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Sur le vif - Page 585

  • L'Alma Mater et les Barbares

     

    Sur le vif - Mardi 02.10.18 - 09.32h

     

    Des étudiants bâlois, nous apprend le Temps, veulent bannir la Weltwoche de l'enceinte de l'Université.

     

    Cette attitude, souvent reproduite dans les milieux estudiantins de Suisse face à une école de pensée qui n'est pas la leur, est particulièrement grave.

     

    Ces étudiants ont le droit le détester la Weltwoche. Donc, de ne pas la lire. Ou (ce qui serait déjà mieux), de la lire et de s'énerver.

     

    De quelle sorte d'enceinte veulent-ils exclure ce journal ? Réponse : d'une Alma Mater. En latin, ça veut dire Mère Nourricière. Comme la Louve de Rome.

     

    Une Université, une Alma Mater, c'est précisément, depuis Bologne, depuis la Sorbonne, un lieu, certes géographiquement au coeur de la Cité, mais immatériellement dans l'ombilic invisible du monde, où puisse souffler l'esprit, pour reprendre le mot si beau de Maurice Barrès.

     

    Le souffle de l'esprit ne passe pas par une mise à l'écart des idées qui dérangent. Mais par l'acceptation de la pluralité, puis la mise en énergie des antagonismes. S'il est un lieu où cette dernière doive se faire par l'argument, plutôt que par l'émotion, c'est justement l'Université.

     

    Pour ma part, je suis abonné à la Weltwoche. Et je suis aussi abonné à Gauchebdo. Et pendant toute mon adolescence, dès l'âge de quinze ans, j'étais abonné au Nouvel Observateur, qui soutenait la gauche, en opposition à Giscard. Et toute ma vie, j'ai lu le Spiegel, proche du SPD, la NZZ, voix du Freisinn, la Frankfurter Allgemeine.

     

    Et quand j'étais à l'Université de Genève, à partir de 1976, j'adorais me réfugier à la "Salle des Journaux", à côté de la cafétéria, Uni Bastions, rez-de-chaussée. J'y dévorais le Journal de Genève, où je commençais d'ailleurs à rédiger mes premiers papiers. Dans cette salle, je respirais un air de liberté. Elle était digne d'être nourricière. Digne de se trouver dans l'Alma Mater.

     

    Les étudiants censeurs de l'Université de Bâle sont des Barbares.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Et personne au pilori !

     

    Sur le vif - Dimanche 30.09.18 - 13.43h

     

    Ils ont voté NON à la loi sur l'égalité des salaires. Et alors ?

     

    Dans un Parlement, les élus votent les lois. Ou ne les votent pas. Il ont le droit de dire OUI. Et ils ont, tout autant, à parfaite égalité, celui de dire NON.

     

    Afficher les visages de ceux qui ont voté NON, à la manière des "WANTED" des westerns, comme si ces Messieurs étaient recherchés par Interpol, est un procédé qui suinte l'obligation d'adhésion à une cause. Parce que cette cause serait MORALE. Et que ces méchants Neinsager auraient attenté à la MORALE de la cause.

     

    Ce procédé, c'est la fin de la démocratie. Puisque cette dernière, précisément, stipule qu'à un objet proposé, on peut dire OUI, ou dire NON. Et qu'il ne saurait être question de diaboliser ceux qui disent NON. Encore moins, de les livrer en pâture.

     

    Ne venez pas me dire que les photos "WANTED", sous le titre dénonciateur, sont suivies d'un article rédactionnel, où les faits sont correctement énoncés.

     

    C'est le cas, certes. Mais le lecteur, qui feuillette son journal le dimanche matin, voit, au tout premier jet, les titres et les photos. C'est cela, très souvent, qui lui reste. L'effet propagandiste de la photo délatrice est donc atteint.

     

    Je plaide pour une société démocratique. On soumet des objets au peuple, ou à ses élus, ou aux deux à la fois. Chacun a le droit de dire OUI. Chacun a le doit de dire NON.

     

    On pouvait dire OUI à l'initiative du 9 février 2014 sur l'immigration de masse. Ou lui dire NON. On pouvait dire OUI à No Billag. Ou lui dire NON. On peut dire OUI à l'initiative du 25 novembre sur les "juges" étrangers. Oui lui dire NON.

     

    On pourra dire OUI, un jour, à la libre circulation des personnes. Oui lui dire NON.

     

    Cela s'appelle la démocratie.

     

    Et personne au pilori.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • L'énergie, trésor commun

     

    Sur le vif - Dimanche 30.09.18 - 09.16h

     

    J'ai toujours été contre la libéralisation du marché de l'électricité.

     

    J'étais contre il y a vingt ans, en parfait accord avec Pierre-Yves Maillard, bien seul à l'époque face aux blairiens. Dans ces années-là, toute la presse nous poussait la chansonnette de la libéralisation.

     

    Je le suis toujours. J'estime que les grandes forces de production du pays, d'intérêt public, vitales pour tous les habitants, doivent être du ressort de l’État.

     

     

    C'est un point de vue étatiste. Je l'assume parfaitement. Pour moi, la maîtrise de l'énergie par les collectivités publiques, avec contrôle démocratique, fait partie des missions régaliennes. Et ne saurait être livrée au monde du profit et de la spéculation.

     

    Pascal Décaillet