Qu'une socialiste, pour combattre le texte de l'UDC, en soit réduite à mimer la rhétorique du grand patronat, des libéraux et des exportateurs de machines-outils (dont le ministre PLR sortant a fait tous les caprices pendant huit ans, tout en négligeant la paysannerie suisse), au nom du sacro-saint "franc sur deux gagné à l'étranger", est tout de même sacrément révélateur.
On aurait pu s'attendre à ce que Mme Sommaruga nous parle droits de l'homme. Par exemple, ultime recours à la CEDH, qui peut être salvatrice pour le justiciable victime d'une erreur judiciaire, mais ayant eu sa condamnation confirmée par le TF. Là, il y a un vrai problème, et on peut s'attendre à ce qu'une socialiste pétrie d'humanisme l'évoque.
Mais les Accords de libre-échange ! Si c'est cela, l'axe de campagne des opposants, au nom du "pragmatisme" du peuple suisse, et en laissant tomber la question fondamentale de Strasbourg, alors ils ont du souci à se faire.
Si même les socialistes deviennent, pour les besoins de la cause, les avocats du lobby des exportateurs (pour lesquels on dirait que toutes les priorités économiques suisses sont construites, y compris celles de la Banque Nationale, au détriment du marché intérieur), alors c'est à désespérer d'avoir, dans notre pays, un débat de fond sur la souveraineté, les relations internationales, les droits ultimes des justiciables.
Oui, Johann, sors de ce coooooorps !
Pascal Décaillet