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  • La raison du plus fort

     
    Sur le vif - Mercredi 01.03.23 - 16.32h
     
     
    Je n'ai jamais cru, une seule seconde, au "droit international".
     
    Il n'existe pas de droit international. La politique est un rapport de forces, d'une violence inouïe. Elle l'est à tous les niveaux, parce qu'elle implique le jeu du pouvoir entre les humains, dans toute sa noirceur.
     
    On a commencé à parler de "droit international", surtout, à partir de 1919, après l'horreur absolue de la Grande Guerre. Ce fut Versailles, la loi du vainqueur, la folie d'un Clemenceau qui imposa (contre Wilson) à l'Allemagne des "Réparations" dont on connaît les conséquences. On a fondé la SDN, dont on a pu savourer l'efficacité.
     
    On nous a gargarisés de "droit international" depuis 1945. En réalité, un édifice occidental, satellitaire à l'hégémonie des Etats-Unis d'Amérique.
     
    On nous a bassinés de "droit international" pendant toutes les Guerres balkaniques, dans les années 1990. En vérité, la Pax americana ! Sur les bancs des accusés, toujours les Serbes. Il fallait un alibi judiciaire pour justifier la création d'un Grand Méchant par Washington, qui voulait juste avancer ses pions économiques (et énergétiques !) dans les Balkans.
     
    Il n'existe pas de "droit international". Il n'existe, comme dans la fable du loup et de l'agneau, que la raison du plus fort.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Laisser croupir nos retraités, c'est dégueulasse !

     
    Sur le vif - Mercredi 01.03.23 - 14.25h
     
     
    On déverse des sommes colossales dans le gouffre à millions de l'asile. Et on refuse le moindre geste dans l'adaptation des rentes de nos retraités. C'est purement et simplement dégueulasse.
     
    Nos retraités, j'insiste sur le possessif. Parce qu'il est affectif, il indique une communauté nationale d'appartenance, en allemand on dit "Gemeinschaft".
     
    Les nôtres, oui. Nos pères, nos mères. Nos compatriotes. Le lien du sang, celui de la Patrie. Cette communauté doit être placée en tête de nos priorités, en termes de solidarité.
     
    Aujourd'hui, c'est le contraire. On sanctifie l'Autre, on laisse croupir le Nôtre. C'est immonde. C'est contraire à tout ce qui fonde l'instinct national, l'essence même d'un pays. Car il faut délimiter, il faut des frontières, le "monde" n'existe pas, ni "l'universel" : seul existe l'instinct de survie de communautés rivales. Le reste, c'est du pipeau, du catéchisme, de la floraison d'utopie dans nos âmes en jachère.
     
    D'abord, les nôtres. Et parmi les nôtres, les plus fragiles. Nos personnes âgées en font partie : leurs conditions de vie doivent être impérativement améliorées. Oui, on commence par ça. Et après, SEULEMENT APRÈS, on envisage éventuellement de soulager la misère du monde.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Le débat, c'est fini. Place au combat !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 01.03.23

     

    A l’école, on nous apprend à argumenter. Je me souviens, dès l’âge de treize ans, de mes premières dissertations : que pensez-vous de la peine de mort ? J’étais résolument contre, le suis toujours, mais il fallait entrer dans la mécanique ternaire, un peu convenue, thèse, antithèse, synthèse, où même l’opposant farouche à la peine capitale, que j’étais, devait consacrer un paragraphe aux arguments des partisans. C’était scolaire, ennuyeux à mourir, j’ai très vite préféré l’explication de texte : on prend le passage d’une œuvre, on le décortique, on tente de dégager les ressorts du langage, l’usage des mots, le rythme, les silences, la musique des syllabes, le processus d’écriture.

     

    Thèse, antithèse, synthèse : c’était très bateau, comme exercice, mais c’était réputé avoir la vertu de nous faire entrer dans la pensée de l’autre. Ainsi, le débat. Radiophonique, télévisé. On prend des gens d’opinions opposées, ils s’expliquent, le ton monte parfois, mais globalement on s’écoute, c’est en tout cas la conception que j’en ai. Mais franchement, à part la catharsis, la vivacité démocratique, la polyphonie, la belle humanité d’une rencontre où des antagonistes se respectent, nul débat ne change la face du monde. Dans l’écrasante majorité des cas, auprès des auditeurs, ou spectateurs, il conforte l’opinion qu’ils avaient déjà.

     

    J’aime organiser des débats. Parce que je suis un homme de voix, de direct, de radio. Mais en même temps, je vois bien que nous entrons dans un autre monde : celui du combat. Il faut être réaliste : les gens s’écoutent de moins en moins. Ils se recroquevillent dans des communautés d’idées, de visions du monde, vitupèrent l’autre en son absence, se confortent mutuellement. Cela s’appelle des meutes. Parfois sauvages, parfois phalanges, parfois joyeuses, jouissant du verbe, parfois décaties, revêches, revanchardes. Nul d’entre nous n’y échappe. C’est la nature humaine, notre nature. C’est la noirceur de chacune de nos âmes, nos cicatrices, nos souffrances, nos amertumes.

     

    Ce repli, l’époque s’y prête. Guerre en Ukraine, promesses d’Apocalypse climatique, communautarisme fragmenté autour de questions « sociétales », exacerbation de tout ce qui touche au genre, à la couleur de la peau : les sujets sont innombrables, où nous n’avons même plus envie d’ouvrir le débat. Mais juste la force, pour les plus déterminés d’entre nous, de livrer le combat. Le désert de la parole partagée précède les guerres. Surgit un moment où l’on parle seulement aux siens, on les compte, on les rassemble. L’ennemi (oui, il faut oser ce terme, et parfois le préférer à celui, trop doux, d’adversaire), on ne lui parle plus. On coupe les canaux de communication. Drôle de guerre ? Oui, Ligne Maginot, ou Siegfried, tranchées, chiens de faïence, le grand silence qui précède les chocs frontaux.

     

    Nous sommes entrés dans ce processus-là. Le temps des soliloques antagonistes se substitue à l’élégance feinte de la disputatio. Le verbe, un jour, deviendra poudre. Et peut-être, un autre jour encore, renaîtra-t-il. Mais ce sera dans un autre monde : celui d’après.

     

    Pascal Décaillet