Commentaire publié dans GHI - Mercredi 08.01.25
J’ai toujours plaidé pour la participation des travailleurs à la propriété, et donc aux bénéfices, de leur entreprise. C’est une vieille idée, esquissée déjà bien sûr par Karl Marx, mais aussi développée, au début du vingtième siècle, par les partisans du Pape Léon XIII (1878-1903), auteur en 1891 de la lumineuse Encyclique Rerum Novarum, qui esquisse une réponse non-marxiste à la terrible condition sociale des ouvriers de l’époque.
Vous me direz que nous sommes dans un régime libéral. Je vous répondrai : « Nul régime ne s’impose aux citoyens hors de leur volonté ». Donc le libéralisme, qui a fait tant de mal à notre corps social depuis la chute du Mur, dans sa version ultra, boursicoteuse, déracinée des nations et des frontières, n’a rien de définitif : il peut parfaitement, si nous le décidons, être atténué, voire culbuté.
La participation, c’est par exemple une mise à disposition d’une partie – ou plus – du capital-actions aux travailleurs de l’entreprise. Quelque chose entre la vision bismarckienne, qui associe les corps professionnels, le gaullisme de gauche (sur lequel le Général est tombé en avril 1969), et le génie coopératif dont peut faire preuve la Suisse, pensez à certains géants de la distribution alimentaire. C’est une grande idée sociale. Elle est anti-libérale. Elle est patriote. Elle vise les intérêts supérieurs des travailleurs et des citoyens. Je la soutiens, depuis toujours.
Pascal Décaillet
Commentaires
Quelques soit les grandes idées, c'est l'efficacité qui compte pas la.morale sociétale. En face ( Chine, USA), il n'y a pas de morale, c'est la guerre commerciale.
On est entré dans le temps de la loi du plus fort. Entre bisounours, on peut tout tenter comme le truc participatif. Mais face à l'extérieur, il faut être des loups dans cette nouvelle époque où les agneaux deviennent la proie des loups et sont condamnés à disparaître.
La Suisse doit exporter pour avoir les moyens d'importer de la nourriture et de la technologie. Avec l'arrivée de Trump, la Suisse, comme l'Europe, doivent se secouer. La dépendance aux humeurs des américains n'est plus admissible. L'Europe doit être unie pour peser sur le monde. La fin de l'époque bisounours, c'est aussi la fin de la belle époque pour la Suisse, elle n'est pas de taille dans la loi du plus fort.
L'indépendance de la Suisse est une illusion, notre liberté sera celle qui nous sera accordé. Nos "ennemis" ne sont pas l'Europe, mais les USA, la Chine, l'Inde et militairement la Russie.
Notre liberté sera garantie au sein de l'Europe, je ne parle pas de l'UE. Et notre prix, c'est avoir une armée digne de ce nom et participer à une stratégie européenne commune notamment pour les nouvelles technologies et pour l'indépendance technologique.