Sur le vif - Dimanche 08.12.24 - 08.27h
Européenne, Ursula von der Leyen ? Non, pour la simple raison que « l’Europe » politique n’existe pas. Pas plus que l’Europe économique. Et l’Allemande, avec éclat, vient d’en administrer la preuve. En trahissant les paysans d’Europe, à commencer par ceux de France, dans l’affaire du Mercosur.
J’ai organisé plusieurs débats de GAC sur le Mercosur, et nous y reviendrons demain lundi. Cette alliance économique de pays d’Amérique latine cherche à exporter ses produits. Fort bien. Sauf que l’accord signé avec l’Union européenne comporte un volet agricole qui va achever la mort des paysans européens. Notamment sur le marché de la viande.
En Europe, il y a des gagnants : l’industrie allemande, qui traverse comme on sait une phase particulièrement difficile de sa longue et passionnante Histoire. Volkswagen, fleuron et incarnation depuis 1938 du génie économique allemand, ferme ses sites et licencie massivement. D’autres secteurs, vitaux, comme la métallurgie, la chimie, sont touchés. L’Allemagne s’en relèvera. Elle se relève TOUJOURS, depuis la grande ruine de 1648. Et celle de 1945 ne fut, dans ce prodigieux destin national, qu’une défaite d’étape.
L’accord UE-Mercosur : un coup de main aux industriels allemands, un coup de poignard dans le dos des paysans, notamment français.
L’Europe n’existe pas. Seuls existent les intérêts nationaux. Que surgisse une difficulté, on l’a vu avec le Covid, et c’est chacun pour soi. À quelques semaines d’élections capitales dans son pays, l’Allemande de Bruxelles le prouve.
Quant à la France, elle ressuscite Notre-Dame, pendant que ses paysans se meurent. Terrible contraste, de noirceur et de lumière, comme le Jugement dernier. Dies Irae ! Mozart, vite ! Encore Mozart. Toujours Mozart. Quelque part, entre la fosse commune et l’extase du ciel.
Pascal Décaillet