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Commentaires GHI - Page 129

  • Les impôts : le fruit de notre sueur !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 15.04.20

     

    Nous sommes au cœur d’une crise majeure, je ne vous fais pas un dessin. Elle est avant tout sanitaire, et nous devons bien sûr, chaque fois, rappeler cette priorité. Mais elle est, immédiatement après, d’ordre économique et social. Car ces deux domaines vont ensemble : l’un ne saurait exister sans l’autre. Il faut d’abord l’économie, pour générer du profit. Puis, la solidarité, pour redistribuer : cela s’appelle le social. Sans les entrepreneurs, sans les travailleurs, salariés ou indépendants, sans les énergies créatrices de chacun d’entre nous lorsqu’il produit une activité professionnelle, sans nos efforts parfois sacrificiels, nulle cohésion sociale n’est envisageable.

     

    La Suisse, déjà, taxe à fond le travail. A fond, et même franchement trop. Lorsque vous êtes indépendant, par exemple, vous payez seul l’intégralité (et non la moitié, comme un salarié) de vos assurances sociales (AVS, etc.), de votre prévoyance retraite, et si vous avez le malheur de dégager un revenu vous plaçant dans la classe moyenne, alors c’est l’impôt qui violemment vient aspirer vos gains. Oui, le travail est trop taxé, il faut inventer de nouvelles formes de fiscalité. A cet égard, l’idée de micro-taxe (une initiative a été lancée) sur les transactions financières est une piste à étudier très sérieusement. Tout comme celle d’une taxe sur les géants numériques mondialisés, qui déferlent sur nos services en Suisse, sans pour l’heure être soumis à l’impôt. Ces nouvelles formes, impérativement, doivent permettre d’alléger la taxation du travail, qui devient étouffante, et n’incite guère à l’effort.

     

    Et puis surtout, cette crise va nous coûter très cher. Berne dégage des milliards, les Cantons des centaines de millions. Cet argent il faudra bien que quelqu’un le paye. Il n’est pas question, à mes yeux, que le contribuable genevois, déjà le plus taxé de Suisse, doive passer encore plus à la caisse. La classe moyenne de ce Canton (les gens qui travaillent, et n’arrivent pas à mettre un sou de côté, tant on les taxe) est déjà en voie d’étranglement. Il est encore moins question que l’Etat creuse encore davantage une dette déjà phénoménale. La légèreté avec laquelle cette hypothèse a été avancée par certains conseillers d’Etat est tout simplement consternante. Petit entrepreneur, je suis partisan d’une économie simple, prudente, et suis totalement opposé à toute forme d’endettement, y compris sous le prétexte (tellement facile !) « d’investissements ». La dette, c’est un boulet. La dette d’Etat, c’est un cadeau empoisonné pour nos enfants.

     

    Bref, nos autorités ont sacrément intérêt à apprendre à compter. Se souvenir que l’argent de l’Etat, c’est l’argent du peuple. Redimensionner l’ensemble de la fonction publique. Privilégier les postes essentiels au service de la population. Renoncer à des secteurs d’intendance, qui ne sont pas vitaux. C’est dans cet esprit que nos édiles doivent travailler. Avec rigueur, sérieux, et un immense respect pour les contribuables, qui ont donné à l’Etat le fruit de leur labeur. Le fruit de leur sueur.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

     

     

     

  • Le confinement n'est pas un thème !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 08.04.20

     

    Désolé si je jette un froid, mais je considère qu’on parle beaucoup trop du confinement. Je ne porte pas, ici, de jugement sur les décisions sanitaires de nos autorités. J’en porte un – et il est sévère – sur les décisions économiques, notamment l’ordre linéaire, sans nuances ni discernement, de fermer des dizaines de milliers d’entreprises, y compris celles où le respect des distances réglementaires ne pose aucun problème. Mais je note une chose : on érige beaucoup trop le confinement en sujet de conversation, de journal intime, de réflexions partagées. Alors qu’à mes yeux, le confinement n’est pas un thème.

     

    Le thème, c’est la situation économique désastreuse dans laquelle nos autorités ont aveuglément jeté la Suisse. Le thème, c’est l’urgente nécessité de se retrousser les manches, pour relever notre pays. Le thème, c’est la survie de nos entreprises, qui étaient encore, voici quelques semaines, parmi les plus compétitives du monde. Le thème, c’est laisser entreprendre les entrepreneurs, les laisser travailler, leur foutre la paix avec la paperasse et les formalités, les laisser vivre, respirer, exister. A commencer par les indépendants, les toutes petites entreprises, deux ou trois personnes, parfois une seule, mais habitées par la fougue. Ce sont ces gens-là qui relèveront notre pays.

     

    L’effet pervers, sur lequel l’Histoire portera un regard sévère, c’est la complaisance opérée par le confinement sur les âmes et les consciences. Lorsqu’on est salarié, et que le salaire tombe à la fin du mois, ou même lorsqu’on est chômeur, avec 80% du salaire pendant deux ans, on peut sans doute mieux prendre son mal en patience, chez soi, que si on est indépendant, privé de tout revenu par décision d’en haut, angoissé pour la suite. Il ne s’agit pas d’ériger une catégorie de notre peuple contre une autre, la solidarité exige l’union. Mais enfin, il ne s’agit pas non plus, pour autant, de taire une ligne de fracture majeure entre deux systèmes de rémunération, deux rapports au monde du travail. C’est peu dire que la seconde catégorie trouvera moins de délices à tenir son journal du confinement, à faire du style sur une situation sans précédent, où chacun, sans l’avoir voulu, se retrouve reclus chez soi.

     

    Alors oui, je viens crier ici que le confinement n’est pas un thème ! Nous devons bien sûr respecter les consignes. Mais rien ne nous empêche, tout en les appliquant, d’exercer notre esprit critique ! Nos autorités, fédérales ou cantonales, nous ont imposé des normes de distance, d’hygiène, de précautions, fort bien. Elles ne nous ont pas interdit de penser ! Ni de nous exprimer, dans l’espace public, pour parler d’autre chose que de notre quotidien de confinés ! Ni d’exprimer des désaccords sur les décisions économiques. Ni d’exhorter nos législatifs, qui roupillent, à reprendre leur boulot, sous une forme ou sous une autre ! En bref, nous avons mieux à faire que raconter nos confinements. Par exemple, entreprendre toutes choses pour reprendre au plus vite le boulot. Histoire de sauver notre pays.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

  • Toulon, novembre 42

     

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 01.04.20

     

    Résumons. Nous avions, il y a encore un mois, l’une des meilleures économies du monde. Nos autorités, pour des raisons que nous ne jugerons pas ici, ont décidé de la foutre en l’air, purement et simplement, et envoyant tout le monde à la maison. Elles vident les caisses des entreprises, laissent fondre les épargnes des individus, mais multiplient les conférences de presse pour nous promettre que tout cela sera compensé, au mieux.

     

    Nous assistons, sans rien pouvoir faire, à un sabordage qui n’est pas sans rappeler celui de la Flotte française à Toulon, en novembre 1942 : pour la bonne cause, on bazarde l’outil du combat, les armes du salut. On le laisse couler, mais on vient aussitôt nous échafauder mille plans, sur mille comètes, pour que tout s’arrange peu ou prou. En attendant, les navires coulés gisent dans les sables, en fond de mer.

     

    Économiquement, la Suisse procède à l’opération la plus surréaliste de son Histoire. Elle appauvrit le peuple, pour mieux venir lui faire l’aumône. Elle paralyse un système incroyablement performant, mais nous tient déjà des discours sur le retour au mouvement. Elle tue, puis nous annonce la résurrection.

     

    La perversité de ce double mouvement, détruire puis panser les plaies, fera l’objet, plus tard, d’une foule de thèses de doctorats, d’études et d’ouvrages. L’Histoire jugera, il est possible qu’elle se montre sévère. Pour l’heure, serrons les coudes. Et surtout, gardons notre esprit critique. Cela, aucun expert de Berne ne pourra nous l’ôter.

     

    Pascal Décaillet