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Sami Kanaan, l'homme qui rêve de régenter les médias

 
Sur le vif - Jeudi 09.01.25 - 11.36h
 
 
Merci aux différents journalistes œuvrant sur la place de Genève de bien vouloir désormais rédiger leurs papiers, construire leurs émissions radio ou TV, définir leurs angles, choisir leurs collaborateurs, en fonction des lignes directrices énoncées par M. Sami Kanaan.
 
Une récente saillie, cet automne, avait déjà singularisé cet homme au pouvoir depuis 14 ans en Ville de Genève (et même bien avant) comme le roi de l'ingérence dans les politiques rédactionnelles. Dans le Temps, ce matin, le Régulateur-en-Chef de la presse genevoise récidive. Cet homme-là ne connaît strictement rien au métier de journaliste. Mais il aspire à le régenter. Le moraliser. Introduire des mécanismes de contrôle des pouvoirs publics, via d'ineffables "Fondations", dont le rôle de paravent ne dupe personne.
 
La vision Kanaan, c'est le premier pas vers un Ministère de l'Information. Ce qu'il ose dire des possesseurs privés des médias audiovisuels est non seulement insultant, mais surtout totalement faux ! Cet homme-là ignore tout du métier, de son fonctionnement, des énergies qui prévalent à la production d'émissions, ou de journaux. IL PARLE DE CE QU'IL NE CONNAÎT PAS.
 
La vérité, sur ses intentions ? Homme d'une gauche morale, habitué à régner sans partage au milieu de ses courtisans de la Ville, ne supportant nulle contradiction, pétrifié dans l'exercice du pouvoir, M. Kanaan voit émerger, de plus en plus, une presse échappant à ses schémas de gauche. C'est le cas à Genève, en Suisse, en Europe, c'est ainsi. Et ça le rend fou. Alors, sous prétexte "d'aider la presse", il imagine mille mécanismes de contrôle. Il rêve de "Fondations", et sans doute d'en présider une, le jour venu.
 
Dans le Temps d'aujourd'hui, prétendant répondre à l'excellente tribune de Cyril Aellen (qui mettait en garde sur le risque de contrôle de la presse par les pouvoirs publics), Sami Kanaan nous livre sa vision à lui : moraliste, interventionniste, triste à l'extrême, comme un congrès des camarades, un jour de pluie.
 
 
Pascal Décaillet

Commentaires

  • Très bon billet. Il est en effet essentiel de défendre la liberté et la pluralité de la presse. Reste à savoir si le pouvoir des grands groupes privés (dirons-nous des oligarques ?), Coninx, Bolloré, Drahi, Arnault etc. doit rester la solution préférée. Je suis myope et distrait : est-ce pour cela que je ne trouve pas le mot « fondation » dans l’article de Sami Kanaan ?

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