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Sur le vif - Page 210

  • La droite, Rethondes, la survie des âmes

     
    Sur le vif - Lundi 25.10.21 - 18.07h
     
     
    Tant que la droite parlera le langage de la gauche, allant jusqu'à reprendre mot à mot les mantras lexicologiques des Verts, "transition", "urgence climatique", "sortie du nucléaire", chaque syllabe qu'elle prononcera sonnera comme l'aveu d'une défaite, l'acceptation d'un armistice, un Rethondes de la pensée.
     
    Car la langue, en politique, n'est pas rien. D'elle, tout procède. Le choix des mots vous identifie. Reprendre ceux de l'adversaire, c'est déjà reconnaître qu'on a perdu. Alors, plus qu'à signer le document qu'il vous aura placé sous les yeux, une griffe à gauche, une griffe à droite, ne craignez rien, notre secrétaire d'état-major vous enverra les copies. Bienvenue à Rethondes.
     
    Il fut un temps, lointain, où la droite exerçait un magistère. Par son verbe, sa culture, son champ de références, ses écoles de pensée, elle était, dans toute sa diversité, un pilier de la Cathédrale intellectuelle où pouvaient s'élever les voix qui comptent, en politique.
     
    C'est fini, depuis longtemps. Capitulation en Mai 68, et dans les années qui suivirent. Débandade avec le libéralisme et l'argent-roi, depuis trente ans. Copié-collé des mots de gauche, aujourd'hui ceux des Verts, demain un autre.
     
    L'urgence première de la droite, c'est de retrouver un magistère. Pour cela, elle devra s'immerger dans l'Histoire, s'imprégner des grandes écoles d'idées, retrouver le goût d'écrire et de parler, se réinventer un style.
     
    La guerre, plus que jamais, est culturelle. C'est la plus féroce de toutes. Parce qu'elle engage la survie des âmes.
     
     
    Pascal Décaillet

  • La becquée - Les oisillons - La prédation

     
    Sur le vif - Lundi 25.10.21 - 10.38h
     
     
    Dans les débats budgétaires, il y en a toujours un pour vous balancer l'expression "les besoins de la population". Les oisillons, dans le nid, en attente de la becquées providentielle de l'Etat. Il faudrait augmenter les "recettes" de l'Etat, pour garantir cette mission céleste d'approvisionnement. Et pour augmenter les "recettes", il faut bien sûr augmenter l'impôt.
     
    Le mot "recettes" relève d'un un choix lexical bien précis. Moi, j'appelle ça prédation. Rapine. L'Etat tentaculaire, par nécessité d'assurer son propre fonctionnement, multiplie les ficelles pour faucher l'argent des classes moyennes. Ceux qui paient des impôts ! Quelque 38% des Genevois, en âge de contribuer, n'en paient pas, ce qui constitue d'ailleurs un problème.
     
    Il ne faut donc pas dire "recettes". Il faut dire "prédation".
     
    Et puis, les "besoins de la population". Tout le monde le reconnaît : ils sont principalement dus, à Genève, à la pression de l'immigration. Et je ne parle pas ici de médecins allemands, qualifiés et sérieux, ni d'ingénieurs français, ni de chimistes italiens ! Je fais allusion à une autre immigration, vous voyez très bien laquelle, qui vient chez nous pour prendre, et prendre seulement.
     
    On parle des "besoins de la population". On reconnaît qu'ils augmentent de façon exponentielle avec l'immigration non-contrôlée, ce qui est d'ailleurs contraire au mandat constitutionnel du 9 février 2014. Mais pour autant, on se refuse à empoigner le problème à sa racine : l'immigration elle-même !
     
    Cette hypocrisie de la gauche et de la droite molle nous perdra tous. Parce qu'elle n'ose pas dire les choses. Nommer le problème. Déranger la torpeur consensuelle autour des flux migratoires, celle qui arrange un certain grand patronat profiteur et peu patriote.
     
    Alors, on s'invente des missions du ciel. Venir porter la becquée aux oisillons. En délestant, toujours un peu plus, les classes moyennes. Les gens qui se lèvent le matin. Et qui vont bosser.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Foutez-nous la paix avec le sexe des anges !

     
    Sur le vif - Dimanche 24.10.21 - 12.34h
     
     
    J'alerte les esprits, et multiplie les débats, depuis dix jours : la pénurie qui touche de plein fouet notre pays dans son approvisionnement énergétique et industriel est LE PROBLÈME NO 1 que nous aurons à affronter ces prochains mois, sans doute ces prochaines années. Il ne tardera pas, vous allez voir, à reléguer les puissantes cogitations "sociétales" de nos bobos urbains au rang de disputes byzantines sur le sexe des anges.
     
    Dans d'innombrables entreprises industrielles de notre pays, on se trouve aujourd'hui obligé de ralentir la production, mettre en attente des programmes, pour cause de pénurie de composants importés, ou pièces détachées. A terme, c'est le chômage technique, puis le chômage tout court. L'étape suivante, c'est l'affaissement de notre économie suisse, donc de notre système social, fondé sur la redistribution.
     
    Dans la presse alémanique, tous les week-ends, Guy Parmelin lance des cris d'alarme. C'est un peu juste, de la part d'un ministre de l’Économie. A ce niveau de responsabilité, doublé de la Présidence de la Confédération, on ne se contente pas du rôle de Cassandre du dimanche. On agit. On anticipe. On décide. M. Parmelin n'est pas un commentateur de la vie politique. Il en est un acteur.
     
    Quant au sexe des anges, si généreusement porté à discussion dans nos médias, il faudra que ce thème cède la place - j'ai entrepris cette démarche depuis longtemps - à une génération de débats nouvelle, portée non sur le frétillement des modes et l'onanisme intellectuel germanopratin, mais sur LES VRAIS SUJETS, LOURDS ET FONDAMENTAUX, qui touchent la vie des gens. Pouvoir d'achat. Primes maladie. Soins dentaires. Prix des médicaments. Prix de l'essence. Prix des combustibles de chauffage. Loyers. Fiscalité étouffante sur le travail. Retraites malingres. Solitudes des seniors. Apprentissage. Emploi des jeunes. Régulation DRASTIQUE de l'immigration.
     
    La Révolution intellectuelle, chez ceux qui ont responsabilité de transmettre, c'est enfin s'intéresser aux souffrances des classes moyennes. Et nous foutre un peu la paix avec les théories du genre, la couleur la peau des gens, la relecture culpabilisante de notre Histoire européenne.
     
    Nous avons mieux à faire que nous excuser. Nous avons à prendre notre destin en mains. Nous avons, nous tous, citoyennes et citoyens, à AGIR.
     
     
    Pascal Décaillet