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  • Pierre Mauroy, l'anti-bobo

     
    Sur le vif - Mardi 19.09.23 - 09.10h
     
     
    Avec émotion, j'ai revu hier soir le documentaire de Toute l'Histoire sur Pierre Mauroy. Je ne suis pas socialiste, mais je respecte infiniment le socialisme historique, celui qui défend le travail et les travailleurs, lutte pour améliorer leurs conditions, veut l'égalité des chances, et celle des droits.
     
    Ce que je ne supporte pas, c'est l'évolution "sociétale" d'une partie de la gauche, sous l'impulsion de quelques bobos urbains, moutonniers face à la première mode lancée par des "chercheurs en sciences sociales". Insupportable, l'obsession sur les questions de genre, de couleur de la peau. Insupportable, la relecture de l'Histoire à travers les jugements moraux d'aujourd'hui. Insupportable, l'écriture inclusive, pollution permanente, liturgie des ploucs.
     
    J'aime Mauroy, depuis toujours, déjà bien avant le 10 mai 1981. J'aime le socialisme issu du Nord, celui des mines et de la sidérurgie. J'aime la sociale-démocratie allemande surgie de la Ruhr et d'un siècle de luttes, depuis Bismarck, pour la protection sociale.
     
    Le film de Toute l'Histoire nous brosse le portrait d'un éternel combattant, dans l'ombre de Mitterrand dont il n'avait ni le génie, ni le cynisme, ni le machiavélisme, ni la culture. Mais Pierre Mauroy, toute sa vie, s'est battu pour la fin du mois. Il voulait croire en un monde meilleur. Il était habité par une idée du progrès que je ne partage pas, mais respecte. Il pensait que les générations allaient s'améliorant, il avait tort, mais c'était son ressort pour défendre les plus faibles.
     
    Pierre Mauroy, un homme qui sent la mine et les bassins industriels du Nord. Le vrai travail, celui qui épuise. Ces gens-là, il les a défendus. Pierre Mauroy, l'anti-bobo. Hommage à la vertu, au sens romain, du combat de toute sa vie.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Des actes, pas du blabla !

     

    Sur le vif - Lundi 18.09.23 - 09.23h


    La tradition, très helvétique, des "Cent jours" d'un magistrat exécutif est totalement absurde.

    Les candidats ont des mois pour faire campagne. Ils ne s'en privent pas. Promesses, plans sur la comète, c'est fait, c'est derrière. Si on reprend la parole après cent jours, désolé, mais ça ne peut être pour annoncer un nouveau "plan d'action". Encore moins, des "États généraux". Où cela ? Dans la Salle du Jeu de Paume ?

    Le corps des citoyens en a marre des "plans d'action". Marre des paroles. Marre du blabla. Nous voulons des actes. En cette période de crise intense du pouvoir d'achat, d'étouffement de la classe moyenne par les primes maladie et la fiscalité, il nous faut des mesures rapides, concrètes, efficaces. Le verbe politique ne fait plus rêver personne. Les beaux parleurs ont calciné le dernier kopeck de leur crédit politique. Nous avons besoin de silence et d'action.



    Pascal Décaillet

  • Passion viscérale

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 13.09.23

     

    Toute ma vie de journaliste, bientôt quatre décennies, je l’ai consacrée à la politique. Non pour me faire élire, je n’ai jamais été candidat à aucun poste. Mais pour la faire connaître, au plus grand nombre. Par des débats, des commentaires, des prises de position claires et tranchées, bref tout ce qui peut nourrir une passion viscérale pour la Cité.

     

    C’est quoi, cette passion, qui nous réunit tous, hommes et femmes politiques, journalistes, chroniqueurs, citoyens engagés ? C’est une idée très supérieure : celle que la volonté humaine peut exercer de l’influence sur le cours naturel des choses. Faire reculer la loi du plus fort, la jungle, au profit d’une organisation majoritairement consentie.

     

    Rien que ça, c’est mille fois plus puissant que savoir si on est de droite ou de gauche. C’est l’ambition, exprimée par Jean-Jacques Rousseau, d’un Contrat social. C’est le pari des législateurs de l’Athènes ancienne, comme Solon (640-558 av. J.-C.), d’une codification qu’on appelle la loi. C’est le discours de Périclès (495-429 av. J.-C.), relaté par le génial historien Thucydide, quand il explique au monde ce que les Athéniens entendent par « démocratie ». Je vous recommande ce passage extraordinaire, dans la « Guerre du Péloponnèse ».

     

    La passion politique, c’est simplement vouloir que la trace humaine soit possible, face au cours du destin. C’est déjà vertigineux, non ?

     

    Pascal Décaillet