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Sur le vif - Page 470

  • Suisse-Iran : le dialogue des intelligences

     

    Sur le vif - Mercredi 25.09.19 - 04.19h

     

    La rencontre, dans un grand hôtel de New York, entre Ueli Maurer et le Président iranien Hassan Rohani, constitue un excellent signal pour notre diplomatie suisse.

    Au moment où les Etats-Unis se préparent, sous la pression des lobbys que l'on sait, à lancer une nouvelle expédition militaire mortifère et insensée au Moyen Orient, notre petit pays, ami et respecté de tous dans cette région du monde, joue la meilleure de ses cartes : le maintien du contact, le respect d'interlocuteurs diabolisés par l'assourdissante propagande de l'Oncle Sam, le dialogue des intelligences.

    Surtout, Berne doit faire savoir aux Américains que leur croisade contre la Perse sera une sale guerre. Elle embraserait une nouvelle fois l'Orient compliqué, pourrait faire réagir les Russes, dévasterait les fragiles équilibres.

    Même l'éternel protégé de Washington au Proche Orient, depuis 1948, seule vraie raison de cette intervention américaine, n'en sortirait pas gagnant, à terme, une nouvelle coalition des haines arabo-persiques contre lui étant déjà prévisible, en cas de désolation américaine semée dans la région.

    Quant à la Suisse, elle n'est certes qu'un minuscule pays sur l'échiquier mondial. Et c'est justement pour cela qu'elle doit mener, dans sa diplomatie, une grande politique, avec ses intelligences et ses valeurs.

    Cette grande politique sera, en cas de guerre américaine contre l'Iran, d'oser condamner sans appel une telle action. Au printemps 2003, lors de l'expédition montée de toutes pièces contre l'Irak, la Suisse n'avait eu, hélas, ni cette clarté, ni ce courage.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • La politique oui, la théologie non !

     

    Sur le vif - Mardi 24.09.19 - 15.08h

     

    Voir, sous mes yeux, se dégonfler des modes auxquelles j'ai toujours refusé de participer, malgré l'infernal tintamarre orchestré autour d'elles, constitue l'un de mes motifs de satisfaction.

    Dans la vie, il faut assurément avoir des convictions, et les défendre avec courage, parfois férocement. Mais chacun d'entre nous doit puiser, sans concession, au plus profond de soi, pour les trouver. Et non par mimétisme, ou psittacisme, du courant majoritaire d'un moment. Rien de pire que les modes ! Rien de plus révulsant, pour un esprit libre, que ces laves en fusion, qui se déversent. Il faudrait suivre, ou mourir. En être, ou ne pas être. Adhérer, ou disparaître.

    Comment jugera-t-on, dans vingt ans, l'hystérie climatique de cette année 2019 ? Je ne mets pas en cause la nécessité de protéger la planète, ni de réduire les émissions de gaz. Non, j'incrimine le chantage à l'Apocalypse, la prise en otage du débat politique par une théologie du Bien. La mise en avant d'un dogme, sans appel ni réfutation possibles, sauf à se faire traiter d'hérétique.

    Ce terrorisme intellectuel, je le réfute. Discuter, oui. Avancer des arguments, et pourquoi pas s'engueuler, entre citoyennes et citoyens adultes et vaccinés. Mais accepter de se faire dicter une vérité révélée, c'est non. Tout simplement non.

    Être citoyen, c'est parfois dire oui. Et, en toute liberté, savoir aussi dire non.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • L'essence, les bobos, l'existence

     

    Sur le vif - Lundi 23.09.19 - 17.07h

     

    Ils sont bien gentils, les bobos vélocipédistes, de vouloir augmenter le prix de l'essence. Mais il y a, dans notre société suisse, des centaines de milliers de gens qui, justement, ne font pas partie des bobos vélocipédistes.

    Cette majorité silencieuse, laborieuse, a besoin de son véhicule privé pour se mouvoir. Pour aller au travail, par exemple. Quand elle part en vacances, elle est bien contente d'avoir une voiture familiale, c'est beaucoup moins cher que le train, à plusieurs, c'est infiniment plus pratique pour aller où on veut. A la campagne, à la mer, à la montagne. On se sent très libre, dans une voiture. Et, quand on a travaillé dur toute l'année pour se payer des vacances, on est bien content d'en avoir une.

    Et puis, il y a tous ces gens, les petits indépendants, les artisans, les livreurs, qui ont impérativement besoin de leur voiture, ou camionnette, pour gagner leur vie.

    Et puis, il y a la Suisse périphérique. Pas celle des grands centres urbains, comme Zurich ou Genève, où fleurissent les bobos vélocipédistes, mais celle des vallées latérales, des villages de campagne, des petites localités. Ces gens-là, ils ont besoin d'une voiture, et ne seront pas très contents, la classe moyenne étant déjà strangulée, d'une augmentation du prix de l'essence.

    Voilà, c'est ainsi, c'est la vie. Il y a les bobos vélocipédistes. Et puis il y a l'écrasante majorité des gens. Qui ne sont ni bobos. Ni vélocipédistes.

    Jusqu'à quand cette majorité a-t-elle l'intention de demeurer silencieuse ? Et de se faire tondre, pour satisfaire la morale à deux sous des bobos vélocipédistes.

     

    Pascal Décaillet