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  • Sel et lumière

     
    Sur le vif - Jeudi 11.03.21 - 09.15h
     
     
    Surgie du chapeau, la candidate de la 25ème heure juge "Pierre Maudet disqualifié pour exercer des fonctions gouvernementales" (TG).
     
    Dans notre démocratie suisse, une seule instance établit si un candidat est "qualifié" pour siéger dans un gouvernement : le peuple.
     
    L'élu du 28 mars, quel qu'il soit, aura qualification et légitimité pour être Conseiller d'Etat. Les six autres auront-ils, eux aussi, le courage de tester, grandeur nature, leur popularité ? Une sextuple complémentaire, en juin ou en septembre, ne manquerait ni de sel, ni de lumière.
     
    Elle coûtera quelques sous ? On trouvera bien un fonds testamentaire pour la financer.
     
     
    Pascal Décaillet

  • La Présidente dérape à nouveau !

     
    Sur le vif - Mercredi 10.03.21 - 15.12h
     
     
    La Présidente du Conseil d'Etat fusille son collègue Pierre Maudet, en son absence, en plein processus électoral du deuxième tour ! Elle nous rejoue la comédie de "l'extrême gravité", avec ses grands airs de cheffe RH.
     
    A la vérité, elle accomplit un acte politique. Et cet acte, dans la période où nous sommes, qui est celle d'un processus de décision du peuple souverain, est totalement inadmissible.
     
    Il s'agit, de facto, d'une ingérence de l'actuel gouvernement dans une souveraineté qui appartient au seul peuple. Cette élection n'est pas l'affaire du Conseil d'Etat. Elle est la nôtre, toutes les citoyennes, tous les citoyens de ce Canton. Nous n'entendons pas nous laisser influencer par les leçons de morale de l'actuelle Présidente du Conseil d'Etat.
     
    Si personne à Genève ne le dit, eh bien moi, je le dis. Et si ça vous déplaît, je m'en contrefous. Je n'ai, de ma vie, jamais cherché à plaire.
     
     
    Pascal Décaillet

  • L'Ecole et les chemins de l'Autre vie

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 10.03.21

     

    L’école est l’une des plus belles choses du monde. L’une des plus enthousiasmantes constructions collectives pour nos sociétés, depuis la Révolution française. L’idée même de réunir les enfants, puis les adolescents, en un même lieu, loin de leurs familles quelques heures par jour, pour les initier au savoir du monde, est l’une des plus vivifiantes que l’humanité ait inventées. Dans notre Histoire européenne, elle est récente : il y avait certes une école dans l’Athènes du Cinquième siècle avant JC, une école à l’époque romaine, République puis Empire, mais c’était pour les hautes sphères ! Au fond, jusqu’à la Révolution, et même encore après, alors disons jusqu’à Jules Ferry en France, avec ses nombreux équivalents en Suisse, souvent radicaux, la plupart des enfants n’allaient pas à l’école : ils travaillaient aux champs, ils aidaient leurs parents, ils trimaient à l’usine, et même dans les mines, en pleine Révolution industrielle. Jaurès, le grand socialiste français, n’est pas venu pour rien : ce monde-là, celui de Zola, de Dickens, était le sien.

     

    Alors l’école, oui ! L’école de toutes nos forces, l’école du fond du cœur ! Si quelque chose, dans nos sociétés, ces deux derniers siècles, mérite qu’on l’admire, c’est cette immense entreprise de transmettre à nos enfants ce qui nous semble indispensable. Ce projet est beau, parce qu’il nous survit. Il prend date avec un avenir que nous ne connaîtrons pas. Il nous installe dans une postérité dont nous n’avons aucune idée, alors nous laissons nos enfants y pénétrer, après nous, munis de ce viatique, cette nourriture terrestre et spirituelle qui s’en va cheminer au-delà de nos propres vies. Nos parents, nos ancêtres, l’avaient déjà fait avec nous, en nous envoyant à l’école.

     

    A Genève comme ailleurs, l’école a besoin qu’on lui rende souffle et vie. Je ne vous parle pas ici de programmes, ni de branches à privilégier, par rapport à d’autres, cela n’est pas l’essentiel. Non, il faut restaurer le bonheur de transmettre, et pour les élèves celui d’apprendre. L’école doit être une joie, un sanctuaire privilégié, un promontoire d’où l’on puisse, au début de sa vie, observer le monde, sans encore participer à ses affaires. C’est cela qui compte, et non savoir s’il faut une heure hebdomadaire de mathématiques en plus ou en moins. L’école doit être livrée aux enthousiastes, à ceux qui sont doués dans l’art d’enseigner, qui ne relève en rien d’une science (j’écris cela à Genève, j’assume ce risque), mais d’une impétueuse disposition d’âme, dans l’ordre des choses de l’esprit et de la transmission. Il nous faut une école avec des maîtres, au sens où l’entendait si merveilleusement Charles Péguy dans les Cahiers de la Quinzaine (L’Argent, 1913) : des hommes et des femmes dont on se souvient toute la vie, tant ils nous ont marqués. Parce qu’ils nous ont passé un témoin. Un père, une mère, donne la vie. Un maître nous ouvre les chemins de l’Autre vie.

     

    Pascal Décaillet