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Commentaires GHI - Page 197

  • Ne restons pas inertes !

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    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 18.11.15

     

    La France est atteinte. Meurtrie. Notre grand voisin souffre, et nous sommes en totale sympathie avec lui. Il souffre, et, comme toujours dans ces cas-là, montre une grande dignité dans l’adversité. Il y a le poids de l’Histoire, où le sang a tant coulé (prenez la Grande Guerre : en moyenne mille morts par jour pendant quatre ans, du 2 août au 11 novembre 1918, puis l’autre Guerre mondiale, les conflits coloniaux, leurs conséquences en Métropole, les horreurs de l’OAS), l’attachement aux valeurs de la République, l’impeccable tenue de tous, franchement la France, dans ces moments, nous donne une leçon.

     

    Et la Suisse ? Notre Histoire n’a évidemment rien de comparable à celle de nos voisins, nous n’avons pas eu d’épisode colonial, ni le même type d’immigration, ne sommes pas partie prenante à l’affaire syrienne, ce sont des différences majeures. Pour autant, rien ne nous garantit que notre territoire national ne devienne pas, un jour, pour une raison ou pour une autre, une cible. Notre structure de société, fondée sur un Etat de droit, la primauté des institutions, le respect des différences, celui des consciences, des religions, tout cela nous rapproche de la France. Il aura d’ailleurs fallu ces tragédies pour aiguiser notre conscience de cette proximité : depuis le soir du vendredi 13 novembre, nous les Suisses n’envisageons plus la France par ce qui nous sépare (démocratie directe, fédéralisme), mais bien par ce qui nous rapproche, et qui est, au fond, immense. Face à ceux qui planifient ces attentats, veulent détruire nos sociétés, nous faisons naturellement corps.

     

    Mais face au drame, la Suisse, à commencer par ses autorités, ne saurait se satisfaire d’émettre de la compassion. Une fois passées les minutes de silence, la coloration du jet d’eau, les messages de sympathie, nous devons très vite passer à une autre dimension : entreprendre toutes choses, oui tout ce qui est humainement possible, pour nous prémunir au maximum du pire. En sachant que même avec toutes les précautions du monde, l’horreur peut encore se produire. Nulle protection n’est absolue, nulle frontière n’est totalement étanche, tout au plus pouvons-nous augmenter au maximum le degré de précaution. Aujourd’hui, nous en sommes loin. Il faut donc agir, sans tarder. Notre ministre cantonal de la Sécurité, Pierre Maudet, qui était, samedi 14 novembre, entre 17h et 18h, sur le plateau de notre émission spéciale, est un homme compétent et responsable. Il est d’une génération capable, mentalement, de sculpter une autre image de l’ennemi que l’arrivée d’une colonne des chars en Suisse orientale, il est doté d’un sens aigu du renseignement, bref il mérite qu’on lui fasse confiance dans ces questions où notre sécurité est en jeu.

     

    Au niveau suisse, il s’agira d’augmenter drastiquement les contrôles aux frontières, donner à nos services de renseignements les moyens de leur action, mettre l’accent sur l’informatique et la cybercriminalité, augmenter les effectifs des gardes-frontière. Et, plus que tout, faire front, dans l’opinion publique, pour faciliter le travail des autorités. Nous n’avons rien à craindre, il ne s’agit pas de ficher une nouvelle fois la population. Mais de repérer, cibler, et neutraliser ceux qui, le jour venu, auraient hélas pour dessein de nous détruire. Face à ces enjeux-là, pas d’états d’âme. Il en va notre intégrité à tous, au sein d’un pays que nous aimons.

     

    Pascal Décaillet

     

  • C'est ça, le scrutin majoritaire ?

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 21.10.15

     

    Enfant, puis adolescent, j’étais un fervent partisan du système majoritaire. Notamment l’uninominal à deux tours des législatives françaises, depuis la Cinquième République. C’était sous de Gaulle. Dans ce mode électoral, j’admirais la clarté du choix, puis la cohérence des décisions prises à l’Assemblée.

     

    Eh bien cette admiration, c’est du passé. Quand je vois ce qui se passe chez nous, tiens par exemple à Genève pour le second tour de l’élection au Conseil des Etats, tout ce jeu de dupes, tout cet incroyable maquignonnage, toutes ces chutes de masques, me donnent la nausée. A moi, comme à l’immense majorité de l’électorat.

     

    Au premier tour, Mme Maury Pasquier et M. Cramer sont en tête. L’élection est à deux tours, et les autres (Entente, Nouvelle Force) ont bien sûr le droit de recomposer leurs forces, c’est le jeu. Mais il y a la manière ! Ces présidents de partis qui disent blanc un jour, noir le lendemain, oui avec la tête, non avec le cœur, devant un public qui n’est évidemment pas dupe, quelle image de la démocratie ?

     

    Alors voilà, j’ignore qui sera élu aux Etats. Mais je préfère désormais la bonne et brave simplicité du scrutin proportionnel : ceux qui arrivent en tête sont élus. Ça nous évitera la vanité des paroles, le piment sucré des contradictions, la dissolution du politique dans l’illisible, le règne du trompe –l’œil et des salamalecs.

     

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Pascal aime Eveline - Voici pourquoi...

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    Commentaire publié dans GHI . Mercredi 14.10.15

     

    « Eveline Widmer-Schlumpf a fait du très bon travail » : propos tenus dans la Tribune de Genève, lundi 12 octobre, par Pascal Couchepin. Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’hommage du Valaisan à la Grisonne ne fera pas l’unanimité au sein du parti de l’ancien Président de la Confédération, le PLR. Dans cette formation, de nombreuses voix s’élèvent pour inviter les parlementaires fédéraux à ne pas réélire l’actuelle ministre des Finances au Conseil fédéral, en décembre prochain. On lui reproche sa gestion des conflits financiers internationaux, sa génuflexion devant ses partenaires de négociation, à Paris, à Washington ou à Bruxelles.

     

    Dès lors, pourquoi ces mots de Couchepin ? Où en chercher la cause, si ce n’est dans le Péché originel du 12 décembre 2007 ? Entendez, le complot fomenté par un pronunciamiento de parlementaires fédéraux contre Christoph Blocher. Ne pas le réélire. Aller chercher, à Coire, la ministre cantonale grisonne des Finances, comme figure de remplacement. Avec son accord, bien sûr. Et ça a parfaitement marché ! Dans les conjurés, il y avait le socialiste Christian Levrat, le Vert Ueli Leuenberger, le PDC Christophe Darbellay.

     

    Et Pascal Couchepin ? Était-il dans le secret des dieux ? Nous n’en saurons rien. Mais le départ de Blocher l’a bien arrangé, il y avait un coq de trop dans cette cour, un coq de combat, comme lui, gênant, rival. Alors, dans ces conditions, Mme Widmer-Schlumpf, on l’aime bien. On sait se souvenir qu’elle a rendu service. Et même si une grande partie du PLR ourdit maintenant contre elle, eh bien, de son promontoire octodurien, on lui demeurera fidèle. La politique n’est-elle pas, ainsi considérée, la chose la plus simple du monde ?

     

    Pascal Décaillet