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  • L'UDC, Méphisto, les âmes apeurées

     
    Sur le vif - Lundi 25.09.23 -16.22h
     
     
    A moins de quatre semaines des élections, les attaques se multiplient contre l'UDC. Pour ce parti, c'est une excellente nouvelle : la perspective d'une victoire sans appel de sa part fait peur.
     
    Alors, chez l'adversaire, perle l'angoisse de perdre. C'est le moment classique, face au spectre de la déroute, où le combattant mal préparé préfère hurler que livrer combat sur le terrain. En politique, le champ de bataille, c'est celui des idées. Mais déjà le sol se dérobe, l'argument ne sort plus, on compense par l'attaque sous la ceinture, le hurlement.
     
    Ca n'est pas le péan, le chant de guerre des Grecs, celui de Salamine, qui était arme de guerre, au même titre que le geste de l'archer. Non, c'est le surgissement désorienté de la parole, la syllabe qui s'enfuit sous la transpiration, on ne pense plus, on ne parle plus, on vocifère.
     
    Apeurées dans les premières fanges du marais, ces âmes errantes commettent la plus élémentaire des erreurs. A la guerre, il ne faut jamais parler de l'ennemi. L'évoquer, c'est lui donner vie. Le diaboliser, c'est lui offrir l'un des plus beaux rôles de notre Histoire littéraire : celui de Méphisto, au début de la tragédie de Goethe, dans son premier dialogue avec le Docteur Faust. "Qui es-tu donc", lui demande le héros ? Et lui, le diable, qui lui répond simplement : "Ich bin der Geist, der stets verneint".
     
    "Je suis l'esprit qui toujours dit non".
     
     
    Pascal Décaillet

  • Merci, Angela !

     
    Sur le vif - Dimanche 24.09.23 - 15.19h
     
     
    Des "activistes" tentent d'empêcher le Marathon de Berlin" (Blick).
     
    Continuez, les enfants, continuez, jusqu'au 22 octobre !
     
    Ah, au fait, un détail : tandis que gesticulent les zigomars, dans tous les Länder de l'ex-DDR (Thuringe, Saxe, Saxe-Anhalt, Brandebourg, Mecklenburg-Vorpommern), toutes régions où je me rends régulièrement, les Verts dégringolent.
     
    Dans toute l'ex-DDR, un parti est désormais en tête dans les sondages : l'AfD.
     
    La réalité de l'Allemagne d'aujourd'hui, c'est ça. Effondrement des partis traditionnels qui ont fait l'Allemagne moderne, à commencer par le SPD. Et montée inexorable de l'AfD.
     
    Merci, Angela !
     
     
    Pascal Décaillet

  • Mahler : souffrance et extase

     
    Sur le vif - Samedi 23.09.23 - 09.23h
     
     
    J’ai laissé monter en moi, toute la nuit, le Lied von der Erde écouté hier soir sur Stingray Classica, dans la saisissante version de Simon Rattle, avec l'Orchestre philharmonique tchèque. Magdalena Kožená (mezzo), Simon O'Neill (ténor).
     
    C’est une œuvre physique. Elle passe par le ventre. La musique de Gustav Mahler, mais aussi les syllabes, y sont fermentation, macération, chimie de la vie. Ça vient poindre d’en bas, ça s’élève vers le sublime. Chaque note constitue ce miracle.
     
    Dans les cors et les vents, la gravité d’un Richard Strauss, celui des grands solos, des Lieder. Dans les cordes, la joie villageoise de certains passages de Schubert. La musique de Mahler est, comme celle de Bruckner, profondément autrichienne. Et elle est, dans le feu de retours instrumentaux, ontologiquement allemande. Wagner était passé par là, il fallait lui survivre.
     
    Pour la voix humaine, une exceptionnelle difficulté. Mais, pour le chanteur, la cantatrice, l’accomplissement absolu. Souffrance, extase. Mahler est plus qu’un musicien. C’est la voix de l’humain dans la matière du monde.
     
     
    Pascal Décaillet