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Commentaires GHI - Page 215

  • Grand Genève : la parole au peuple !

     

    Publié dans GHI - Mercredi 21.05.14

     

    Le Grand Genève, ce dimanche 18 mai, s’est fait tout petit. Par la grâce d’un vote du peuple souverain, qui a refusé, à 51,1%, de cofinancer les parkings P+R en France voisine. Il s’agissait, tout le monde en avait convenu durant la campagne, d’un vote symbolique. Eh bien c’est fait, le symbole est là : une majorité du corps électoral a donné le signal d’un coup d’arrêt à l’idéologie du « Grand Genève », prônée par le Conseil d’Etat sans la moindre assise populaire. Une approche hors sol, théorique, concoctée en haut lieu sans avoir requis l’aval de la population. Ce dimanche, le peuple n’a pas dit non à la collaboration avec nos voisins, il n’a en rien stigmatisé ces derniers, ni l’amitié qui nous lie à eux. Il a juste dit non à une conception géométrique, abstraite, tricotée au-dessus de lui, dans quelques cercles lointains de décideurs.

     

    Dans l’actuel « Grand Genève », tout est faux. A commencer par ce nom, qui respire la suffisance et installe la fiction d’une région dont Genève serait la capitale. C’est sans doute vrai économiquement, mais totalement faux sur le plan institutionnel : aussi proches que nous soyons de nos voisins français, aussi intimes soient nos liens sur le marché du travail, il n’en reste pas moins qu’entre Annemasse et Genève, Saint-Julien et Genève, Ferney et Genève, existe une frontière nationale. Entre un pays qui s’appelle la France, et un autre qui s’appelle la Suisse. Nous sommes proches, amis, respirons le même air sous le même ciel, mais nous sommes les produits d’une Histoire différente, d’alliances différentes, de rattachements différents au cours des siècles. Le nier, le passer par pertes et profits au nom d’une idéologie, c’est courir à la catastrophe : on ne construit pas une politique sur du sable, mais sur des réalités.

     

    Oui, les frontières, ça existe encore. Peut-être même ont –elles de très beaux jours devant elles, et l’illusion de conglomérats multinationaux est-elle à bout de souffle. Prochain indice tangible : les élections européennes du 25 mai prochain. Je vous incite cordialement à y prêter quelque attention. Les peuples de ce continent sont en phase de réveil. Ils aspirent à prendre en mains leurs destins par des élans citoyens venus d’en bas. De plus en plus, ils se méfient des technocrates. Le peuple de Genève, qui n’est ni meilleur ni pire qu’un autre, partage ces aspirations. Il est très ouvert aux échanges avec les Départements français qui nous entourent, ne nourrit nul ressentiment pour leurs habitants, se félicite de la vitalité économique de la région. Mais il commence à en avoir assez que quelques élites, là-haut, dessinent sans le consulter les contours d’une collaboration économique, voire institutionnelle et politique.

     

    Le corps des citoyens genevois doit pouvoir se prononcer sur le destin transfrontalier de son canton. Il nous faut un vaste débat populaire, où tous pourront s’exprimer. Il nous faut un objet de vote précis, lisible, identifiable, et non une usine à gaz dans le brouillard. Et un beau dimanche, nous trancherons. Nous dirons oui. Ou nous dirons non. Mais ce sera notre décision. Elle sera puissante, légitime. Alors que pour l’heure, les marchands de sable nous empêtrent et nous enfument. Citoyens, reprenons notre pouvoir.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Rénovons nos écoles délabrées !

     

    Publié dans GHI - 14 et 15 mai 2014


     
    A Genève, certaines écoles sont en lambeaux. Des bâtiments scolaires ayant mal supporté le poids des ans, et tout simplement plus dignes d’une République qui, à juste titre, entend faire de la formation l’une de ses priorités. Il ne s’agit pas, pour les élèves, les professeurs et le personnel administratif, de revendiquer un quelconque luxe. Mais simplement, la décence. Pendant plusieurs décennies, les pouvoirs successifs ont négligé la tâche qui incombe à tout propriétaire de bien immobilier : consacrer quelque 3% de l’investissement aux travaux de réfection et de rénovation. Résultats : des écoles naguère modernes tombent aujourd’hui en décrépitude. Le corps des citoyens doit réagir : il faut revoir les choix dans les investissements, et refaire des écoles une priorité. Comme sous Chavanne.


     
    Oui, sous ce grand conseiller d’Etat, l’un des plus importants de l’après-guerre, Genève a beaucoup construit. C’était le baby-boom, il fallait faire vite, on a beaucoup utilisé le béton, avec plus ou moins de bonheur. Mais le béton, dans les écoles comme dans les barrages, vieillit. Il faut constamment l’entretenir. Souvent, on ne l’a pas fait. Aujourd’hui, nous avons des écoles comme le Collège de Saussure, au Petit-Lancy, ou le Cycle d’Orientation du Renard, au Lignon, où la situation n’est plus supportable. Nous les citoyens, avons comme devoir d’Etat et de solidarité de nous mobiliser, faire pression sur les politiques, pour qu’élèves et enseignants puissent accomplir leurs tâches dans des conditions qui soient celles de l’un des pays les plus prospères de la planète, et non d’une République bananière qui aurait tout gaspillé et négligé le bien commun.


     
    Au Collège de Saussure, parents et élèves ont pris les choses en mains. C’est une démarche magnifique, citoyenne, qui doit être entendue. Ensemble, ils déposent au Grand Conseil la pétition « Étudier dans des conditions décentes ». Ils relèvent la mauvaise isolation du Collège, les émissions de CO2, le terrain de sport à l’abandon. Au C.O. Renard (Lignon), dont les travaux de rénovation ne doivent débuter qu’en 2019, ils revendiquent le droit pour leurs enfants d’étudier dans des conditions récentes. D’autres bâtiments scolaires à Genève sont trop vétustes. Encore une fois, il ne s’agit pas de créer des écoles cinq étoiles, mais juste, pour la République, de donner au enseignants et aux élèves le signal d’un certain niveau auquel elle veut bien considérer le monde de la formation. Pour ma part, j’ai toujours été parfaitement clair : l’école doit être notre priorité no 1.


     
    Dans le même temps, comme nous l’annoncions ici la semaine dernière, l’Office des bâtiments a déclaré le 30 avril en Commission des finances qu’il fallait chiffrer à 750 millions les besoins de l’Etat pour la rénovation de ses immeubles. Eh bien ces travaux, en accélérant le calendrier et en instaurant un ordre drastique de priorités chronologiques, il va falloir les entreprendre. La population ne comprendrait pas que le Canton ne le fasse pas. Alors qu’il ne cesse de nous brandir, comme un miroir aux alouettes, les gratte-ciel du PAV, les travaux somptuaires autour du CEVA ou certains investissements sur territoire français.


     
    Pascal Décaillet


     
     

  • Béatrice et les orléanistes

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 19.03.14

     

    Béatrice Fuchs, à Genève, c’est un visage, un engagement, une voix. Présidente du Cercle Cantonal du Faubourg, véritable bastion du radicalisme fazyste, populaire et cassoulet, cette infatigable militante arpente le terrain, depuis des années, pour faire élire ses candidats. Elle a roulé pour Pierre Maudet. Elle a usé ses chaussures pour François Longchamp. Par tous les temps, de pluie ou de vent, elle a battu la semelle. Toujours de bonne humeur, toujours positive. La militante de rêve.

     

    Bonaparte s’exposait-il autant que ses grenadiers de première ligne ? Sans doute pas, encore qu’il fût courageux, comme il l’avait montré sur le pont d’Arcole. Mais enfin, après la bataille, il affichait au moins l’élémentaire reconnaissance de leur tirer l’oreille, sublime signe d’affection. Je ne suis pas exagérément persuadé que les héros de Béatrice aient eu, eux, la courtoisie d’y penser. Alors, Mme Fuchs a craqué. Lundi 17 mars, elle est venue sur le plateau de Genève à chaud. Et elle dit ce qu’elle avait sur le cœur.

     

    Dans ce parti fusionné, où l’aile de l’argent pèse de tout son poids, elle ne reconnaît plus les valeurs historiques du radicalisme genevois. Elle aime l’Etat, elle aime le peuple. La dimension patricienne, ou juste l’arrivisme orléaniste, ne sont pas les siennes. Oui, elle l’a dit. Et elle a eu raison. Bravo, Béatrice.

     

     

    Pascal Décaillet