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Sur le vif - Page 267

  • Résister aux modes : maintenant, ou jamais !

     
    Sur le vif - Dimanche 11.04.21 - 10.37h
     
     
    Il faut savoir résister aux modes. Elles finissent toujours par passer. Et il arrive toujours un moment, après quelques années, où on finit pas les considérer avec le demi-sourire qui sied aux choses désuètes. Pire : les plus sévères, après coup, sont ceux qui, sur le moment, leur avaient succombé avec le plus d'obédience.
     
    Mais c'est trop tard, Messieurs les anciens servants enfin affranchis. Les modes, c'est du temps de leur tyrannie qu'il faut leur dire non. Je parle ici des modes de pensée, non des caprices vestimentaires, qui ne m'ont jamais intéressé.
     
    Alors, parlons d'ici et de maintenant. Pour ma part, je résiste aux excès d'un double courant : la mode féministe et la mode climatiste. Je ne remets pourtant en cause ni l'égalité la plus totale des sexes, ni la nécessité de protéger notre planète. Je parle bien des excès : colonisation du discours, postures menaçantes face aux gens qui pensent autrement, auto-proclamation tribale de "collectifs", mise à l'écart des opposants : je n'accepte pas ces procédés. Je ne les ai jamais acceptés, de personne.
     
    J'avais dix ans en mai 68, j'ai observé de près les événements, j'avais l'oreille collée à la radio : déjà, je détestais ces mouvements de foule, qui s'élevaient contre un homme que j'admirais, un homme de l'Histoire.
     
    Les années passeront. Un jour, d'autres contempleront l'empire exercé sur nos consciences, au début de ces années 2020, par des mouvements extrêmes. Le langage inclusif, cette verrue sur la langue française, ils en dégageront toute la part de Préciosité, au sens de Molière. Le sabir des "chercheurs en sciences sociales", ils le compareront au latin des médecins du Malade imaginaire.
     
    Ce sera bien. L'Histoire efface, sur le sable. Elle avance, corrige, prend distance. Ce sera bien, mais ce sera trop tard. Je m'adresse à ceux d'entre vous qui, peut-être, partagent mon scepticisme dans les domaines que j'ai évoqués ici. Je leur dis : le réveil, c'est maintenant. Le combat, c'est maintenant. La solitude, c'est maintenant. Les maux de bide parce qu'on se crée des emmerdes face à la doxa qui régente, c'est maintenant.
     
    Maintenant, ou jamais.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Thomas Mann : l'autre vie

     
    Sur le vif - Samedi 10.04.21 - 20.13h
     
     
    Il y a, dans la phrase de Thomas Mann, toute l'extrémité d'une saveur qui ressemble au vertige de se perdre. Celui d'un enfant, en forêt.
     
    La phrase est complexe. Le verbe, lointain. Les incises, enracinées. C'est son style, c'est son souffle, c'est sa vie. Jamais plus saisissant que lorsqu'il laisse poindre, dans une description physique, les premiers signes d'une maladie.
     
    À lire Thomas Mann, on commence par se dire qu'on se perd. Et puis, par le miracle d'une adhésion, qui est souffrance et jouissance, on se remet à vivre. Dans l'autre vie.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • La gauche et l'altérité sublimée

     
    Sur le vif - Samedi 10.04.21 - 10.27h
     
     
    Jean Ziegler se passionne pour le sort des migrants.
     
    On aimerait sentir, chez lui, la même fougue en faveur de nos jeunes sans emploi ni avenir, nos retraités qui n'en peuvent plus d'attendre la maigre rente de fin du mois, nos Suisses dans l'extrême précarité, nos sédentaires depuis des générations, dont les familles ont fait ce pays, à tous les niveaux, sans se croire obligées de céder à l'ivresse spéculative du mondialisme.
     
    On aimerait percevoir, chez la gauche, le même élan de solidarité pour les nôtres que pour l'altérité.
     
     
    Pascal Décaillet