Sur le vif - Vendredi 12.11.21 - 17.28h
La manière dont le Président du Grand Conseil vient, depuis un peu plus d'une heure, de traiter certains de ses collègues, élus du peuple comme lui, est inqualifiable. Elle ne correspond pas à nos habitudes suisses. Elle n'est pas dans les tonalités de notre politique.
J'ai passé des années au Palais fédéral, comme correspondant, je suis la politique dans notre pays depuis quatre décennies, j'ai animé des milliers de débats politiques, dont une quantité dans les Pas perdus des Chambres fédérales ou de Parlements cantonaux, je n'ai jamais vu un Président de législatif arborer des airs aussi caporalesques, distribuant admonestations et avertissements à la cantonade, infantilisant ses collègues, robotisant sa lecture du règlement comme un glacial vérificateur des machines dans une usine. Cela n'est pas digne de notre démocratie suisse.
Je n'aborderai pas ici le fond - savoir dans quel degré d'urgence il fallait traiter le débat sur la réforme du C.O. - mais la forme. Un groupe, le PLR, s'est senti profondément lésé par une procédure qui ne lui paraissait pas conforme. Des élus de ce groupe, éminents juristes, comme Cyril Aellen ou Murat Julian Alder, ont tenté de faire valoir leurs arguments. On leur a coupé le sifflet. On leur a éteint le micro. On les a rabroués. On les a "avertis". C'est juste si le Sautier n'a pas été chargé de les coiffer d'un bonnet d'âne.
Le Président, dans toute cette affaire, a fait preuve d'un autoritarisme qui ne ressemble pas à nos coutumes parlementaires. A-t-il agi pour l'intérêt général, ou pour celui de son parti ? Je n'ai pas la réponse à cette question. Mais son comportement n'a pas été digne de sa fonction. C'est tout.
Pascal Décaillet