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Mahler : souffrance et extase

 
Sur le vif - Samedi 23.09.23 - 09.23h
 
 
J’ai laissé monter en moi, toute la nuit, le Lied von der Erde écouté hier soir sur Stingray Classica, dans la saisissante version de Simon Rattle, avec l'Orchestre philharmonique tchèque. Magdalena Kožená (mezzo), Simon O'Neill (ténor).
 
C’est une œuvre physique. Elle passe par le ventre. La musique de Gustav Mahler, mais aussi les syllabes, y sont fermentation, macération, chimie de la vie. Ça vient poindre d’en bas, ça s’élève vers le sublime. Chaque note constitue ce miracle.
 
Dans les cors et les vents, la gravité d’un Richard Strauss, celui des grands solos, des Lieder. Dans les cordes, la joie villageoise de certains passages de Schubert. La musique de Mahler est, comme celle de Bruckner, profondément autrichienne. Et elle est, dans le feu de retours instrumentaux, ontologiquement allemande. Wagner était passé par là, il fallait lui survivre.
 
Pour la voix humaine, une exceptionnelle difficulté. Mais, pour le chanteur, la cantatrice, l’accomplissement absolu. Souffrance, extase. Mahler est plus qu’un musicien. C’est la voix de l’humain dans la matière du monde.
 
 
Pascal Décaillet
 

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