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Sur le vif - Page 473

  • Adipeux, cigareux, d'un autre âge !

     

    Sur le vif - Mercredi 18.09.19 - 13.29h

     

    Le type qui, en septembre 2019, dicte encore des lettres à sa secrétaire, parce qu'il n'est pas foutu d'utiliser un clavier, et gérer lui-même son courrier, est un profond inadapté, qui se fera rattraper un jour ou l'autre par la marche de l'Histoire.

    Pourquoi dicter ? Pourquoi se comporter en adipeux patron des années soixante, arrogant avec son personnel, "Vous passerez dans mon bureau Mademoiselle, j'ai du courrier à dicter", persuadé d'être éternel, dans son pouvoir, sa place dans la société, son rayonnement patriarcal dans sa boîte.

    Dicter, en septembre 2019, non mais allô ! Il se prend pour Napoléon à Wagram, notre grassouillet Centaure à la voix de velours, donnant ses ordres à ses estafettes ? S'il aime l'oralité, qu'il s'en aille lire Verlaine à haute voix au bord du Rhône, ou qu'il s'initie à la parole radiophonique.

    Ce type-là n'a rien compris. Les plus grands décideurs, aujourd'hui, sont des gens qui communiquent eux-mêmes. Ils passent plusieurs heures par jour à trier le courrier, évidemment électronique (qui passe encore par le papier ?), et les messages importants, ils les rédigent eux-mêmes.

    Ce travail-là, loin d'être un luxe, ou un fardeau qu'on devrait déléguer à des subalternes, doit constituer le coeur de l'activité d'un entrepreneur. S'imaginer que la communication, la messagerie, le dialogue avec l'extérieur, sont en 2019 des activités accessoires à la vie de l'entreprise, c'est n'avoir strictement rien compris à l'évolution des métiers.

    Ces adipeux, cigareux, avec leurs costards et leurs grands airs, ne sont pas des entrepreneurs. Ils jouent simplement un rôle d'un autre âge, se pénètrent de l'importance de leur propre paraître, s'envoûtent et se trompent eux-mêmes dans leurs volutes. Ils sont promis à disparition. Le plus tôt sera le mieux.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Classe moyenne : les Pharisiens de gauche

     

    Sur le vif - Lundi 16.09.19 - 17.13h

     

    Ceux qui, dans la tranquillité urbaine d'une certaine gauche genevoise, considèrent la classe moyenne comme "impossible à définir", et se permettent de la prendre de haut, voudront bien désormais se passer des subventions, déductions et facilités que leur accorde l'Etat, en vertu des ponctions opérées massivement sur le portemonnaie de cette classe. En clair, sur le portemonnaie des gens qui travaillent dur, ne reçoivent - pour leur part - aucune subvention, et n'arrivent pas à mettre un seul centime de côté.

    Car c'est bien la classe moyenne, de facto, qui entretient à Genève ceux qui ne payent ni impôts, ni primes maladie. En vertu de cela, on pourrait tout au moins faire preuve de respect et de retenue, quand on l'évoque, plutôt que la ramener avec mépris à la petite-bourgeoisie, Spiessbürgerlichkeit, du temps de Flaubert, ou du romancier allemand Theodor Fontane.

    Ces assistés sélectifs nient l'existence de la classe moyenne, mais se gardent bien de refuser les aides financières que, par l'impôt, elle leur apporte.

    Cela porte un nom : cela s'appelle des Pharisiens.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Les ayatollahs de la mobilité douce

     
    Sur le vif - Lundi 16.09.19 - 15.58h
     
     
    Les ayatollahs de la mobilité douce, qui ont réussi à faire passer dans leur camp un magistrat de l'Entente, pulvérisent tous leurs record. Galvanisés par "l'urgence climatique" (ah, imposer sa terminologie, première loi de toute guerre...), ils ne voient même plus leur cause comme l'un des éléments d'un binôme antagoniste, mais comme la cause qui s'impose d'elle-même, puisqu'elle relève du Bien. Ils ne sont plus dans la politique, mais dans la théologie. Et, au sein même de la théologie, ils sont dans l'ordre du dogme.
     
    Un exemple : vous dénoncez le changement de cap d'un magistrat de l'Entente. Ils vous répondent qu'il n'y a aucun problème. Certes, le magistrat a fait preuve de ductilité (pour user d'un mot poli) par rapport à ses engagements. Mais cela n'a aucune importance. Pourquoi ? Parce que ce sens de l'adaptation (voyez, je garde mon sang-froid dans l'usage des mots, et ne parle pas de trahison) se fait dans le bon sens. Au service de la cause qui s'impose. Au service du Bien. Dont tout le monde devrait convenir. Et qui ne saurait souffrir de contestation.
     
    Avec ces gens-là, c'est clair : on ne peut pas discuter. La bonne vieille disputatio, principe même de la dialectique républicaine, où les arguments contraires s'entrechoquent, doit laisser la place à l'acceptation d'une vérité révélée.
     
    Ce sont ces gens-là, en cet automne électoral, qui ont le vent en poupe. Ces gens-là qui s'appuient sur le dogme de "l'urgence climatique". Ces gens-là qui organisent l'évacuation de tout argument contraire. Non en vertu d'une pesée rationnelle de cet argument. Mais parce qu'il a l'hérésie de venir contredire le dogme.
     
     
    Pascal Décaillet