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Projeter son cerveau dans le temps historique

 
Sur le vif - Vendredi 13.05.22 - 09.52h
 
 
Bien sûr, la guerre est en Ukraine, alors tout le monde se focalise sur les événements d’Ukraine. Jusqu’à nous raconter, dans les flashes radio, chaque micro-évènement qui vient de se dérouler dans la dernière heure, ce qui prouve d’ailleurs les effrayantes limites cognitives du terrorisme du factuel sur les consciences. Je n’ai jamais cru, une seule seconde, que le journalisme devait se limiter à donner sagement des « faits », sans les mettre constamment en perspective.
 
Donc oui, il y a une guerre en Ukraine, cela nous l’avons compris. Mais cette guerre s’inscrit dans un ensemble. Depuis trente ans, et surtout les catastrophiques années Eltsine, la Russie est humiliée, dans ses sphères traditionnelles d’influence, par l’avancée inexorable de « l’Otan », entendez les Américains. Le plan, établi au moment de la chute du Mur, est de très longue haleine, rappelant en cela l’infinie patience de Rome, lorsqu’elle convoitait de vaincre un jour Carthage, ou les Cités grecques.
 
Oui, il y a une guerre en Ukraine. Mais attention au rideau de fumée. Le théâtre d’opérations de la guerre globale, ce sont aussi les volontés déclarées de la Finlande, de la Suède, et du Kosovo d’adhérer à l’Otan. Dans le troisième cas, c’est un nouvel embrasement général des Balkans qui est rendu possible. Voilà les conséquences de l’impérialisme américain en Europe.
 
Bien sûr, la guerre est en Ukraine. Mais dans l’analyse stratégique, il faut projeter son cerveau dans le temps historique et dans la volonté d’hégémonie des puissants. Bref, aller voir un peu plus loin que le bout de son nez. Et du corset factuel des flashes SSR.
 
 
Pascal Décaillet

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