entendre les actuels partis au pouvoir (l'Entente y est, de façon continue, depuis 70 ans), les traiter avec mépris de "partis sans responsabilités", est assez hallucinant. Le responsabilités, ils ne demandent qu'à les assumer ! De même, les arguments du style: "Vous n'avez aucune légitimité, n'ayant jamais été au pouvoir".

    Ben non, ils n'y ont jamais été. Et c'est précisément pour cela, comme dans toute démocratie du monde, qu'ils aspirent, à leur tour, à y être un peu.

    Parce que vous, ladies and gentlemen, vous y êtes depuis 70 ans. Et ça commence à faire un peu long.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Chasse aux sorcières

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    Coup de Griffe - Lausanne Cités - Mercredi 28.08.13


     
    Tout le monde connaît Slobodan Despot, longtemps actif dans le canton de Vaud, à l’Âge d’Homme puis patron de Xenia, sa propre maison d’édition. Un esprit libre, audacieux, une figure. Un éveil, une curiosité littéraire d’exception. La gauche le déteste, parce qu’il n’est pas exactement des leurs. La droite convenable, gouvernementale et en cravate s’en méfie, parce qu’il est fou, et que la folie ne figure pas dans leur programme de législature.
     
    Et là, tout ce beau monde se réveille et vocifère, parce qu’Oskar Freysinger a confié à Despot un mandat externe de communication. Comme si le diable avait engagé le diable. Vous pensez, hurlent-ils, un copain ! À ces belles âmes, nourries soit de la plus doucereuse des candeurs, soit de la plus tenace des mauvaises fois, nous conseillons d’aller se renseigner sur l’entourage de nos conseillers d’Etat de Suisse romande, tous bords confondus. Et de revenir statuer sur le critère de « copinage ».
     
    Qu’un magistrat socialiste engage un socialiste dans son état-major personnel, monnaie courante. Que les radicaux fassent de même, nul ne s’en émeut. Mais Freysinger-Despot, ça ne passe pas. Pure censure de quelques-uns, rien d’autre. Ces gens-là, qui se proclament d’ouverture, ont la tolérance bien sélective. Elle ne se pratique qu’à ceux qu’ils agréent. Parce que leurs idées ne les gêne pas.
     
     
    Pascal Décaillet