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Sur le vif - Page 475

  • Les indicateurs

     

    Sur le vif - Vendredi 13.09.19 - 18.48h

     

    Un jour, il y a quelques années, un conseiller d'Etat radical ayant siégé de 2005 à 2018 s'est mis à utiliser le verbe "indiquer". "Je vous indique que...", "Comme je vous l'ai indiqué mardi dernier...", "Le Conseil d'Etat est en mesure de vous indiquer..", etc. etc. etc.

    Je ne m'étendrai pas ici sur le sujet. Je parle du verbe, bien sûr. Sa rare laideur, glaciale, technocratique, indigne d'un locuteur qui, d'ordinaire, s'exprimait dans un français élégant et agréable à écouter. Déjà à l'époque, je ne comprenais pas pourquoi cet homme cultivé, lecteur de romans, s'accrochait à ce verbe évoquant, dans le meilleur des cas, le bilan comptable, en trois exemplaires, d'une entreprise de géomètres.

    Mais le plus fou n'est pas là. Non, il ne réside pas dans cette faiblesse passagère de l'ancien magistrat radical. Le plus fou, c'est que Serge Dal Busco, depuis qu'il est au Conseil d'Etat (où il a passé les cinq premières années sous l'empire et l'emprise du sus-nommé), n'en peut plus "d'indiquer" ! Aux Finances, il indiquait. A la Mobilité, il indique. Partout, il indique.

    Dans l'ordre du langage, nous sommes tous des emprunteurs. Nos oreilles, nos cervelets, nos gourmandes méninges sont prompts au rapt et à la reproduction. Empruntons, donc ! Mais, si possible, en tâchant de capter le meilleur. Et de laisser gésir le pire dans le fond lustré d'une oubliette.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Consensus : non, merci !

     

    Sur le vif - Vendredi 13.09.19 - 06.46h

     

    Je n'ai jamais cru, une seule seconde, à la vertu des consensus horizontaux, pourtant si encensés dans notre liturgie politique suisse, tellement prompte à vouloir éteindre la moindre étincelle d'antagonisme dialectique.

    Ainsi, le compromis trouvé à Genève, notamment grâce à l'appui d'une partie des socialistes, sur la réforme de l'imposition des entreprises, et voté par le peuple. C'est du pipeau. Pourquoi ? Parce que nous n'avons pas les moyens de le financer, pas plus que notre générosité envers les retraites des fonctionnaires, sans augmenter les impôts, ou creuser la dette. Ces questions seront explosives, et de nature à provoquer une révolte de la classe moyenne.

    Deuxième exemple : le prétendu compromis sur la mobilité. Aujourd'hui, il vole en éclats. Les ennemis de la voiture, les ayatollahs de la "mobilité douce", tellement en vogue en cette période d'hystérie climatique, ont gagné sur toute la ligne. Les partisans du transport privé ont tout perdu. Ils se sont faits avoir, comme des bleus. La duplicité de l'actuel ministre des transports, sa ductilité à se rallier au vent majoritaire, n'ont rien arrangé.

    Dans ces deux cas, on nous faisait l'éloge des "solutions" (je déteste ce mot à la mode) centristes, ou de consensus, style gentil PDC. Dans les deux cas, la ligne molle nous conduit à des échecs.

    La politique a besoin de courage et de clarté. Elle ne doit pas fuir la dureté des combats. Ni craindre les défaites. Dans la vie, on ne se lève pas le matin pour la trouble jouissance d'aller chercher le consensus. Mais pour se battre.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • L'âme combattante

     

    Sur le vif - Jeudi 12.09.19 - 14.48h

     

    Celui qui n'est pas entrepreneur jusqu'au bout des ongles, dans la tête et le coeur, dans l'aspiration à l'indépendance et à la liberté, dans la gestion de son temps et de ses priorités, dans la férocité d'une âme combattante, dans la remise en question constante de ses moyens d'action, celui-là doit renoncer à lancer son entreprise. Il ne tiendra tout simplement pas.

     

    Pascal Décaillet